CERAMIS SPA de Souaflia. Face à une imminente faillite, les ouvriers crient au sauvetage
Par Charef Kassous
CERAMIS SPA était dans les années quatre-vingt-dix à une époque où l’industrie balbutiait encore dans la wilaya de Mostaganem et dans l’ensemble de la région Ouest, une société florissante produisant de la céramique et contribuant ainsi à l’essor du secteur du bâtiment. Cette unité industrielle basée à Souaflia dans la daïra de Bouguirat, wilaya de Mostaganem, fabriquait de la céramique sanitaire, des carreaux de revêtement, des carreaux de mur et de sol et autres produits à base d’argile cuite. Cette dernière était considérée comme la plaque économique tournante de la commune avec un effectif de 132 employés. Aujourd’hui, l’entreprise est menacée de faillite, de renvoi des ouvriers et de la mise, définitivement, de la clef sous le paillasson. La raison principale, semble-t-il, ce sont les 700 millions de centimes de dettes qui empêchent son épanouissement, ce qui ne permet plus de garantir les salaires du personnel. Selon les informations recueillies auprès de certains travailleurs, le ministre de l’Industrie et de la Production pharmaceutique ainsi que les autorités de la wilaya ont été, fréquemment interpellés pour un plan de sauvetage. Face à une telle situation, une solution a été envisagée à une époque où les ouvriers sans salaire et souvent en arrêt de travail, qui consistait à concéder à CERAMIS SPA 1.100 000 da mensuel provenant du partenaire public «DIVENDUS» en vue d’un redressement. Ce montant alloué à l’entreprise n’a pas apporté de solution puisque les salaires des travailleurs se sont réduits à 5000 da/mois. Une situation qui interpelle vraiment à la veille de la rentrée scolaire où il faut, sans réel salaire, subvenir aux besoins pressants des familles qui souffrent sans espoir de stabilité. Un des représentants du syndicat de l’entreprise avoue à notre correspondant que le pire c’est la menace de la banqueroute annoncée s’il n’y a pas de plan de sauvetage. Un de ses confrères s’étonne du fait que les autorités reprennent des usines de chefs d’entreprises malveillants et ignorent une usine la laissant plongée dans l’incertitude la plus préoccupante. Aujourd’hui, les 132 travailleurs mènent un combat non seulement contre la précarité de leurs conditions sociales, pour les arriérés de leurs salaires mais aussi sauver une unité de production qui pourrait contribuer à l’essor économique de la wilaya. Il s’agit, selon un des cadres de cette société, de mettre en place des crédits bancaires comme issue à la crise. Il ajoutera qu’avec le boom du bâtiment, il y a réellement une sortie honorable à CERAMIS SPA. Faut-il rappeler qu’en 2013, il y a eu tentative de sauvetage de ladite entreprise à travers l’arrivée d’un partenaire associé avec 45% de parts. Comme il a été mis en place un plan de développement en 2015 avec l’injection de 2,1 milliards de dinars mais le bout du tunnel est resté trop loin. Au vu des échecs successifs, CERAMIS SPA devrait d’abord avoir les moyens industriels performants et modernes pour aspirer entrer en compétition car avec un équipement vétuste, il n’y aura pas d’issue. De nouveaux capitaux et de nouveaux moyens technologiques pourront, peut-être, sauver et les travailleurs et l’unité CERAMIS SPA. Tout compte fait, les travailleurs continueront, solidairement, à crier au sauvetage de leur usine de Souaflia.
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Une vision culturelle à portées bénéfiques. S'inspirer de «La Cafebrería El Péndulo» à Mexico
Par Med Soltane
Une vision pour un projet culturel à Mostaganem, inspiré par des exemples réussis comme «La Cafebrería El Péndulo» à Mexico, est à la fois ambitieuse et plausible. La combinaison d'une librairie, d'un café et d'un espace vert peut sans aucun doute créer un lieu de rencontre convivial où les habitants peuvent se rassembler, explorer la littérature et profiter de la culture dans un cadre serein. Concernant la publicité et la promotion de ce type d'initiative, il est essentiel de penser à plusieurs dimensions. D'une part, le marketing pourrait jouer un rôle clé en sensibilisant la population locale aux bienfaits de tels projets culturels. Une campagne bien conçue pourrait non seulement attirer l'attention des résidents, mais aussi celle de sponsors potentiels, d'associations culturelles et d'institutions publiques. D'autre part, il serait bénéfique de communiquer sur l'impact positif de ce type d'espace sur la communauté, notamment en termes de développement social, éducatif et économique. En mettant en avant les opportunités de partage de connaissances, de développement personnel, et d'animation culturelle, la publicité pourrait rallier divers acteurs autour du projet. En outre, il serait judicieux d'impliquer la communauté dès les premières phases de conception. En organisant des ateliers, des réunions ou des sondages pour recueillir les idées et les attentes des habitants, le projet pourrait répondre de manière plus précise à leurs besoins, ce qui renforcerait leur sentiment d'appartenance et d'adhésion. Il est clair que le soutien à ce genre d'initiative pourrait transformer Mostaganem en un véritable pôle culturel. Il est important que les autorités locales, les entrepreneurs et la communauté se réunissent pour donner vie à cette vision. Avec une stratégie de communication efficace et un engagement collectif, un tel projet pourrait voir le jour et enrichir la vie culturelle de la ville. Il est en effet inspirant de voir des projets comme La Cafebrería El Péndulo de Mexico, qui combine harmonieusement culture, nature et détente. Un tel espace à Mostaganem pourrait offrir aux habitants et visiteurs une oasis de calme et de réflexion, tout en promouvant la lecture et l'art. Malheureusement, il semble que les initiatives de ce genre peinent à voir le jour dans beaucoup de villes algériennes, en partie à cause du manque de financement, de vision culturelle à long terme, ou de priorités différentes dans les investissements. Cependant, l'idée de créer un lieu alliant une librairie, un café et un espace vert est tout à fait réalisable. Ce type de projet pourrait non seulement enrichir la vie culturelle de Mostaganem, mais aussi stimuler l'économie locale en attirant un public varié. Peut-être qu'un appel à des promoteurs locaux, à des associations culturelles, ou même à la municipalité pourrait amorcer ce type de réalisation dans un jardin public. L'exemple de Mostaganem montre que la ville possède déjà un potentiel avec ses initiatives communautaires et culturelles en croissance. Il suffirait que des promoteurs visionnaires, ainsi que les autorités locales, se mobilisent pour mettre en place un projet de ce type, à la fois innovant et culturellement enrichissant. Cela pourrait être un excellent moyen de valoriser la culture algérienne tout en s'inspirant d'exemples internationaux comme celui de Mexico.
