Le Carrefour de Mostaganem

Remise en l'état de la voirie. Les tricheurs saignent la ville

Par Charef Kassous

Dans la commune de Mostaganem, on s’étonne au quotidien de certaines pratiques exercées par de malveillantes entreprises. Il reste frappant et au vu et au su des élus locaux des agissements d’une gravité singulière continuent à être observés sur l’ensemble du tissu urbain. A Mostaganem, une majorité d’entreprises à qui on concède les autorisations de voirie ne respectent jamais les normes de réfection ni la remise en état réglementaire. On creuse, on installe les servitudes de tous genres mais on ne remet jamais en état la chaussée qu’on a éventrée, ni le trottoir qu’on a cassé ni l’arbre urbain qu’on a détérioré, ni l’avaloir qu’on a amoché. Quelquefois, on procède à la remise en état de la chaussée mais d’une manière parfaitement bourrue. On casse du carrelage ou du béton imprimé et on remet du goudron sur le carrelage. On casse du goudron et on remet les déblais et définitivement. On casse des bordures et on ne les remet jamais. Absence exagérée du P/APC et de ses collaborateurs. Cela continue de plus belle sur tout le périmètre urbain. Au moment où les autorités de la wilaya peinent à faire du chef-lieu une ville moderne, les autres sont là juste pour récupérer les dividendes du travail des autres. Ce manque de contrôle peut avoir une signification qui se traduit probablement par le comportement de regarder ailleurs et ne pas s’y intéresser à ce qui touche directement le cadre de vie des citoyens de la municipalité de Mostaganem. Aujourd’hui, personne ne comprend cette indifférence du maire ainsi que celle des chargés du suivi au service de l’urbanisme. Cette tricherie doit cesser car une autorisation de voirie concédée est un acte administrativement contractuel et s’il ne s’applique pas à tous, cela veut dire bien des choses. Le citoyen reste dans l’incompréhension la plus totale en regardant se dégrader son environnement. Tous s’accordent à dire que ces questions d’entretien de la ville restent une question posée. Depuis bien longtemps et en dehors des malfaçons relatives à la réfection de la chaussée, l’APC a abandonné bien des missions. Une ville s’entretient car le budget pour cette mission est toujours présent mais la clairvoyance et la volonté des élus est carrément absente. Il y a à Mostaganem une face cachée que le maire ne veut rien voir. Dans ce contexte précis, les missions principales du maire, c’est de gérer harmonieusement la municipalité. Il ne s’agit pas de contenter le wali, il s’agit d’être responsable porteur d’un plan d’action et d’une vision pour éviter de naviguer à vue et de passer à côté de l’essentiel. Tant que ce n’est pas ainsi les tricheries s’instaurent et les résultats restent visibles.

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Vente de «Sardinette». La taille marchande bafouée

