«L’interdiction des charrettes à l’intérieur du tissu urbain est devenue un impératif pour une métropole qui aspire à entrer dans le gotha des grandes villes méditerranéennes». Il semble que malgré toutes les opérations menées par les services de sécurité, pour mettre fin à l’anarchie au sein du tissu urbain et surtout éradiquer le phénomène des charrettes, hélas le désordre de ces dernières est toujours présent que ce soit en ville ou en périphérique. Face a ce fléau, la wilaya d’Oran a beaucoup perdu désormais de son charme, en particulier le chef-lieu de wilaya, avec ces charrettes tirées par des baudets en plein centre-ville et ses hippomobiles de fruits et légumes qui ont fait de la cité un vrai douar. Comme aussi le squat des trottoirs et chaussées pour la vente des vêtements, chaussures, produits cosmétiques et divers autres objets ou ces activités clandestines qui échappent entièrement à tout contrôle et sans supporter des charges financières, en plus de ces charrettes bloquant la circulation dans divers quartiers de la ville. Malgré l'arrêté d'interdiction de la wilaya et les nombreuses saisies et mises en fourrière opérées par les services de la voie publique de la police, Oran garde l’aspect d’un vaste capharnaüm. Les rênes relâchées sont à l'actif d'un manque de contrôle soit d'un laisser-aller de la part des acteurs en charge de la lutte contre le commerce informel et du désordre.
Les citoyens ont remarqué le retour en force des véhicules hippomobiles et autres charrettes à travers les artères de la ville avec tout ce que cela induit pour l'image dégradée d'une grande ville en proie à une extension anarchique, mais surtout en perte de ses repères égarés. Après l'éradication de certains marchés informels, les charrettes sont revenues en force. Pourtant, interdits de circulation en vertu d'un arrêté de la wilaya d'Oran datant de plusieurs années, ces dernières bravent l'autorité publique et reviennent dans la ville d'Oran pour donner d'elle l'image hideuse d'un grand bourg. Ces vendeurs informels aux charrettes semblent défier non seulement les lois de la République, mais aussi les forces de police. Comment en est-on arrivé là? Comment le chaos s'est-il installé en maître dans une ville où l'informel est devenu roi? Le phénomène s'est accentué par l'impunité et le silence de certains responsables, surtout que la personne ne se comporte plus comme appartenant à une collectivité, mais comme un individu isolé qui ignore la structure du groupe. De cette constatation, il débouche sur une autre; celle d'une société devenue marchande. La rue oranaise témoigne aujourd'hui d’un laisser-aller dont les conséquences sont souvent dangereuses. Dans l’interminable guerre entre le légal et l’informel, c’est souvent ce dernier qui a eu le dernier mot. L’anarchie est devenue un fait tellement banalisé qu’on ne s’en rend même pas compte. Des charrettes en plein centre-ville, il y a eu toujours des arrêtés d’interdiction aussi mais à aucun moment, on en n’est venu à bout de ce phénomène qui a été toujours traité d’une manière sommaire.
Anarchie au sein du tissu urbain. Une ville, proie à tous les fléaux
- par Youcef. Chaibi
- Le 17 Décembre 2024
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