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Gare de Mostaganem. Une histoire et des rebondissements
Par Y. Benguettat
L’histoire de la gare de Mostaganem, comme tant d’autres sites méconnus, mérite à elle seule un livre. Combien d’encre a coulé, sans compter le nombre d’heures des séances de travail pour arriver à la conclusion de sa réalisation. Mais c’était sans compter sur la volonté et la détermination tenace des gestionnaires de cette époque qui se sont donné corps et âme au profit de la ville de Mostaganem. Sans la réalisation de ce projet, Mostaganem serait morte. Donc sans attendre voici sa petite histoire, dont nous joignons quelques extraits du livre Le Vieux Mostaganem d’E. Vernaz en pages, 42, 43, 44, en intitulé : «chemins de fer»: La gare de Mostaganem avec toute son infrastructure s’étend sur plusieurs hectares est située en plein centre-ville, avec ses deux passages à niveaux coupant la ville en deux, telle qu’elle existe jusqu’à ce jour. Voici l’extrait : Ce n’est qu’en 1857 que le Maréchal Vaillant, Ministre de la Guerre, proposa à l’Empereur de doter l’Algérie d’un réseau de chemins de fer embrassant les trois provinces. Son projet de réseau général comprenait une grande ligne parallèle à la mer reliant les chefs-lieux des trois provinces. Pour ce qui concerne la ligne Mostaganem, elle faisait partie avec Arzew et reliée avec Relizane. L’Empereur approuva les propositions par un décret du 8 Avril 1857 etc. Initialement il était destiné à relier Mostaganem à Relizane jusqu’à hauteur de Noisy-les bains- et de ce point, bifurquer pour aller d’un côté à Mostaganem et de l’autre à Arzew. Le conseil municipal de Mostaganem protesta et demanda un tracé plus direct. Pendant ce temps, on construisait la grande ligne parallèle à la côte, ce qui causa à Mostaganem un grave préjudice. L’ouverture de la voie ferrée d’Oran à Relizane a eu lieu le 1er Novembre 1868.Voici un autre extrait plus précis : A cause de cette ligne, dont elle était distante de plus de 40km, Mostaganem devenait complètement isolée. Le conseil municipal de l’époque, présidé par Monsieur Bollard, se mit résolument à l’œuvre et répare le mal qui a été fait. Il réclama avec insistance une ligne reliant directement, Mostaganem à Relizane. Il remit même à ce sujet une supplique à l’Empereur Napoléon III, lors de son passage à Mostaganem en Mai 1865. Supplique qui d’ailleurs fut très bien accueillie (Louis Thireau). Rebondissement de l’affaire, Extrait : Les études de cette ligne prolongée jusqu’à Tiaret, furent faites par M. Pons, conducteur des ponts et chaussées pour le compte de M. Boyer Charles et la loi du 15 Avril 1885, approuva enfin une convention passée avec la Compagnie Franco -Algérienne pour la construction d’une ligne à voie étroite. Le tronçon Mostaganem Relizane fut ouvert à l’exploitation le 15 Mai 1888. Celui de Relizane Tiaret, était achevé l’année suivante suivit d’un temps d’arrêt assez sensible. Un autre coup fourré de l’administration supérieure informa la Municipalité de Mostaganem qu’elle avait donnée l’autorisation à la Compagnie Franco-Algérienne de faire les études d’un chemin de fer de Mostaganem à Oran en passant par, Arzew et Saint-Clou en suivant la route nationale jusqu’à la Macta, en passant par Ouréha et Stidia. Le conseil municipal protesta encore une fois énergiquement parfaitement justifié contre ce projet de la ligne et demandait qu’elle soit construite après la ligne de Mostaganem Tiaret. C’est grâce à cette ligne que Mostaganem a su tirer profit de la situation en imposant son choix. A cette même période le port de Mostaganem était en construction. Si la ligne Mostaganem-Oran n'avait pas été concrétisée, il est probable que Mostaganem n’aurait jamais eu son port. C’est au moment où M. Raynal alors ministre des Travaux Publics, que fut décidée la construction de la ligne Mostaganem-Tiaret et c’est pour lui exprimer sa reconnaissance que dans sa séance du 18 Mars 1885, le Conseil municipal a donné son nom à l’avenue de la Marine.
Une histoire
et des rebondissements