La fin du cash a provoqué une onde de choc dans le marché de l’immobilier. Fin en effet des paiements en espèces et leur corollaire les transactions immobilières frauduleuses et douteuses non visibles sur l’économie. Depuis le 1er janvier 2025, l’Algérie a mis un trait définitif sur le paiement en cash. Une décision pour le moins historique qui semble avoir révolutionné le fonctionnement du marché immobilier. Pour donner de l’aisance et de la transparence aux transactions de l’immobilier, l’Etat a imposé le paiement bancaire obligatoire d’une manière exclusive afin de mieux lutter contre les pratiques spéculatives. Ainsi, la décision d’imposer le paiement bancaire exclusif dans les transactions immobilières commence à porter ses fruits et à chambouler complètement le monde des affaires et le marché immobilier depuis la mise en application de textes y afférents et où la majorité des ventes se font à travers les virements bancaires mettant ainsi un véritable coup d’accélérateur à l’économie nationale et du coup atténuant la spéculation nourrie par le cash. Tout compte fait, avec plus de 80% des transactions immobilières faites auparavant en cash, l’interdiction du paiement en espèces aura ainsi permis d’atténuer l’impact de l’informel et de capter des investisseurs sûrs et porteurs aussi bien nationaux qu’étrangers. Par exemple l’on ne parlera plus de financement d’un bien immobilier cash. Une décision qui, faut-il le noter, a fait l’unanimité aussi bien chez les investisseurs et hommes d’affaires potentiels et les spécialistes. La Fédération nationale des agences immobilières salue cette mesure qu’elle considère comme une avancée majeure dans la lutte contre le marché noir. Elle plaide pour l’extension du dispositif de lutte contre la spéculation, actuellement centré sur les produits de première nécessité et les véhicules, au secteur de l’immobilier. Selon son président, la multiplication des projets de logements (notamment le lancement d’AADL 3 et l’accélération des programmes sociaux et ruraux) va mécaniquement rééquilibrer l’offre et la demande, contribuant ainsi à une baisse attendue des prix dans les prochains mois. Mais ce serait aussi une manière de lutter avec efficacité contre les flambées injustifiées des prix. La Fédération propose plusieurs solutions concrètes. Elle recommande notamment l’octroi de crédits bancaires à taux réduits et aux conditions plus souples, afin de décourager le recours au marché parallèle. Le responsable insiste également sur l’importance de créer de nouveaux produits bancaires adaptés à tous les profils: des crédits à court terme pour couvrir les loyers ou les travaux, et des prêts à moyen ou long terme pour l’achat ou la construction de logements. Il appelle également à intégrer les financements islamiques dans l’offre bancaire immobilière, afin de toucher une frange de la population encore réticente aux prêts classiques. Ces mesures permettraient de dynamiser l’investissement dans le logement tout en régulant efficacement le marché. Autre levier essentiel évoqué: la régulation des prix via des référentiels officiels. Le ministère des Finances, à travers la Direction générale des impôts, a publié un guide national des valeurs commerciales des biens immobiliers, accessible en ligne. Ce document fixe des fourchettes de prix par commune et selon l’usage du bien (résidentiel, locatif ou commercial), permettant ainsi d’éviter les surévaluations arbitraires. Le responsable alerte toutefois sur un autre fléau: les «samsars» ou courtiers non agréés, responsables de hausses artificielles des prix, surtout dans les grandes villes. Il appelle à renforcer les contrôles et à interdire les pratiques illégales en criminalisant la spéculation et la médiation non encadrée. Pour lui, seule une combinaison de volonté politique, de lois fermes et d’une coordination entre les acteurs du secteur permettra de maîtriser durablement les prix de l’immobilier en Algérie.
Le paiement bancaire obligatoire dans toute transaction dans l'immobilier. Coup de frein à la spéculation
- par B. Habib
- Le 10 Mai 2025
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