L'APN ouvre le débat sur les essais nucléaires dans le Sud Algérien. Un crime historique de la France coloniale

Sous le thème "Les explosions nucléaires en Algérie: un crime contre l'humanité et un crime environnemental" qu'ont été entamés les travaux d'une journée d'étude, organisée, jeudi dernier au niveau du CIC à Alger par l’APN. Ces travaux coïncident avec la commémoration du 65ème anniversaire des explosions nucléaires françaises dans le sud algérien. Le coup d'envoi des travaux de cette journée d'étude a été donné par le président de l'APN, Brahim Boughali, en présence du ministre de la Communication et des membres du Gouvernement, de responsables de plusieurs instances gouvernementales et officielles, de parlementaires et de représentants de la société civile sans oublier le président de l'ONSC. Cette journée d'étude, première en son genre par la chambre basse, vient de rouvrir les débats sur cet événement tragique en réaffirmant l'engagement de cette institution qu'est l'Assemblée à "mettre en lumière les questions historiques à portée humanitaire et environnementale", en abordant "les effets dévastateurs des explosions nucléaires menées par la puissance coloniale en Algérie, dont les répercussions délétères persistent jusqu'à ce jour". Les experts, le Pr Mohamed Lahcen Zaghidi, coordinateur de la commission Algérienne de l'histoire et la mémoire, le Pr Ammar Mansouri et Me Fatima Benbraham, ont tous les trois, versé dans une rétrospective de ces événements par un long réquisitoire des atrocités commises via ces essais nucléaires, pour sensibiliser le public sur ce crime historique et pour ouvrir un débat sur les moyens permettant d'atteindre la justice environnementale, de rendre justice aux victimes et de réparer les préjudices". Ces experts des domaines, du droit, de l'environnement et de la santé, ont mis en lumière les aspects sanitaires, environnementaux et juridiques de ces explosions, mais aussi les efforts nationaux consentis pour atténuer les effets de cette catastrophe environnementale. Avant la clôture de cette journée, après des débats fructueux, les participants ont appelé à l'urgence de l'élaboration d'une loi incriminant la France coloniale et contraignant l'Etat français à la reconnaissance de sa responsabilité de ses crimes contre le peuple algérien. Dans les recommandations ayant sanctions, de cette journée parlementaire, les présents ont appelé "à l'élaboration d'une loi incriminant la France coloniale et contraignant l'Etat français à reconnaitre la responsabilité de ses crimes contre l'humanité, y compris le génocide et les explosions nucléaires, avec l'ouverture du champ à la double poursuite pénale et civile". L'accent a également été mis sur l'importance d'œuvrer "à faire pression sur la France pour l'amener à indemniser les victimes et à reconnaître ses crimes en encourageant les victimes et leurs familles à introduire des procès devant les cours internationales pour revendiquer des indemnités équitables pour préjudice". Ces recommandations lus par le modérateur, le député Mohamed Mouchakek, ont porté essentiellement sur l'importance "de consigner les témoignages vivants des moudjahidine et de la population ayant vécu la période des explosions nucléaires et leur intégration dans les archives nationales"(...) "à la création d'un centre national de la mémoire nucléaire qui s'attellera à examiner l'impact de ces explosions sur l'environnement et la santé", en sus du lancement "d'études de terrain périodiques pour contrôler l'état de santé de la population affectée et apporter un soutien médical spécial aux victimes des radiations nucléaires"(...) d'inclure le dossier des explosions nucléaires dans les manuels scolaires et de renforcer le débat scientifique et historique autour du sujet, en sus du soutien des projets cinématographiques et scientifiques retraçant la souffrance des victimes et l'impact de ces explosions sur l'homme et l'environnement.


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