Par Y.Zahachi

884703-240325Les poissons pélagiques sont les espèces les plus dominantes dans les captures en Algérie, ils constituent une des ressources les plus abondantes. La sardine «Sardina pilchardus» (Walbaum, 1792) est l’espèce la plus exploitée sur nos côtes; elle représente une importante valeur économique, d’où l’intérêt impératif d’établir une stratégie adéquate pour son exploitation de manière rationnelle et durable. Mais, en cette période de Ramadan, les étals des poissonneries à Mostaganem regorgent d’un produit phare: la «sardinette», une sardine immature de 5 à 7 cm, vendue entre 800 et 1 000 dinars le kilo. Si ce petit poisson bleu est plébiscité par les familles modestes pour son prix accessible, sa commercialisation massive menace l’équilibre de la biomasse et du stock pêchable. Un sujet qui met en péril le cycle biologique de l’espèce puisque la sardine, poisson emblématique des côtes algériennes, ne peut se reproduire qu’à partir d’une taille minimale de 11 cm, selon les biologistes marins. En effet, selon eux la période de reproduction entre octobre et mars. La taille à la 1ère maturité sexuelle chez les mâles et les femelles est respectivement de 11,5 et 11,28 cm alors que la fécondité relative moyenne globale des femelles est de 325 à 142 œufs/g de poids. Cela étant dit, dans la réalité des milliers de «sardinettes – des non matures – sont pêchées et écoulées quotidiennement sur les marchés, pendant des mois et des mois « C’est un cercle vicieux: en capturant les jeunes sardines, on réduit le nombre de reproducteurs. Dans les quelques années qui suivent, il n’y aurait plus de stocks biologiques de l’espèce», alerte apparemment un connaisseur avisé de recherche et de développement de la pêche et de l’aquaculture qui a souhaité garder son anonymat. Les conséquences sont déjà palpables car des pêcheurs locaux signalent une baisse inquiétante des prises depuis quelques années déjà : « Avant, nos filets se remplissaient. Aujourd’hui, on attrape à peine de quoi couvrir les frais», confie Mohamed, un pêcheur de Mostaganem. Une raréfaction qui promet une flambée des prix et une crise alimentaire pour les ménages les plus vulnérables. Beaucoup estiment qu’il y a là un problème entre « laxisme et précarité », ce qui renvoie à se poser la question de savoir : «Qui en est responsable ? Malgré la réglementation en vigueur – notamment la Loi 01-11 de 2001 et le Décret exécutif 07-04 de 2007– qui interdit la pêche et la vente de poissons immatures, les contrôles restent, apparemment, bien rares pour et la taille marchande est bafouée. Côté consommateurs, la précarité explique l’engouement pour ce produit bon marché. «Avec un salaire de 40 000 dinars, comment acheter des sardines matures à 1000 dinars le kilo ?», interroge un père de famille, rencontré au marché. Un dilemme qui place les populations pauvres en première ligne d’une crise alimentaire sélective dont elles subiront aussi les conséquences. Le cadre juridique algérien est pourtant clair : - Article 28 de la Loi 01-11 de 2001, fixe une «taille minimale de capture» (11 cm pour la sardine) et impose des filets à mailles adaptées. L’Article 35, interdit la commercialisation des juvéniles, sous peine de sanctions (amendes jusqu’à 200 000 DA, confiscation du matériel. Maintenant, s’agissant «des périodes de repos biologique» des fermetures temporaires de la pêche doivent permettre la reproduction. «La législation existe, mais sans volonté de l’appliquer, elle reste lettre morte», critique Amina qui se dit «militante de la Protection des droits des consommateurs. Et alors depuis le temps que ce phénomène est signalé par la presse, assez souvent, quelles solutions pertinentes, pour enrayer le désastre, économique, biologique ? Scientifiques, associations et pêcheurs et consommateurs proposent des mesures urgentes, à savoir: 1. Multiplication des inspections pendant le Ramadan, avec sanctions exemplaires pour les contrevenants ; 2. Faire des «Campagnes choc» dans les mosquées et médias pour dissuader l’achat de «sardinettes» ; 3. Soutien aux ménages par des subventions étatiques sur les œufs, lentilles ou poulet pour réduire la dépendance aux sardines; 4. Formation des pêcheurs aux techniques durables et financement de coopératives. Alors que le mois sacré prône la modération et le respect de la création, la question de la «sardinette», il est bon d’interroger la conscience collective sur le thème «Protéger la sardine, c’est préserver l’emploi de milliers de pêcheurs et l’alimentation de nos familles», rappelle un imam de Mostaganem, croisé lors d’un prêche récent. Pour éviter un effondrement des stocks, l’État, les citoyens et les professionnels doivent agir de concert.

