Bejaia. L’intelligence artificielle au service de la sauvegarde du patrimoine

La célébration du Mois du Patrimoine est placée, cette année, sous le thème: «Patrimoine culturel à l’ère de l’intelligence artificielle», mettant en lumière l'importance des nouvelles technologies dans la préservation de l’héritage culturel. Ainsi, l’introduction de l’intelligence artificielle pour la sauvegarde du patrimoine est ce que préconisent des étudiants à l’occasion de la célébration du Mois du Patrimoine, abritée par la Casbah de Béjaïa. Présents lors de cette manifestation organisée par la Direction de la culture, les étudiants de l’École nationale de l’intelligence artificielle s’illustrent en mettant en avant leur savoir-faire et leur expertise technologique pour concevoir «des solutions innovantes en matière de numérisation afin de contribuer à la sauvegarde du patrimoine», nous confie une étudiante rencontrée sur place. Les étudiants présents projettent ainsi de réaliser des supports numérisés en trois dimensions (3D) des sites patrimoniaux, de reconstituer virtuellement des monuments disparus, de créer des applications interactives destinées à la découverte du patrimoine, ainsi que de développer des bases de données intelligentes capables d'assurer une veille permanente sur l’état des lieux. La Direction de la culture de la wilaya de Béjaïa a choisi cette année la Casbah de Béjaïa pour abriter, à l’occasion du Mois du Patrimoine, une exposition riche et variée mettant en valeur le patrimoine matériel de la wilaya ainsi que le savoir-faire de ses artisans.
Cette manifestation rend hommage aux trésors historiques et culturels de la région, avec l’implication de plusieurs associations culturelles et touristiques, à l’image de Tiklat d’El Kseur, Sidi Ali Oumerzeg de Seddouk et Temzizdakt d’El Kseur, qui ont contribué à l’animation de l’événement. Le choix de la Casbah pour accueillir cette manifestation n’est pas fortuit : cette citadelle évoque une époque glorieuse de Béjaïa, capitale du royaume des Hammadites. À travers des photos, des documents et des objets exposés, les visiteurs ont pu redécouvrir des lieux emblématiques tels que Bordj Moussa, le puits « Bir Slam », Bab El Bahr, Bab El Bounoud, Sidi Touati, ainsi que les cités historiques de Lassouar, Timzizdekt et Tiklat. Des associations locales tirent la sonnette d’alarme sur « le patrimoine culturel qui se dégrade et l’urgence de sa sauvegarde », en s’engageant activement pour sa protection en misant surtout sur la sensibilisation du grand public, notamment des scolaires, et ce, à travers des campagnes de sensibilisation, des visites guidées, des ateliers pédagogiques et des projets de revalorisation. «Nous œuvrons à transmettre aux jeunes générations l’importance de la mémoire collective et du respect du patrimoine», nous dira un membre de l’association d’El-Kseur, qui sollicite une aide pour mettre en place un programme pédagogique visant à «inculquer une conscience patrimoniale dès le plus jeune âge, afin de faire émerger une nouvelle génération d’ambassadeurs du patrimoine, capables de protéger et de valoriser les trésors historiques de la région». Un travail associatif qui constitue un rempart essentiel contre l’oubli et la dégradation du patrimoine culturel plusieurs fois millénaire.


ads