La question pourrait sembler "Bateau" comme on dit et la réponse évidente. Comme partout ailleurs dans le pays, les temps ont changé et Saida n'est plus la même. Elle n'a plus la même physionomie, ni les mêmes habitudes. Elle n'a plus la même mentalité. Grosso-modo, Saida n'est plus la "Radieuse" comme son nom l'indique. Les esprits sont encombrés de barricades de préjugés. Etouffée par les clans et les faux clans et les mouches bleues qui ont fait main basse sur la Ville, Saida est devenue une grande agglomération hybride et triste comme un lendemain de fête.
D'aucuns vous disent que Saida respirait autrefois à pleins poumons les fraîcheurs matinales des rues et ses esplanades arrosées d'où émanaient des sensations de bien-être et des senteurs suaves. C'était Saida la Vierge non encore profanée par le béton qui se prolifère partout. Kouider: "Saida, c'est mes parents et mes repères. N'mout Aliha, je ne peux pas me détacher d'elle mais ceux qui l'ont détruite, ce sont ses propres enfants". Khalti Yamina: "C'est dommage, Saida s'effrite de jour en jour. Allah ghaleb, on n'a pas une autre ville de rechange et puis Saida est devenue aujourd'hui une ville isolée de l'Algérie Officielle". Et oui, le respect et la courtoisie sont tombés en désuétude. A l'agonie des rêves succéda la torture fraternelle. En somme, c'est ainsi que se présente aujourd'hui Saida et l'état des lieux qui s'y rapporte. Et là, il n'est pas question d'amplifier la réalité ni de travestir la vérité d'une ville qui ne cesse de subir encore les contrecoups d'une ruralisation avec un envahissement des "Mouches Bleues" qui ont poussé nos enfants de souche à partir vers d'autres cieux plus cléments. Mais pourquoi sont-ils partis et pourquoi sommes-nous restés? Telle est la question qui circule chez les Saidis, enfin le peu qui reste.
Entre passions et critiques. Les Saidis aiment-ils leur ville?
- par OULD OGBAN
- Le 28 Avril 2025
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