Promotion immobilière à Mostaganem. L’énigmatique politique des tours «vue sur mer»

La promotion immobilière est considérée comme vecteur très appréciable dans la stratégie du secteur de l’habitat. En Algérie, de vastes investissements immobiliers ont contribué à promouvoir le logement et satisfaire, en même temps, un besoin essentiel pour les citoyens. Aujourd’hui, à travers l’ensemble du territoire national, les résultats de cette politique sont plus que probants. À Mostaganem, surtout le chef-lieu, cette dynamique s’est dûment installée, tantôt par la qualité des logements, tantôt par la diversité des sites, tantôt par la hauteur des tours et les appartements se vendent profusément. L'idée de construire des édifices en hauteur, soit des tours de plus de 15 étages et plus, est désormais admise, à Mostaganem, comme acte purement commercial qui s’explique par le gain et rien que le gain. Aujourd’hui, on se rend compte que la ville et surtout à l’intérieur du périmètre urbain, on construit dans la démesure. La notion de "vue sur mer" a progressivement gangréné l’architecture classique de la ville.
Cet acte, soi-disant, de marketing immobilier, métamorphose hostilement l’image d’une ville méditerranéenne. Le citoyen lambda de Mostaganem ne s’explique pas ces tours dont l’architecture n’apporte pas grand-chose à l’urbanisme car cela perturbe le cadre existant du quartier dans son architecture, dans sa disposition et dans son contexte d’intégration. L’énigme est là, présente et suscite des préoccupations. Ces tours, autorisées, répondent-elles au décret de loi n°61 du 18 novembre 2015 portant sur les aspects tels ceux de l’énergie, de l’eau et de l’assainissement ? Car la logique, c’est adapter les réseaux au nombre d’habitants, c’est-à-dire ceux qui viennent s’intégrer dans des cités de plus de 500 logts, utilisant les mêmes réseaux. Dans la ville, des dizaines de tours ont été réalisées se raccordant sur les réseaux existants. On s’installe dans un quartier sans se soucier des besoins supplémentaires des nouveaux occupants ni en énergie, ni AEP, ni en assainissement. On ne comprend plus sur quels critères, à Mostaganem, les cahiers de charges sont adoptés. D’un autre côté, le problème des désagréments qu’engendrent ces tours, c’est un réel préjudice porté aux habitants des demeures se trouvant en bas de ces monstres immobiliers. Ces dernières années, la ville de Mostaganem et de par son attractivité, attire la promotion immobilière d’une manière quelque peu incohérente même si ceux qui autorisent ce type de construction sont des techniciens. Est-ce qu’à Mostaganem, il y a un plan d’urbanisme qui respecterait un modèle précis ? Non, car le constat est tout autre et ne s’adapte plus à l’existant. Beaucoup de citoyens, par la voie des réseaux sociaux, trouve beaucoup de disproportion dans ces tours qui s’érigent comme des champignons et se propagent dans les quartiers huppés de la ville. Quelques-uns estiment que le PDAU a été confectionné conformément à une vision bien spécifique des promoteurs. Ce qui est désobligeant, c’est le grand préjudice porté à cette ville méridionale qui abandonne progressivement ses contours conventionnels qui ont marqué la sérénité de son cadre de vie.


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