Le président Tebboune limoge Faid et Hadji. Ce que disent les uns et les autres

Le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, a décidé, avant-hier, dimanche, de mettre fin aux fonctions du ministre des Finances Laaziz Faid, et du ministre délégué auprès du ministre de l'Industrie, chargé de la Production pharmaceutique, Fouad Hadji. Il a nommé, par contre, à leurs places, Abdelkrim Bouzred, ministre des Finances, et Ouassim Kouidri, ministre de l'Industrie pharmaceutique, a indiqué un communiqué de la Présidence de la République. Depuis l'annonce de cette éviction par le président Tebboune, beaucoup d'encre a coulé pour commenter ce limogeage. Certains plumitifs se sont donnés à cœur joie et ont versé dans un long réquisitoire concernant l'éviction du premier argentier du pays par le premier magistrat qu'ils assimilent à un vrai casse-tête chinois qu'est l'allocation touristique et des entraves rencontrées par les voyageurs. D'autres, par contre, ont tenté de remettre dans leur contexte initial, les prérogatives d'un chef d'Etat, celles de nommer et dégommer des ministres et autres qu'il juge, de par leurs parcours et compétences, hormis leurs bagages intellectuels, non aptes à exercer de telles fonctions dans la nomenclature ou partant à poursuivre à exercer des missions d'une extrême importance pour le pays. Voilà en somme la quintessence des propos que nous avons récoltés, hier, auprès des différents experts et financiers sur le départ du ministre des Finances Laaziz Faid et son remplacement par l'ex-SG du ministère des Finances, Abdelkrim Bouzred. Néanmoins, le départ exigé par le président Tebboune du ministre des Finances n'est pas prématuré, ni fortuit, ni même précipité, puisque, selon nos sources au niveau de la chambre basse qui est l'APN, Laaziz Faid était déjà pressenti partant lors du dernier remaniement partiel du 18 novembre 2024. En effet, son maintien à la tête du ministère des Finances a obéi à l'impératif de l'élaboration de la loi de Finances 2025 et son adoption par les deux chambres parlementaires. Or, dans ce cas de figure, on ne peut mettre fin aux fonctions d'un ministre en exercice qui doit passer devant les deux chambres parlementaires pour exposer les dispositions de ladite loi pour examen, débats puis adoption par les députés et les sénateurs. Le ministre des Finances était maintenu pour la présentation du projet de loi de Finances 2025 au niveau des deux chambres parlementaires avant la démission du premier ministre Nadir Larbaoui et son Gouvernement. Le ministre limogé a-t-il manqué de rigueur et de perspicacité, puisque lors des débats sur les dispositions de ladite loi au niveau de l'APN, il a fait face à une opposition farouche par les députés sur la problématique de la hausse des taxes sur le chiffre d'affaires des entreprises, l'immobilier et l'interdiction des paiements en espèce pour les transactions et surtout l'épisode des voitures et véhicules, entre autres revendications des élus qui ont été rejetés, d'où le recours par le premier ministre au Conseil Constitutionnel pour y trancher. En effet, les débats étaient houleux au niveau de l'Assemblée et émaillés par des prises de bec entre les députés et le président de la commission de Finances et du budget qui avait rejeté la majorité des amendements proposés par leurs auteurs dans un contexte particulier.


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