Marseille tient sa nouvelle star. Gouiri change de dimension

Principal artisan du large succès dominical face à Brest (4-1) qui remet l’Olympique de Marseille dans le meilleur couloir pour se qualifier directement en Ligue des Champions, l’attaquant Amine Gouiri, auteur d’un incroyable triplé ce soir-là, est devenu la principale attraction offensive du club phocéen. Outre son entraîneur Roberto De Zerbi, qui continue à croire qu’il deviendra un avant-centre du style de Gonzalo Higuain, le directeur sportif de l’OM et ancien international marocain, Mehdi Benatia, est de ceux qui s’attendent à ce que l’avant-centre algérien atteigne encore un plus haut niveau. «Je crois que Gouiri peut être ce top attaquant et on veut en faire un tueur. On ne le lâche pas, on lui casse la tête mais il a tiré les leçons de ce qui s'est passé à Rennes, de la façon dont il s'est endormi. Ici, tout est réuni pour le maintenir éveillé. Il y a l'ambiance du Stade Vélodrome qu'il adore, il est aux anges quand il voit les tribunes. Et lui, c'est exactement ce qu'on veut, un pro qui arrive avant les séances, repart longtemps après, fait ses soins, tient une routine exigeante», s’enthousiasmait l’ancien défenseur central du Bayern Munich et de la Juventus de Turin dans les colonnes de L’Equipe. L’ancien entraîneur de l’international algérien, Julien Stéphan, estimait, pour sa part, que Gouiri n’a pas encore montré l’étendue de son talent. «Je ne dirais pas qu'il est nonchalant, bien au contraire. Il est très impliqué dans son métier, il restait longtemps après la séance pour faire sa récupération et il est très investi, avec un cuisinier personnel. Il faut parfois franchir certaines étapes et il a été papa à Rennes. C'est un vrai pro, mais il a fait preuve d'inconstance depuis quelques années. Avec de telles facultés techniques, une telle qualité de première touche, on attend pourtant qu'il soit régulièrement décisif. Amine a toujours eu le talent mais il n'a pas optimisé ce potentiel. Le défi, ce sera la régularité et la capacité à être impactant lors des matchs de Coupe d'Europe, qui sont un révélateur», indiquera le fils de Guy, le fidèle adjoint de Didier Deschamps chez les Bleus. Julien Fournier, l’ancien patron du sportif à Nice est, en parallèle, (presque) du même avis. «J'étais déçu de ses saisons à Rennes mais je trouve que le contexte OM, très souvent décrié, est capable de sublimer des joueurs. Là, c'est le cas et il arrive à être constant, souffle l'ancien directeur du football de l'OGC Nice, qui l'avait recruté. Arriver en cours de saison à Marseille, alors que le fameux grand attaquant est toujours attendu, c'est une sacrée pression. Une demi-saison à l'OM, ça en vaut plusieurs. Sur le plan physique, je le vois travailler, défendre plus qu'avant et je sens un garçon en pleine confiance», assure l’ancien secrétaire général de l’Olympique de Marseille.