Les stocks européens de gaz, remplis à 70% contre 86% l'année dernière à la même période, diminuent rapidement en raison des températures froides. Bien qu'il n'y ait pas de pénurie immédiate, le remplissage des réserves à la sortie de l'hiver pourrait être plus difficile, impactant les prix du gaz à court terme. Le TTF néerlandais, indice européen de référence, a augmenté, atteignant près de 49 €/MWh après l'arrêt du transit de gaz russe via l'Ukraine depuis le 1er janvier 2025. L'Europe s'appuie de plus en plus sur le gaz naturel liquéfié (GNL) pour son approvisionnement. Samantha Dart de Goldman Sachs prévient que des réserves de gaz faibles fin mars compliqueront leur reconstitution avant l'hiver prochain, d'autant qu'un hiver plus rigoureux est prévu. Si les stocks continuent de baisser, la pression sur les prix pourrait augmenter. Les prix du gaz ont déjà augmenté de 4 % récemment, atteignant leur plus haut niveau en 14 mois, ce qui pourrait impacter les factures énergétiques des ménages européens en 2025 et 2026. D’après le Financial Times, l’Union européenne augmente ses prélèvements dans les installations de stockage de gaz, tout en lançant un effort sans précédent pour accumuler de nouvelles réserves, face au risque élevé de pénurie. Le journal précise que la quantité de gaz en stock a diminué de 19%, atteignant son plus bas niveau depuis la crise énergétique de 2021. Le marché du gaz est sous pression, et la capacité des États européens à renégocier leurs approvisionnements sera cruciale pour éviter une explosion des coûts. Depuis 2021, la dépendance de l’Europe au gaz russe a fortement diminué, laissant place à de nouveaux fournisseurs. En 2023, la répartition des importations européennes de gaz est la suivante: 30 % proviennent de Norvège, désormais le premier fournisseur. 20 % des États-Unis, qui ont doublé leurs exportations vers l’Europe. 15 % de Russie, bien que son rôle soit devenu secondaire. 14 % d’Afrique du Nord, principalement de l’Algérie. Les 20 % restants viennent d’autres sources, comme le Royaume-Uni et le Qatar. Cette diversification a permis de compenser la réduction des importations russes, passées de 150 milliards de m³ en 2021 à 45 milliards en 2023. Selon le Financial Times, l’intégration de l’Europe au marché mondial du gaz la place en concurrence directe avec des acheteurs comme les pays asiatiques. Les difficultés économiques actuelles de l’Europe compliquent sa capacité à rivaliser pour l’achat de gaz, aggravant une crise énergétique et économique déjà critique. L’absence de gaz russe freine les industries européennes, accentuant le cercle vicieux : sans industrie, il devient plus difficile d’importer suffisamment de gaz. Toujours selon le Financial Times, les alternatives d’approvisionnement sont coûteuses et inefficaces comparées aux importations russes d’avant les sanctions.