Comment préserver un secteur aussi rentable et en plein essor comme celui des influenceurs ? Le défi de mieux encadrer et restructurer les influenceurs en Algérie est truffé d’enjeux tant sur le plan de l’équilibre du paysage médiatique numérisé mais aussi sur celui de la lutte contre les dérives, les échappements de contenus pour prémunir la stabilité de l’information numérisée dans un contexte, faut-il reconnaître, où ce secteur vit des transmutations et des traumatismes dans le monde entier au point parfois d’engendrer des répercussions, des mauvaises interprétations ou détournement d’opinion ou d’avis sur les questions stratégiques comme par exemple les rapports entre Etats ou entre personnes. C’est dire combien est devenu à la fois hyper sensible et créatif le créneau d’un influenceur ? Comment le protéger ? S’achemine-t-on vers la restructuration de l’activité des influenceurs en Algérie ? Une proposition de loi serait en cours pour mieux encadrer l’influence sur les réseaux sociaux et lutter contre les influenceurs et propriétaires de contenus numériques. Tout compte fait, ces derniers sous le feu de critiques depuis un certain temps ont fait preuve d’abus. En France un texte a été adopté en un temps record pour mieux encadrer les influenceurs et les créateurs de contenus au nombre de 150.000. Qu’en sera-t-il pour l’Algérie ? Les spécialistes de la communication et de «l’audiovisuel numérisé», estiment, aujourd’hui, qu’il est grand temps que l’Etat algérien mette de l’ordre dans le secteur des influenceurs. Cependant, quels profits tirer de l’encadrement juridique des influenceurs ? L’un des avantages est de permettre une évolution notable des pratiques et des contenus sur les réseaux sociaux. Il est admis par exemple que les abus de ces «stars des réseaux sociaux» qui émettent parfois des contenus sans vérification juridique préalable concernent des promotions interdites, des influences interdites ou illégales, des partenariats douteux, des campagnes non autorisées sur les réseaux sociaux etc... Autant d’infractions contre lesquelles il va falloir bien lutter pour mettre à l'abri des dérives et des critiques, le paysage numérique algérien qui pourrait bientôt connaître un tournant majeur avec la mise en place d’un cadre législatif encadrant l’activité des influenceurs sur les réseaux sociaux. Un projet de loi, actuellement en préparation, vise à structurer ce secteur en plein essor afin d’en réguler les dérives et d’assurer son alignement avec les valeurs et les lois nationales. Porté par le député Abdelkader Aziz, ce projet de loi cherche à instaurer des règles strictes pour encadrer l’activité des créateurs de contenu en ligne. L’objectif principal est de protéger le public contre toute exploitation abusive des plateformes numériques et de mettre fin à l’anarchie qui règne dans ce domaine. Les autorités souhaitent ainsi imposer une réglementation garantissant que les contenus diffusés par les influenceurs respectent les normes juridiques en vigueur ainsi que les valeurs sociales et culturelles algériennes. Cette initiative fait écho aux préoccupations croissantes face à la prolifération de contenus jugés inappropriés ou trompeurs sur les réseaux sociaux. Le projet de loi ne se limite pas au contrôle des contenus, il prévoit également l’intégration des influenceurs dans le système fiscal national. Jusqu’ici, les revenus générés par cette activité échappaient largement à l’imposition. Désormais, les créateurs de contenu seront soumis aux mêmes obligations fiscales que les autres acteurs économiques, contribuant ainsi au financement du trésor public. Cette mesure vise à établir une justice fiscale et à assurer que tous les professionnels du numérique participent équitablement au développement économique du pays. L’une des dispositions majeures du texte concerne la mise en place d’un système de surveillance pour prévenir la diffusion de contenus trompeurs ou contraires à la loi. Les autorités souhaitent éviter que ces plateformes ne deviennent des outils de désinformation ou de propagande susceptibles de nuire à la stabilité du pays. Le projet prévoit aussi des mesures pour contrer d’éventuelles manipulations orchestrées par des parties extérieures visant à semer le trouble en Algérie. À travers ce cadre réglementaire, le gouvernement cherche à garantir un usage responsable et sécurisé des réseaux sociaux, tout en préservant la liberté d’expression dans les limites fixées par la loi. Avec cette initiative, l’Algérie s’inscrit dans une dynamique mondiale visant à encadrer les influenceurs et à responsabiliser les acteurs du numérique. Reste à voir comment ce projet sera accueilli par les concernés et quelles seront les modalités exactes de son application. L’Algérie s’apprête à mettre en place un cadre législatif inédit pour réguler l’activité des influenceurs sur les réseaux sociaux. Le projet de loi vise à structurer ce secteur en pleine expansion et à le mettre en conformité avec les valeurs nationales. Cette nouvelle réglementation s’articule autour de trois axes majeurs. Premièrement, un contrôle strict des contenus sera instauré pour garantir le respect des normes juridiques et des valeurs culturelles algériennes. Deuxièmement, les influenceurs seront désormais soumis à une fiscalisation de leurs revenus, mettant fin à une période d’exemption fiscale de facto. Enfin, un système de surveillance sera mis en place pour prévenir la diffusion de contenus trompeurs ou illégaux. Cette mesure vise particulièrement à contrer les tentatives de désinformation et de manipulation par des acteurs externes. Cette initiative s’inscrit dans une tendance mondiale de régulation des réseaux sociaux, tout en conservant ses spécificités locales. L’efficacité de ces mesures et leur accueil par les créateurs de contenu restent à évaluer, mais elles marquent un tournant décisif dans le paysage numérique algérien.
Influenceurs, tiktokeurs, créateurs de contenus sur les réseaux sociaux. Il est temps de mettre de l'ordre
- par B. Habib
- Le 15 Mars 2025
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