Alger dit haut et fort «Non» à la provocation et à la soumission. L’Algérie de plus d’un million et demi de chouhada a mis à genoux la France de Retailleau qui n’a plus désormais les pieds sur terre pour preuve qu’elle se croit en mesure de s’ériger en maître et au-dessus des lois diplomatiques universelles. Après que des signes précurseurs nés des échanges téléphoniques du lundi 31 mars entre les présidents des deux pays Abdelmadjid Tebboune et Emmanuelle Macron pour une reprise du dialogue et de la coopération bilatérale plaidaient en faveur d’une relance effective des relations après plusieurs mois de tension, voilà qu’une «énième» bévue du ministre français de l’intérieur remet en cause les efforts d’apaisement déployés entre les deux chefs d’Etat et porte un sérieux revers au dénouement de la crise entre les deux capitales. Alger vient en effet de répondre par le principe de réciprocité et de souveraineté à la décision unilatérale et personnalisée de l’arrestation arbitraire en voie publique en France d’un agent consulaire algérien sans respect de son statut ni de son immunité et sans avoir préalablement notifié par une quelconque correspondance aux services consulaires algériens de tutelle à propos de cette arrestation inédite dans les annales de la diplomatie mondiale. Ainsi, Alger a pris la décision de l’expulsion de 12 agents persona non grata exerçant dans l’ambassade et des consulats français en Algérie après n’avoir pas obtenu de réponse sur cette histoire sombre plutôt cet autre épisode grotesque du désormais «Feuilleton Retailleau». La décision de déclarer persona non grata 12 agents exerçant auprès de l'ambassade et des consulats de France en Algérie est "une mesure souveraine et proportionnée" prise par les autorités algériennes "en l'absence de réponse à l'appel à la libération immédiate de l'agent consulaire" algérien arrêté en France, a ainsi affirmé mardi le Secrétaire d'Etat auprès du ministre des Affaires étrangères, chargé de la Communauté nationale à l'étranger, Sofiane Chaib. A l’heure où le feuilleton Retailleau n’est pas prêt de se terminer, Alger a choisi la voie diplomatique et souveraine appropriée pour réagir à cette autre violation du droit diplomatique à l’endroit d’un agent consulaire algérien sans considération de son statut et au fi de la reprise du dialogue décidée fin mars entre les deux présidents. "Nous avons appelé à la libération immédiate de cet agent consulaire arrêté sur la voie publique. En l'absence de réponse, nous avons pris la décision de procéder à l'expulsion de 12 agents exerçant au niveau de l'ambassade et des consulats français en Algérie", a-t-il déclaré à la Télévision nationale. Le secrétaire d'Etat a souligné, à ce titre, que cette "mesure souveraine et proportionnée" a "ciblé uniquement les agents qui sont sous tutelle du ministère de l'Intérieur français, dans la mesure où cette nouvelle affaire est le fait d'agissements et de manœuvres, par touches successives", visant entraver la dynamique de relance des relations bilatérales. Le ministre français de l'Intérieur, Bruno Retailleau, "assume entièrement la responsabilité de cette nouvelle situation, créée dans un contexte particulier", soutient M. Chaib. Ainsi pour le Secrétaire d'Etat, cette nouvelle affaire "fabriquée" de toutes pièces vise à porter atteinte aux "relations bilatérales qui se trouvaient dans une phase de réchauffement", rappelant que l'entretien téléphonique, le 31 mars dernier, entre les deux chefs d'Etat "a permis d'acter cette volonté de renouer le dialogue entre les deux pays et de donner à la relation bilatérale une ambition tout à fait nouvelle qui englobe l'ensemble des questions de coopération et d'intérêt commun". M.Chaib qui a qualifié de "grotesque" l'argument utilisé pour motiver l'arrestation de l'agent consulaire algérien, a, en même temps fait remarquer que l'ensemble des mesures prises et ayant conduit à l'arrestation de l'agent consulaire algérien "ont été décidées à l'instigation des services sous la tutelle du ministre français de l'Intérieur". L'agent consulaire algérien "a été arrêté dans des circonstances tout à fait inédites. Il a été arrêté le 8 avril sur la voie publique, au vu et au su de tout le monde et sans que les autorités françaises compétentes n'aient pris la peine de notifier officiellement par le canal diplomatique cette arrestation", a-t-il déploré. Une arrestation, a-t-il poursuivi, "en violation des immunités et privilèges qui sont prévus par l'ensemble des textes et des conventions internationales dont bénéficie l'agent consulaire concerné, mais aussi en faisant fi des usages et des pratiques qui doivent prévaloir entre Etats en la matière". Réitérant "la ferme volonté" de l'Algérie de défendre cet agent consulaire, le secrétaire d'Etat a assuré que les autorités algériennes ont fait appel "aux avocats conseils qui sont au niveau de l'ambassade et du consulat concerné dans la région parisienne". Il a tenu, à l'occasion, à rassurer les Algériens de France, soulignant toute l'attention qu'accorde le président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune, à la communauté nationale à l'étranger.
Expulsion de 12 agents de l'ambassade et des consulats de France en Algérie. «Une mesure souveraine et proportionnée»
- par B. Habib
- Le 16 Avril 2025
- 262 visites
