Hamas et Israël et après 15 mois de guerre, ont accepté un accord, mercredi dernier, sur un cessez-le-feu et un échange d'otages et de prisonniers des deux côtés. La première phase de 06 semaines entrera en vigueur ce 19 janvier 2025. L'accord sur un cessez-le-feu de 42 jours dans la bande de Ghaza, victime d'une guerre génocidaire depuis octobre 2023 et la libération de 33 otages israéliens, détenus par le Hamas, est censée mettre fin aux combats, aux hostilités, au chaos et au génocide. Tous les yeux du monde sont rivés sur cet événement phare qui capitalise l'attention de l'opinion internationale qui n'a eu de cesse de dénoncer ce génocide exercé contre des civils innocents à Ghaza. Selon le contenu, cet accord sera exécuté en 03 phases. Le Premier ministre du Qatar, principal médiateur depuis le conflit, a annoncé le 15 janvier dernier qu'Israël et Hamas «se sont mis d'accord sur un cessez-le-feu et sur la libération des otages des deux côtés». En effet et selon le président américain sortant, Joe Biden, en attendant l'installation du nouveau président Donald Trump, "cet accord mettra fin aux combats à Ghaza, apportera une aide humanitaire indispensable aux civils palestiniens et permettra aux otages de retrouver leurs familles". Aussitôt, les Ghazaouis sont sortis, mercredi soir, en force et ont défilé après l'annonce de cette mesure salutaire par des scènes de liesse et des "Allah Akbar". Le Hamas qui a conclu cette trêve avec Israël, a été amputé de tous ses chefs suprêmes, entre autres Ismail Haniya et Yahiya Seniwar qui ont été portés comme martyrs de cette guerre abjecte, menée contre Ghaza, le peuple palestinien et les dirigeants du Hamas. Pour connaître la réaction officielle des autorités palestiniennes concernant ce cessez-le-feu, nous avons rencontré son excellence l'Ambassadeur de Palestine en Algérie, Fayez Abou Aita. Contrairement à ce que nous espérions, l'Ambassadeur a affiché un scepticisme inégalable devant cet accord qui, semble-t-il, ne réjouit pas car, pour lui, il ne s'agit nullement d'une "victoire pour le peuple palestinien". A notre question de savoir qu'il ne s'agit que d'une première étape de ce processus, pour alléger les souffrances des Palestiniens, il a rétorqué que "nous ne pourrons parler de victoire et être satisfaits qu'une fois la reconnaissance d'un Etat Palestinien souverain" soit concrétisé. Pour l'heure, nous comptons 100.000 martyrs avec des blessés et des désastres commis contre la population. Cela suppose que nous ne pouvons nous réjouir de cette victoire. Il est urgent, poursuit notre interlocuteur, "d'arrêter cette guerre macabre où des milliers de Palestiniens et Ghazaouis ont été tués et bombardés. L'Ambassadeur de l'Etat de Palestine à Alger, Fayez Abu Aïta, ne souffle rien dans ses propos sur cet accord conclu avec Hamas mais a dressé plutôt un tableau exhaustif des désastres commis contre le peuple palestinien, suite à cette guerre que lui mène Israël depuis 15 mois. Pour lui, le peuple palestinien fêtera sa victoire, une fois que toutes les conditions de cessation des bombardements et tueries seront réunies et où tous les Palestiniens pourront revenir chez eux, alors qu'ils passent actuellement l'hiver dans des habitations de fortune, privés de toutes les conditions humanitaires pour survivre", renchérit-il. Dans cette vision sceptique, Fayez Abou Aita nous a énuméré le chapelet des exactions commises contre son peuple par l'entité sioniste. Il ne dira rien sur l'avenir du pays mais il reste convaincu que la Palestine deviendra membre à part entière de l'ONU, grâce à la ténacité de l'Algérie qui se tient aux côtés du peuple palestinien résistant sur sa terre. Le ministère algérien des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l’Etranger a réagi, dans un communiqué officiel, où il souligne la satisfaction de l'Algérie à l’annonce de l’accord de cessez-le-feu. Un accord qui soulage les Palestiniens et met fin à l’injustice qui lui est infligée dans le cadre de la guerre d’extermination menée par «l’occupation israélienne» depuis plus de quinze mois. L’Algérie exprime son appréciation pour les efforts considérables déployés par le groupe de médiation internationale, et souligne également la nécessité de mettre en œuvre cet accord dans toutes ses dimensions et contenus, notamment en ce qui concerne l’instauration d’un cessez-le-feu global et durable, la levée de toutes les restrictions imposées aux efforts d’aide humanitaire destinés au peuple palestinien ainsi que le retrait des forces « d’occupation israéliennes » de ses territoires, lit-on dans le communiqué.
L'Ambassadeur de Palestine à Alger à propos du cessez-le-feu. «Ce n'est pas une victoire pour le peuple Palestinien»
- par Nadira FOUDAD
- Le 17 Janvier 2025
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