Habitat. Les nouveaux pôles sources de tous les maux

L’Etat pensait mettre un terme à un certain nombre de problèmes en construisant des grands ensembles. Mais elle n'avait pas suffisamment anticipé les problèmes qui allaient arriver à l’avenir cas de plusieurs nouvelles cités, ou tout du moins elles ne s’étaient pas donné réellement les moyens politiques d'y faire face. Il nous faut d'abord regarder le contexte social qui a permis l'émergence des grands ensembles, puis les types de population qui les ont intégrés avant que ces grands ensembles ne soient remis en cause et les pôles urbains stigmatisés. Bien avant 2000, une procédure a été mise en place à partir de 1975 permettant de réaliser des logements sociaux (Zhun) abandonnée début 1981. En 2000, le pays s'engage dans une vaste opération de construction immobilière d'habitats sociaux à la périphérie des villes. Cette planification urbaine vise avant tout d'une part à répondre à l'insuffisance de logements capables d'accueillir de nouvelles populations et d'autre part à apporter un plus grand confort et une meilleure attention sanitaire à celles-ci. Tous les acteurs que ce soit, architectes, urbanistes ou autres du domaine de la construction allaient œuvrer aux côtés des politiques et administrations pour faire sortir de terre de nouvelles cités modernes. Ces grands ensembles comme Hai Es Sabah, El Yasmine, Belgaid, Tlelat etc..... Équipés d'espaces verts, de lieux de vie sociale, de structures scolaires, sanitaires et d'équipements sportifs. Leur critique ne s'est pas fait attendre, de la part d'urbanistes et sociologues. On les trouvait trop uniformes et gigantesques. Malheureusement ces pôles urbains sont devenus des lieux qui nourrissent la violence urbaine. Cette dernière est en hausse sensible malgré la bonne volonté des services de sécurité pour lutter contre la violence sous toutes ses formes. Les cités à forte concentration d'habitations constituent un lieu idéal pour la prolifération de la délinquance. Elles sont nombreuses dans la wilaya d'Oran, le cas de la cité Haï En Nour ou El Yasmine est édifiant. La violence en milieu urbain semble aller crescendo. Elle gagne chaque jour du terrain, hélas ce fléau est dû selon certains citoyens à divers facteurs, la violence apparaît dans ce contexte comme leur seul remède pour se faire entendre par des élus et autres responsables locaux qui leur paraît demeurer sourds à leurs préoccupations, pour eux ces violences sont un moyen d'exprimer des revendications, lorsque plus rien d'autre ne semble fonctionner. Mais ce n’est pas une excuse pour revendiquer un droit ce n’est qu’un camouflage pour commettre leur sale besogne.


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