07 accords signés cette semaine. Algérie-Chine : L'entente parfaite

Quelles nouvelles perspectives pour la coopération entre l’Algérie et la Chine ? Entre Alger et Pékin c’est désormais le climat de symbiose des relations bilatérales et des partenariats signés et de plus en plus consolidés dans un contexte économique international truffé de défis mais d’enjeux aussi avec en prime des alliances économiques. Fait intéressant et prometteur à la fois, au moins huit nouveaux accords de coopération d’un volume d’investissement de 2,5 milliards de dollars ont été signés entre les deux pays. C’est néanmoins ce qui s’est dégagé du dernier Forum économique algéro-chinois avec la signature de sept accords entre l’Algérie et la Chine. Ce nouvel élan de coopération entre les deux pays entre lesquels des relations historiques remontent depuis la guerre de libération nationale et qui se sont enrichies à l’indépendance du pays marque désormais un tournant dans la poursuite des échanges et des projets industriels et agricoles d’envergure. La chine qui a été d’un soutien politique à l’Algérie durant sa guerre d’indépendance a toujours souhaité hisser à un niveau élevé sa coopération avec l’Algérie qui n’en espérait pas mieux d’ailleurs, preuve en est la cadence des échanges commerciaux et de projets de réalisation d’infrastructures dans divers domaines dont le bâtiment, les hôpitaux et les ouvrages de travaux publics, comme les autoroutes et les trémies, lesquels se sont densifiés mardi 15 avril dans les domaines industriel, ferroviaire, automobile et agricole notamment. Ces nouveaux accords au nombre de huit d’un montant total supérieur à 2,5 milliards de dollars, illustrent la profondeur de la coopération entre les deux géants, africain et de l’Est asiatique. Tout compte fait, du secteur agricole à la fabrication de véhicules, en passant par les infrastructures ferroviaires, ces apports et participations entre les deux capitales ont l’ambition de transcender un climat économique mondial a priori hostile et partial en un Pôle économique «bi régionalisé» avantageux et juteux dans l’intérêt des deux pays et de leur peuple, ce qui est à même de transformer radicalement le paysage économique du pays. Mais au-delà des chiffres, c’est un véritable pari sur l’avenir que les deux nations viennent de sceller. L’agriculture et les cultures dites stratégiques sur lesquelles le président de la république Abdelmadjid Tebboune mise beaucoup pour les années à venir, est l’un des secteurs stratégiques ciblé de l’économie qui bénéficie d’un attrait certain pour les investisseurs étrangers au lendemain de l’adoption par le pays de la nouvelle loi sur l’investissements étranger et les facilités qu’elles ont générées. Ainsi dans le cadre de la signature de ces accords, l’agriculture stratégique fait figure de proue et tient le haut du pavé. Le groupe «Madar Holding», bras industriel de l’État algérien, a en effet signé un accord avec la société chinoise CRCCI pour lancer un projet ambitieux de cultures agricoles stratégiques. D’une valeur approchant les deux milliards de dollars, ce projet vise à renforcer la production nationale dans des secteurs cruciaux pour la sécurité alimentaire du pays. Il s’inscrit dans une volonté de diversification de l’économie, réduisant ainsi la dépendance vis-à-vis des hydrocarbures.

Selon Chérif Dine Amara, PDG de Madar, cet accord représente une étape clé pour faire face aux défis agricoles du pays et assurer une meilleure autosuffisance. Un deuxième partenariat de poids s’articule sur la fabrication de conteneurs maritimes en plus d’un troisième projet portant création d’une société de recherche industrielle en collaboration avec la société chinoise d’ingénierie civile CCECC. Ces initiatives viennent compléter l’offre d’investissement de Madar, qui s’impose comme un acteur central dans cette dynamique de développement. L’un des secteurs les plus dynamiques dans ce programme de coopération est sans conteste celui de l’industrie automobile. La Chine a, en effet, donné le coup d’envoi d’un projet de taille en lançant la fabrication de véhicules sur le sol algérien. La société «Iris», en partenariat avec le constructeur chinois Chery, a annoncé la mise en place d’une usine à Alger, pour produire des voitures à partir de 2027. Le projet, qui s’inscrit dans une logique de transfert de technologie, prévoit une production de 50 000 véhicules par an dans un premier temps. La licence de fabrication de Chery a été officiellement octroyée par les autorités algériennes en octobre dernier, une étape cruciale dans le cadre de la nouvelle législation sur la production automobile entrée en vigueur en 2024. Parallèlement, Jetour, autre marque chinoise, a également signé un accord avec FONDAL, une entreprise algérienne, pour produire jusqu’à 270.000 véhicules dans les cinq prochaines années. Avec un investissement de 105 millions de dollars, ce projet devrait également permettre de créer de nombreux emplois locaux et de renforcer l’industrie automobile en Algérie. Les accords ne se limitent cependant pas aux secteurs agricole et automobile. L’industrie ferroviaire fait également l’objet d’un partenariat stratégique. Entre l’Entreprise nationale de transport ferroviaire (SNTF) et GENERTEC CNTIC, filiale du géant CRRC en Chine. Ce projet concerne la production de matériel roulant et d’équipements ferroviaires avec la Chine. Il devrait contribuer à moderniser un secteur clé pour les infrastructures de transport en Algérie. Il s’inscrit dans une démarche de modernisation du réseau ferroviaire algérien. Ainsi, du renforcement des capacités logistiques du pays. Mais au-delà, ces nouveaux accords marquent un tournant dans les relations économiques entre l’Algérie et la Chine. Selon Omar Rekach, directeur général de l’Agence algérienne de promotion des investissements (AAPI), la Chine représente désormais un partenaire stratégique de premier plan. Avec 42 projets d’investissement inscrits auprès de l’agence, totalisant plus de 4,5 milliards de dollars. La coopération ne se limite pas à ces investissements directs. Mais s’étend également à des initiatives visant à élargir l’éventail des secteurs collaboratifs. Pour le ministre algérien de l’Industrie, Saïfi Gharib, les échanges commerciaux Algérie-Chine ont atteint un total de 12,5 milliards de dollars en 2024 avec plus de 1300 entreprises chinoises opérant avec succès en Algérie, ce qui reflète un partenariat solide. Toutefois, il met l’accent sur la nécessité de faciliter l’accès des produits algériens au marché chinois. En somme, l’Algérie ambitionne de porter son produit intérieur brut à 400 milliards de dollars d’ici 2027. Les partenariats avec la Chine offriront au pays une véritable opportunité de diversification économique.


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