Pas question que des produits clés comme le lait, le sucre, l’huile de table, les viandes et le pain soient «pris en otage» ou la cible de pratiques spéculatives sur les marchés durant le prochain mois sacré. Les commerçants autant que les opérateurs économiques et les distributeurs sont avertis et donc mis devant leurs responsabilités au risque d’être l’objet de sanctions austères dont il serait inutile d’en deviner les conséquences ! Il était temps, le ministère de commerce annonce des mesures tendant à favoriser la stabilité de la consommation et la sécurisation des marchés durant le ramadhan. Pour un ramadhan 2025 «sans pénuries», c’est en effet le «leitmotiv» des pouvoirs publics du ministère du commerce en Algérie. L’approvisionnement «régulier» des marchés de la consommation en produits stratégiques durant le prochain mois sacré est perçu comme la priorité principale de la tutelle en ce sens qu’il répond dans un souci majeur d’éviter de pénuries et des perturbations qui sont de nature à provoquer des flambées de prix. Et il semble d’ores et déjà que les «enseignements» tirés des échéances sacrées précédentes ont balisé la voie vers la reconduction des mesures draconiennes prises durant le mois sacré 2024 lesquels, rappelons-le, avaient donné leurs fruits afin de garantir la disponibilité de tous les produits sans exception sur les marchés.
L’huile de table, le sucre, le café, le pain sans oublier les viandes rouges et blanches sont autant de produits qui font l’objet d’une demande sans cesse accrue durant chaque mois de ramadhan. Pour l’échéance de 2025, tout a l’air de baigner dans l’huile pour le ministère de Commerce intérieur et de la Régulation du marché national au vu de la batterie de mesures inédites prises. En janvier, le président de la république Abdelmadjid Tebboune avait annoncé des mesures sévères pour protéger le pouvoir d’achat des consommateurs en décidant de frapper fort contre les spéculations et les hausses injustifiées des prix. Parmi ces mesures, l’annonce par le ministre de quota supplémentaires pour l’importation de viandes rouges pour les mois de janvier, février et mars et ce, de manière à répondre en constance et régulièrement à la demande et par là même éviter des surprises de rupture de ce produit somme toute essentiel dans le menu garni de la table des jeûneurs. Cette mesure clé vise surtout à parer à des augmentations des prix et à sécuriser les marchés pendant le ramadhan. Tayeb Zitouni, le ministre du commerce et de la régulation du marché national a, en effet, affirmé, jeudi à Alger, que le secteur avait pris toutes les mesures proactives nécessaires pour assurer un approvisionnement régulier du marché national en divers produits de consommation en prévision du mois de Ramadhan, notamment en ce qui concerne la production et la simplification des procédures d'importation, d'organisation des marchés et de renforcement du contrôle des activités commerciales. C’est lors d’une audition devant la Commission des affaires économiques, du développement, de l'industrie, du commerce et de la planification de l'APN en présence de la ministre des Relations avec le Parlement, Kaouter Krikou que le ministre a dévoilé le Plan d’action de son secteur pour le prochain mois sacré. Le ministre a précisé que ces mesures proactives, mises en place depuis décembre dernier, concernaient principalement "une augmentation significative des quantités d'huile de table et de sucre produites outre la mise en œuvre d'un programme exceptionnel d'importation de viandes et la prolongation du régime de quotas supplémentaires pour l'approvisionnement des minoteries en blé dur". M. Zitouni a affirmé que les mesures prises récemment visaient à "garantir un approvisionnement régulier et équilibré du marché durant le mois sacré de Ramadhan, en mettant l'accent sur le renforcement de l'offre en produits agricoles et alimentaires, l'organisation des marchés de proximité et l'intensification du contrôle". Ainsi, l'approvisionnement du marché en huile de table et en sucre blanc a été renforcé, avec l'injection de quantités supplémentaires dès janvier dernier, atteignant 2.400 tonnes d'huile/jour au lieu de 1.600 tonnes (niveau actuel de consommation). Quant au sucre, sa production a été portée à 2.750 tonnes/jour contre 1.889 tonnes actuellement. Le ministre a également fait montre de la mise en place d'un programme exceptionnel d'importation de 13.000 tonnes de viandes rouges spécialement pour le mois de Ramadhan, rappelant que la quantité consacrée pour le mois sacré en 2024 s'élevait à 9.000 tonnes, ce qui a permis de "maîtriser les prix de ce produit de base". Il a été également décidé de prolonger le système de quotas supplémentaires de blé dur, qui représentent 20% de la capacité de production au profit de 165 minoteries (semoule), afin d'atteindre 60% tout en injectant des quantités supplémentaires de lait subventionné, à savoir 3.000 tonnes de lait en poudre. Au volet administratif et procédural, les mesures prises prévoient la "prise en charge totale" des dossiers d'importation soumis par les importateurs, afin d'accélérer la délivrance d'autorisations sanitaires préalables d'importation pour les 88 importateurs en activité actuellement, afin de leur permettre d'entamer les démarches d'importation et permettre ainsi l'acheminement des produits avant le mois de Ramadhan. Le ministère a programmé l'ouverture de 522 marchés de proximité dans toutes les daïras du pays qui ouvriront leurs portes à la mi-février, soit deux semaines avant le mois de Ramadhan, tout en autorisant la vente au rabais et la vente promotionnelle des produits de large de consommation, outre un programme de solidarité pour soutenir le secteur de la solidarité nationale dans l'encadrement du "Couffin de Ramadhan 2025", a rassuré le ministre. Concernant le contrôle des inspections aux frontières commerciales, M. Zitouni a affirmé que les dossiers d'importation étaient "traités rapidement" afin de réduire la durée de séjour des conteneurs dans les zones sous douane, en vue "d'approvisionner le marché en produits importés dans des délais records". Le ministre a également fait savoir que les arrêts techniques des unités industrielles et de transformation seraient suspendus "pendant cette période pour garantir la continuité de l'approvisionnement du marché", ajoutant que le mois de Ramadhan prochain verra la mobilisation de toutes les équipes spécialisées pour suivre les chaînes d'approvisionnement et de distribution des légumes et fruits dans les marchés de gros et de détail, outre la suspension du programme des repos hebdomadaires des marchés de gros jusqu'à la fin du mois sacré.
