Cimetières. L’offense aux morts

Les ronces et les épines couvrent tous les sentiers, des herbes sauvages très hautes et foisonnantes couvrent partiellement les sépultures et rendent les allées à peine visibles, en plus des tas d’immondices et de cannettes de bières vides jonchant le sol. Voilà comment ce décor aberrant de certains cimetières où reposent nos ancêtres et proches, s’est transformé malheureusement en une jungle. Mis à part quelques carrés et allées qui sont bien organisés et bien entretenus comme le grand cimetière d’Ain El Beida, la majorité de ces lieux, au niveau de toutes les communes, ne sont pas épargnés par le laisser-aller et l'abandon. En effet, ils sont laissés et livrés à leur sort, au point de dire que de nos jours, rien ne se respecte ni les cimetières ni les lieux de culte qui sont devenus, par le fait de la négligence des responsables locaux et l'incivisme ambiant de certains citoyens, un dépotoir à ciel ouvert où l'envahissement par les chiens errants et surtout le phénomène de la profanation des tombes, sont devenus récurrents. Mais certains responsables de ces établissements, chargés de gérer les cimetières, ne voient pas de cet œil le phénomène que certains essayent de lui donner une dimension qui dépasse sa vraie nature et origine. La gestion du cimetière, c'est-à-dire, sa création, son entretien, son aménagement, son extension, ou encore sa translation, incombe aux communes puisqu'elle relève des attributions de l'Assemblée populaire communale... Les pouvoirs et les attributions de l’APC sont très étendus dans toutes les opérations funéraires. Les lieux de sépulture sont de plus en plus fréquentés par des individus délinquants qui pratiquent tous les fléaux. Ces genres de pratiques sinon insolites, du moins occultes, prennent des dimensions préoccupantes. Certains cimetières sont livrés à la profanation par des individus, dépourvus de toute sensibilité morale. Les responsabilités des communes dans la gestion des cimetières sont nombreuses et encadrées par une législation rigoureuse. En premier lieu, il incombe aux présidents des Assemblées communales d'assurer la police des funérailles et des cimetières. Ils ont donc pour mission d'entretenir le cimetière, d'y assurer l'hygiène, la sécurité et le bon ordre et surtout aussi d'en garantir la neutralité. Ils fixent un règlement intérieur afin d'y notifier ce qui est autorisé et interdit. Au niveau de la majorité des cimetières de la wilaya d'Oran, c'est l'émotion parmi les citoyens qui s’y rendent pour enterrer ou pour une visite; affligés par l'état dans lequel se trouvent ces lieux de repos, ils dénoncent l'absence de gestion de ces cimetières, abandonnés à leur triste sort. Il faut savoir que le sacrilège des tombes est puni par le code pénal sur le délit de profanation de sépulture et d'atteinte à la mémoire des morts. Ce phénomène touche malheureusement toutes les wilayas du pays, les années passent et l’état de délabrement s’accentue. Aucune ville n’échappe à ce fléau hideux.  


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