Projection du film «196 mètres» à Oran. Une intrigue captivante, de la paranoïa et de la réticence

Le film «196 mètres», réalisé par Chakib Taleb-Bendiab, a été projeté ce jeudi à la salle CineGold d'Oran devant un large public. Ce thriller psychologique de 90 minutes explore le mystère des enlèvements d'enfants en Algérie, un problème sociétal majeur, tout en mettant en lumière les séquelles laissées par la décennie noire. Basé sur des événements réels, le film dévoile l'impact de ces crimes dans une société où les fantômes du passé hantent le présent. L'intrigue suit l'enquête d'un psychiatre et d'un policier, qui tentent de résoudre le mystère des enlèvements d'enfants, tout en affrontant une société marquée par la paranoïa et réticente à parler des victimes. Le film explore aussi les conséquences émotionnelles et psychologiques de ces crimes. «196 mètres» a été sélectionné pour représenter l'Algérie à la 97e édition des Oscars dans la catégorie « meilleur film international». Il met en vedette des acteurs comme Hichem Mesbah, Meriem Medjkane, Nabil Asli, Ali Namousse et Nardjes Asli. Produit sous la direction de Taleb-Bendiab, qui a précédemment réalisé plusieurs courts-métrages projetés à l'international, le film bénéficie d'un financement du ministère de la Culture et des Arts.
Ce thriller se distingue par sa capacité à lier les événements de manière fascinante, transportant le spectateur dans un quartier d'Alger, avec des acteurs au jeu sobre et un décor simple mais fascinant. Dans le film, le psychiatre (interprété par Meriem Medjkane) et l'officier de police (interprété par Nabil Asil), qui désapprouve l'implication du psychiatre dans l'enquête, unissent leurs forces pour résoudre l'énigme des enlèvements. Au cours de leur enquête, ils se heurtent à une société profondément marquée par la peur, où la simple présence d'un adulte à proximité d'un enfant suscite des suspicions. Le dialogue et le jeu des acteurs apportent une profondeur supplémentaire au film. De plus, ils découvrent que les victimes survivantes restent souvent silencieuses, par honte de l'inceste ou du viol, ce qui complique l'élucidation de ces affaires. Le réalisateur excelle dans l'art de l'intrigue, des métaphores visuelles et des plans frappants qui stimulent l'imaginaire algérien, soutenus par une bande-son poignante. Co-produit entre l'Algérie et le Canada, «196 mètres» a débuté son tournage en 2022 à Alger. Il a déjà remporté plusieurs prix, dont le Grand Prix au Rhode Island International Film Festival.


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