Les soldes hivernaux ont été lancés hier. Gare aux commerçants trompeurs!

Le ton est dès à présent à la chasse aux rabais trompeurs. Il arrive parfois qu’une réduction affichée en pourcentage soit exagérée ou que le prix référentiel soit nettement au dessus du prix habituel du produit. Une attitude qui semble au demeurant déplaire d’année en année et exaspérer les clients des ventes en solde. Une pratique qui bien entendu va à contrario des textes. Alors que le compte à rebours des ventes en solde a d’ores et déjà été entamé, les consommateurs se serrent déjà la ceinture et préfèrent temporiser craignant d’être dupés ou gauchement hibernés. A quand les soldes d’hiver de 2025? Le ministère du Commerce intérieur vient d’annoncer qu’ils s’étaleront du 18 janvier au 28 février.

Une période propice aux achats en solde mais marquée habituellement par de fausses réductions ou de marges excessives. Comment le ministre entend-il contourner de telles pratiques qui vont à contrecourant du pouvoir d’achat durant la saison des soldes? Lingerie fine, sous-vêtement de coton, sous-vêtement adapté, soutien-gorge, chaussures hommes, femmes et enfants …autant d’articles qui sont prisés par les consommateurs, durant cette saison hivernale mais à quel prix? Il s’agit de produits très demandés pour lesquels les commerçants n’hésitent pas à pratiquer de fausses réductions. D’habitude, les réductions vont de 10, 20 jusqu’à 40% de remise mais depuis un certain temps, les réductions ne font pas l’unanimité chez les acheteurs. Pourquoi? Ces réductions ne sont pas normalisées car obéissant rarement à la logique de l’offre et de la demande. D’abord parce qu’il s’agit avant tout de produits confectionnés localement et ensuite parce que leur qualité en pâtit souvent. Pour autant, c’est à se demander si les marges sont-elles aussi excessives. Une vraie raison de supposer que les soldes en Algérie n’ont jamais été aussi anormales car peinant à atteindre leur plein potentiel! Une autre pratique qui consiste à lancer les soldes sur Internet ou sur Instagram avant les périodes réglementées des ventes. Une occasion qui permet à des commerçants, sans encombre, de réaliser illégalement des profits juteux, bafouant de fait les textes régissant les ventes en solde et défiant le pouvoir d’achat des acheteurs. Les ventes en solde se caractérisent par la réduction de prix qui fait l’objet d’une annonce sur le prix de référence et le prix réduit. Mais peu de commerçants s’y réfèrent. Ces annonces doivent en plus être publiées sur des médias ou des supports.
Pourtant, ce serait rarement le cas. Le ministère du Commerce intérieur et de la régulation du marché national vient d’appeler à la vigilance et à la prudence. Il a officiellement annoncé les dates des soldes hivernales fixées du 18 janvier au 28 février 2025. Une période attendue par les consommateurs, mais aussi par certains commerçants qui ont tendance à y considérer comme une opportunité offerte sur un plateau en or pour écouler leurs stocks au détriment du règlement sur les ventes en solde. Selon les Associations de protection des consommateurs, certains commerçants continuent de manipuler les prix, proposant de fausses réductions ou augmentant les tarifs avant les soldes. Une situation qui pousse les Algériens à se méfier et à se tourner vers d’autres alternatives, comme les marchés populaires. En effet, Mahfoud Harzelli, le président de l’Union Nationale de la Protection du Consommateur UNPC de la wilaya de Médéa, a déclaré au média Echourouk que certains commerçants profitent des soldes pour tromper les clients. «Nous recevons de nombreuses plaintes chaque année. Certains commerçants augmentent les prix avant les soldes pour donner l’illusion d’une réduction importante ou proposent des réductions minimes sur des articles peu demandés», explique-t-il.
Le président de l’Organisation algérienne de défense des consommateurs «Himaytek abonde dans le même sens. «Les consommateurs se plaignent souvent de publicités trompeuses. Par exemple, un magasin annonce une réduction de 50%, mais en réalité, elle ne concerne qu’un ou deux articles», précise-t-il. Par ailleurs, un phénomène récent attire l’attention! La montée en puissance des ateliers de confection locaux qui produisent près de 70% des vêtements vendus sur le marché algérien. Pourtant, ces articles locaux sont rarement inclus dans les soldes. Les commerçants justifient cette exclusion par des prix déjà bas. Mais des témoignages suggèrent que les marges appliquées restent importantes. De plus, ces ateliers sont souvent non déclarés et échappent à toute régulation. En outre, ils emploient des travailleurs non assurés et ne paient pas de taxes. Ce qui est sévèrement sanctionné par les lois en vigueur. En effet, pour lutter contre les pratiques commerciales douteuses, les autorités ont mis en place des sanctions strictes. Selon Mahfoud Harzelli, tout commerçant pris en flagrant délit de fraude risque la fermeture immédiate de son magasin et/ou une amende. «Les commerçants sont tenus de respecter les règles strictes encadrant les soldes, notamment en affichant clairement les prix avant et après réduction», rappelle-t-il.


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