Le DG d'ENI annonce un investissement de 8 milliards de dollars. Le géant italien mise sur l'Algérie

L’Algérie multiplie et revoit à la hausse ses prétentions et sa coopération économique notamment dans le domaine de l’énergie avec ses partenaires étrangers qui nourrissent des ambitions légitimes afin de répondre à la demande sans cesse croissante exprimée par leur marché intérieur notamment en énergie. Claudio Descalzi, le directeur général de l’ENI a annoncé, mardi, que le géant italien du pétrole et du gaz compte investir, dans les prochaines années, huit (8) milliards de dollars en Algérie. D’autres pays de l’Afrique du Nord sont dans le viseur du géant énergétique italien. Le PDG de l’Ente nazionale idrocarburi (ENI) s’est exprimé sur la question lors du panel d’ouverture de la réunion de l’Organisation mondiale du commerce, OMC 2025. Entre Alger et Rome les échanges commerciaux autant que les investissements dans les usines et les projets de secteurs stratégiques tels la construction, la pharmacie ou encore l’industrie automobile (usine Fiat d’Oran), se portent décidemment bien depuis ces dernières années, et spécialement depuis l’investiture du président de la république Abdelmadjid Tebboune et tout porte à croire qu’ils sont appelés à se densifier dans les prochaines années au vu de la volonté politique des deux pays à dépasser les volumes de leurs échanges économiques et leurs investissements mutuels. Cette embellie affichée dans le domaine de la coopération économique entre les deux pays, laquelle est due surtout à l’entente du fait d’une vision partagée basée sur les intérêts en commun et au climat stable dans les affaires de part et d’autre, a ravivé davantage le besoin des deux pays à aller de l’avant dans l’intérêt économique de leurs peuples. «Nous avons augmenté nos infrastructures et nous devons répondre à la demande intérieure qui augmente», a-t-il déclaré. Claudio Descalzi a également annoncé que l’ENI va investir des sommes équivalentes (8 milliards USD) dans deux autres pays méditerranéens, à savoir la Libye et l’Égypte. «La Méditerranée, a expliqué le PDG, est (une région) très cruciale et dynamique. Nous sommes riches en infrastructures et l’Afrique du Nord est riche en énergie». Pour mener à bien ces projets d’investissements, C. Descalzi estime que l’Italie doit travailler à améliorer chaque jour ses connexions et ses bonnes relations avec l’Algérie et les autres pays de l’Afrique du Nord. «La communication institutionnelle est essentielle», a-t-il affirmé, avant de conclure: «Je suis positif parce que je vois la région méditerranéenne comme très forte». Présente dans 61 pays avec un chiffre d’affaires de 93,72 milliards d’euros, l’ENI est la première société italienne par sa capitalisation boursière. En 2008, elle a occupé le 5? rang des plus grands groupes pétroliers mondiaux, derrière ExxonMobil, BP, Shell et Total. Ces derniers mois, les relations énergétiques entre l’Algérie et l’entreprise italienne ENI se sont considérablement renforcées, marquées par des accords majeurs dans les hydrocarbures et les énergies renouvelables. Voici les plus importants d’entre eux : Primo, Claudio Descalzi, PDG d’ENI, a annoncé une hausse des importations de gaz naturel en provenance d’Algérie en 2025, avec une croissance de 31% sur les deux premiers mois de l’année par rapport à 2024. Entre l’Algérie et l’Italie les relations sont au beau fixe. Le pays est désormais le premier fournisseur de gaz de l’Italie. Il devance pour ainsi dire la Russie avec des livraisons dépassant les prévisions initiales de 113 %. Mais les signaux de ce sursaut de coopération remontent en 2022 quand Sonatrach avait signé un accord de partage de production avec ENI, TotalEnergies et Occidental, d’une valeur de 4 milliards de dollars. Ce contrat, d’une durée de 25 ans, vise à exploiter les gisements gaziers et pétroliers du bassin de Berkine, avec un objectif de récupération d’un milliard de barils équivalents de pétrole. Tertio, le Projet Medlink. De même qu’un câble sous-marin reliant l’Algérie à l’Italie (Medlink) est en développement. D’une capacité de 2 000 MW, il permettra d’exporter de l’électricité verte, renforçant la position de l’Algérie comme fournisseur énergétique clé pour l’Europe. Ce projet, prioritaire pour l’UE, inclut aussi la production d’hydrogène vert. Enfin, l’ENI prévoit d’intensifier ses investissements en Algérie dans les prochaines années notamment via le projet de gazoduc GALSI (8 milliards de m³/an), abandonné dans les années 2000, mais relancé pour transporter gaz, hydrogène et ammoniac.


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