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Combats de Mazagran (février 1840) (Partie I). Légende et Réalité

Par Y. Benguettat
351209-240325Siège de Mazagran du 3 au 6 Février 1840. L’histoire d’une petite ville. Nous continuons notre visite après Les Hauts Faits d’Armes de Mazagran Période Turc, et Espagnole. La ville de Mazagran, cette fois-ci c’est pendant la période française: titre que nous avons choisi: Les Combats de Mazagran (février 1840 Légende et Réalité, titre qui a été donné par notre éminent historien Monsieur Moulay Belhamissi. Titre qui sera le sujet de notre série hebdomadaire sur l’histoire de Mostaganem et de ses environs. Pourquoi avoir choisi ce sujet précisément? Tout simplement parce que ce site est stratégique pour Mostaganem, il a vécu des périodes de guerres très intenses à différentes époques. La période la plus marquante dans l’histoire de cette petite ville Mazagran est liée à sa grande sœur Mostaganem. Cette affaire sur les combats de Mazagran a jusqu’à présent défrayé toutes les chroniques en matière de propagande militaire et le traitement de l’information et la communication hors des règles militaires de ce cas. Comment un fait historique de guerre de colonisation devient un cas d’école dans les annales militaires alors qu’il n’en est rien. Le tintamarre fait sur le plan publicitaire civil, n’a pas échappé à cette obsession de vouloir donner à cette affaire une dimension démesurée contre la vérité qui est tout autre en y accolant de force en inventant une boisson et autres babioles de vaisselles au nom de Mazagran. Pour notre cher lecteur : nous vous proposons un bref aperçu sur cette histoire qui est restée gravée dans l’histoire de Mazagran. Les restes des vestiges qui sont : la colonne qui a été érigée à cette époque à l’intérieur du fort, la partie du mur qui se trouve à l’angle de la mosquée côté droit face à celle-ci, et les restes du fort qui se trouve derrière la Mosquée. (Fort datant de la période turque construit en 1516 par Khayr Eddine Barberousse). Tout cet ensemble qui constitue la mémoire historique de ce fameux siège de Mazagran est à préserver. Maintenant, pour parler de l’histoire de la bataille du 3 au 6 Février 1840. Cette affaire a été inventée et créée de toute pièce par l’autorité militaire Française à des fins de propagandes pour galvaniser les troupes Françaises et redorer leur blason. Cette affaire a été classée en France comme un non-événement par la suite. Nous avons des documents qui retracent ce qui s’est passé pour étayer ce que nous avons écrit. Dans cette première partie. Au même intitulé. Nous avons dit que cette affaire a été inventée et créée de toute pièce par l’autorité militaire Française à des fins de propagandes pour galvaniser les troupes Françaises et redorer leur blason. Pour comprendre ce qui s’est passé à cette époque, il faut retracer cette histoire dans son contexte de l’époque. Nous avons retrouvé une superbe photo de mazagran datée de 1839. A cette époque déjà, c’est une agglomération de 200 maisons environ. Le fort en question se trouve sur la partie supérieure où l’on voit qu’il est protégé parfaitement par une muraille avec un minaret érigé sur la partie basse du fort. (Cette photo intitulée : Défense de Mazagran combat du 13 Décembre 1839 Journées de 3, 4, 5, et – Février 1840.Vue de Mazagran, d’après un dessin communiqué au dépôt général de la guerre par M. le capitaine Genet). Nous avons un descriptif de Mazagran assez précis. Où il est question de deux routes, l’une parallèle à la mer et l’autre sur les crêtes vers le haut et sur lesquelles est adossée Mazagran. Toutes les maisons en état de ruines formant une casbah dont les ruelles sont un véritable labyrinthe. Certaines maisons étaient habitées par des indigènes que le général Desmichels avait amenés de Bethioua quelques années auparavant. La dixième compagnie campée sous les tentes autour de cette espèce de fortin rudimentaire. Une garnison turque d’abord la doublait puis s’est fondue dans la milice algérienne. Les français étant désormais seuls prirent le nom de zéphires. Pendant ce temps, le Lieutenant-Colonel Du Barail attendait les plans de l’administration du Génie pour aménager cette construction pour l’isoler du reste par une esplanade et par un retranchement.  

 


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