Commémorant le 65ème anniversaire du premier essai nucléaire français réalisé dans le Sahara algérien le 13 février 1960", différentes organisations et ONG internationales représentant les communautés affectées, les défenseurs de l’interdiction des armes nucléaires, de la protection de l’environnement, des droits humains et de la promotion de la paix, se sont réunies jeudi dernier. Selon ces organisations signataires d'une déclaration commune rendue publique, elles font état de "cet essai nucléaire qui n’était pas un événement isolé, mais le début d’une série de 16 autres essais successifs, dont 11 ont été réalisés postérieurement aux accords d’Evian du 19 mars 1962 qui actent l’indépendance de l’Algérie. Ces 17 essais nucléaires et les 40 expérimentations nucléaires complémentaires avec dispersion de plutonium (essais sous critique Pollen et Augias) ont laissé un héritage tragique de contamination radioactive généralisée et de graves dommages à la santé des populations locales des zones touchées", ont écrit les organisations. Elles ont fait remarquer, à ce sujet, que "des décennies plus tard, les effets perdurent, comme en témoignent la hausse alarmante des taux de cancer et des maladies respiratoires chroniques, ainsi que la dégradation environnementale continue, qui a gravement affecté les ressources naturelles, perturbé les moyens de subsistance et fragilisé le tissu socio-économique des communautés locales". Notant qu'au-delà des conséquences sanitaires et environnementales, ces explosions nucléaires ont engendré de profondes répercussions psychologiques et sociales pour les populations affectées, les signataires ont affirmé qu'elles ont noté favorablement "les communications adressées par les Rapporteurs spéciaux des Nations Unies au gouvernement français à ce sujet". Les rapporteurs onusiens ont demandé notamment à la France de "reconnaitre sa responsabilité historique et juridique pour les conséquences de ses explosions nucléaires en Algérie, ainsi que la mise en œuvre de mesures concrètes pour réparer les dommages causés, notamment : la déclassification de toutes les archives liées aux essais, l’identification des sites de déchets radioactifs, la dépollution des zones contaminées et l’indemnisation juste des victimes avec un accès garanti aux soins médicaux adéquats", ont rappelé les organisations. Faisant part, dans le même contexte, de leurs revendications auprès du gouvernement français, les signataires ont mis en avant notamment "la reconnaissance par la France complète des crimes nucléaires commis en Algérie et l’acceptation de sa responsabilité juridique et morale, avec une indemnisation équitable pour les victimes, la levée du secret défense sur tous les dossiers relatifs aux essais nucléaires, y compris les sites de déchets radioactifs, ainsi que la signature et la ratification du Traité sur l’interdiction des armes nucléaires (TIAN), en signe de bonne foi pour remédier aux conséquences de ces essais et assurer la vérité et la justice auprès des populations impactées". Parmi les organisations signataires figurent: Chouaa (rayon) pour les Droits de l’Homme, Campagne Internationale pour l’Abolition des Armes Nucléaires (ICAN), Médecins Internationaux pour la Prévention de la Guerre Nucléaire (IPPNW), La Ligue Internationale des Femmes pour la Paix et la Liberté, 80000 Voix (80000 Voices).
Premier essai nucléaire français réalisé dans le Sahara. Commémoration du 65ème anniversaire
- par Nadira FOUDAD
- Le 14 Février 2025
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