Fraudes, pratiques spéculatives, non déclaration, absence de facture… autant d’infractions contre lesquels le secteur de commerce en Algérie est à cheval pour assainir un secteur suffisamment ébranlé par l’informel et la spéculation criante. Les opérateurs économiques opérant dans la filière agricole sont désormais mis devant leur responsabilité. Ils sont astreints à l’application stricte des plafonnements de prix décidés par l’Etat suite aux flambées successives et sans précédent sur le marché national. Des mesures de plafonnement des prix des produits agricoles sont, rappelons-le, en cours d’application que des spéculateurs en sentent déjà le glas suite aux annonces de durcissement des contrôles des prix par le ministère du commerce intérieur et de la régulation du marché national dans le souci permanent de garantir la protection du pouvoir d’achat des citoyens conformément aux engagements du président de la république Abdelmadjid Tebboune. Ainsi et afin de contrecarrer les pratiques commerciales spéculatives en tout genre et leur corollaire les augmentations des prix injustifiées, le ministère de commerce a décidé de redoubler la lutte contre le phénomène qui, il faut le reconnaître, a pris de l’ampleur ces derniers mois.
Le ministère a adressé des directives strictes à toutes les directions commerciales du pays, leur enjoignant de veiller à l’application rigoureuse du plafonnement des prix sur certains produits agricoles de large consommation. L’allusion ici est faite à la tomate, la pomme de terre, la laitue l’oignon ainsi que d’autres légumes qui sont plus demandés sur les marchés en saison de récolte et d’infléchissement de la température du climat. Pas moins de huit produits sont actuellement sous haute surveillance depuis janvier 2025 dont on retiendra spécialement la semoule et farine, les viandes rouges importées, le lait en sachet et certains légumes sans oublier évidemment les légumes secs, le café et les huiles qui ont fait l’objet précédemment de mesures similaires pour abaisser leur prix. Tout compte fait, certaines wilayas ont déjà commencé à mettre en œuvre ces mesures de contrôle. On annonce que les opérateurs économiques actifs dans le commerce des fruits et légumes sont désormais tenus de respecter les prix maximaux. Ainsi la pommes de terre ne doit pas dépasser les 100 dinars le kilogramme. La banane a été plafonnée à 400 DA/kg, les pommes entre 350 et 450 dinars. Quant aux cafétérias, la tasse de café ne pourra désormais être vendue au-delà de 30 dinars algériens, a précisé la direction du commerce.
Les autorités ont clairement indiqué qu’elles ne toléreraient aucune infraction à ces réglementations. Des sanctions à l’encontre des contrevenants à ces dispositions vont de la saisie et du retrait définitif des marchandises jusqu’à la transmission des dossiers aux instances judiciaires compétentes. Cette initiative s’inscrit dans le cadre d’un suivi continu du circuit de commercialisation des produits agricoles tout comme elle aspire à garantir la stabilité des prix afin de préserver le pouvoir d’achat des consommateurs algériens. Le gouvernement renforce sans cesse son dispositif de contrôle des prix sur le marché local. Il s’agit clairement et forcément des produits de première nécessité sur lesquels a pesé une pression somme toute énorme de la spéculation. L’objectif étant de soutenir en permanence le pouvoir d’achat du consommateur, les mesures ont tout de suite pris l’allure d’un véritable tour de vis sur les spéculateurs, a-t-on constaté ces dernières semaines sur le marché des légumes afin de protéger les consommateurs dont le portemonnaie s’est laminé davantage et il risque fort d’en souffrir à l’approche de l’Aïd Al Adha avec la récente flambée des prix de cigarettes. Le tabac connaît en effet des augmentations tarifaires massives, entraînant des conséquences inattendues. En effet, les récentes publications au Journal officiel n°23 du 22 avril 2025 confirment les augmentations substantielles des prix des cigarettes et du tabac à priser en Algérie, actées par les arrêtés interministériels du 16 mars 2025. Ces hausses, bien que prévues par le gouvernement, semblent avoir un effet pervers : un essor considérable du marché parallèle. Depuis le début de l’année, les fumeurs algériens ont vu le prix de leur paquet s’envoler. Une enquête menée dans la capitale révèle que des marques phares comme Marlboro ont grimpé jusqu’à 500 DA le paquet, soit une augmentation de 120 DA par rapport à fin 2024. Cette flambée tarifaire a inévitablement poussé de nombreux consommateurs vers des alternatives moins coûteuses : les cigarettes de la contrebande. D’aucun parmi les buralistes de la capitale témoignent d’une demande croissante pour les cigarettes de contrebande à des prix défiant toute concurrence. La loi de finances 2025 avait introduit une augmentation du droit additionnel sur les produits tabagiques, passant de 50 à 65 DA par paquet, soit une hausse de 15 DA. Officiellement, cette mesure était censée avoir un impact modéré sur les prix mais la réalité est tout autre. Les augmentations ont en effet dépassé largement le seuil atteignant parfois jusqu’à 40 DA de plus par paquet par rapport aux tarifs fixés par l’arrêté interministériel de mai 2024.