De quoi seront faits les lendemains dans la Bande de Ghaza? Cette question cruciale taraude actuellement les esprits des organisations humanitaires mondiales dépêchées et en rupture de stock, tant la situation qui y prévaut, est à la fois alarmante et inquiétante. Face à cette hécatombe, des pays de l’Occident qui se réjouissent comme étant des puissances, tournent leur dos à Ghaza et bafouent le droit international le plus élémentaire, à savoir le droit à manger pour survivre: mais comment est-on arrivé à ce stade de désastre humanitaire alimentaire? L’embargo alimentaire contre la Bande de Ghaza ne cesse de se prolonger et de faire des victimes de famine parmi la population. Le Programme alimentaire mondial (PAM) tire, ce faisant, la sonnette d’alarme et met en garde sur une situation humanitaire des plus dégradantes, jamais enregistrée dans la Bande depuis l’éclatement des agressions israéliennes le 7 octobre 2023. Le PAM a annoncé, vendredi 25 avril, avoir épuisé l’ensemble de ses stocks alimentaires destinés aux Palestiniens de Ghaza. L’aide humanitaire étant interdite d’accès dans la Bande depuis le 2 mars dernier, la nourriture, le carburant, les soins et l’eau potable sont devenus très rares. Israël a coupé tous les accès d’acheminement des vivres, sous un silence des plus intrigants de la communauté internationale, laissant la population de la Bande, livrée à elle-même. L’organisation onusienne affirme, dans ce sens, que faute de renouvellement des stocks, elle est contrainte de suspendre son soutien au moment où les bilans de morts et victimes de la famine s’alourdissent davantage encore chaque jour que Dieu fait, à cause des exactions punitives et du nettoyage ethnique orchestrés par l’entité sioniste qui tout étant dos au mur, continue de défier les chartes humanitaires universelles et particulièrement celle régissant le traitement des populations civiles et de réfugiés en temps de guerre. A présent, les jours passent et rien désormais n’augure que cette impitoyable guerre contre les Musulmans de Ghaza connaisse un épilogue. Cela fait plus de 50 jours qu'aucune aide n'est entrée à Ghaza, en raison de la fermeture prolongée par l’armée israélienne des principaux points de passage vers l’enclave. Selon l’Agence, il s’agit du plus long blocage des voies d’accès, jamais enregistré dans la Bande, une situation dont les conséquences sont dramatiques pour la population. Le PAM déplore également la fermeture des 25 boulangeries soutenues par l’Agence, privées depuis fin mars de farine de blé et de combustible. Le manque criant d’eau potable et de moyens pour s’assurer une survie pousse désormais les habitants à chercher des matériaux à brûler, à chercher des palettes de bois de quoi chauffer les rares feuilles de plantes dont ils se procurent pour pouvoir calmer leur faim. Une vraie misère qui restera sans nul doute dans les anales de l’humanité alors que les prix des rares denrées ont explosé – parfois même jusqu’à 1.400 % – depuis l’effondrement du cessez-le-feu, le mois dernier. Cette rareté préméditée des produits de base n’est pas sans risque nutritionnel et de maladies notamment chez les enfants et les bébés. Pour les femmes enceintes et les personnes âgées, c’est le parcours de combattant qui pour nourrir ses enfants qui, encore, pour se prémunir contre les maladies. Le PAM indique que plus de 116.000 tonnes d’aide alimentaire sont actuellement bloquées aux frontières, prêtes à être livrées. «Sans une action urgente pour ouvrir les frontières à l’aide humanitaire et aux échanges commerciaux, l’assistance du PAM ne pourra pas reprendre», prévient l’agence, qui appelle à un accès immédiat et sans entrave à Ghaza. Cette alerte du PAM intervient alors que l’ONU estime à un demi million le nombre de personnes déplacées de force depuis la reprise des raids israéliens à Ghaza, le 18 mars. Selon l’Agence des Nations Unies pour les réfugiés palestiniens (UNRWA), les multiples ordres d’évacuation israéliens ont contraint les habitants à se replier sur une portion de territoire ne représentant plus qu’un tiers de la bande de Ghaza. «L'espace restant est fragmenté, dangereux et à peine habitable. Les refuges surpeuplés sont dans un état lamentable, les prestataires de services peinent à fonctionner et les dernières ressources s'épuisent», a rapporté l’Agence sur le réseau social X. L’Agence des Nations Unies pour le respect des droits humains s’inquiète également de la dégradation rapide de la situation humanitaire et de l’intensification des attaques israéliennes contre les infrastructures civiles. Entre le 18 mars et le 22 avril, près de 230 frappes contre des bâtiments résidentiels et plus de 90 attaques contre des tentes de personnes déplacées ont été recensées. «La plupart ont fait des victimes, y compris de nombreux enfants et femmes», affirme l’Agence dans son dernier rapport. Les frappes viseraient également des infrastructures essentielles à la survie des populations, en violation des principes fondamentaux du droit international humanitaire. « Le nombre extrêmement élevé de victimes civiles en 18 mois ne semble pas avoir incité les Israéliens à modifier leurs pratiques et politiques de ciblage, ce qui témoigne à tout le moins d’un mépris total pour la vie des civils à Ghaza », déplore le bureau des droits humains. La situation reste également tendue en Cisjordanie, où les forces de sécurité israéliennes ont continué à commettre des homicides illégaux et à mener des opérations à grande échelle dans le nord du territoire. Trois Palestiniens, dont deux enfants, ont été tués par les forces israéliennes au cours de la dernière semaine, alors qu’ils jetaient des pierres. Depuis le 7 octobre 2023, 192 enfants ont été tués en Cisjordanie, selon l’ONU. Parallèlement, les violences de colons se poursuivent, causant morts, blessés et destructions de biens dans plusieurs localités palestiniennes. «La force létale ne peut être utilisée que si elle est strictement inévitable pour protéger la vie», proteste le bureau des droits humains, exhortant Israël à respecter le droit international.
Toutes les organisations humanitaires tirent les sonnettes d'alarme. Nettoyage ethnique et famine à Ghaza
- par B.kamel
- Le 27 Avril 2025
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