05 portes d’entrées et de sorties. Les remparts de la ville de Mostaganem
Par Y.Benguettat
Avant de parler des remparts de la ville de Mostaganem, nous allons donner d’abord un éclairage de la ville, de son lieu géographique ancien et le choix de sa position géographique actuelle. Pourquoi avoir opté pour l’enfermement de Mostaganem avec ces fameux remparts et en créant 5 portes d’entrées et de sorties, dont certaines parties existent jusqu’à ce jour ? Maintenant, remontons le temps, et donnons une explication selon les documents existants. C’est sous le règne de Galien entre 253 et 268, «L’Afrique septentrionale fut désolée par d’effroyables tremblements de terre ; un grand nombre de villes du littoral furent submergées. Peut-être faut-il attribuer à ces catastrophes l’aspect abrupt de la côte de Mostaganem, qui effectivement semble conserver les traces d’un affreux bouleversement. Sans doute alors une partie du rivage, et avec elle le port romain de Murustaga, Mostaganem, fut engloutis par la Méditerranée». Depuis cette époque, personne ne sait exactement où se situe cette ville. L’actuelle vieille ville de Mostaganem que nous connaissons qui est Tobbana, Matemore. Quant à Tigditt l’ancienne, c’est en 1832 quelle a été bombardée, réduite totalement en poussière par le fameux caïd Ibrahim, mercenaire de l’époque turc et enrôlé par les français entre 1830 et 1833. Le site n’offrant pas les mêmes garanties sur le plan militaire, a été reconstruit pendant la période coloniale vers les années 1900. Donc, il reste sur le site deux repères historiques visibles, Tobbana avec son extension sur le Derb el houd et Qria. Concernant Matemore, cette ville a été construite ainsi que son fort appelé bordj et tork (fort de l’est) cela, au temps de Hamid El Abd chef de la confédération des Mehal entre 1517 et 1545 mort en 1545 et enterré sur les lieux mêmes. Le décor étant planté, intéressons-nous à l'aspect physique de l’ancienne ville, nous constatons qu’elle est bâtie à flanc de montagne et entourée par des falaises dépassant les 30 mètres de hauteur, défendue par le fort Bordj Mehal. Ensuite, il faut ajouter la ville de Matemore qui se situe plus en hauteur sur une butte. L’ensemble a constitué des postes militaires stratégiques protégés naturellement par des falaises abruptes et militairement contre les attaques qui pouvaient venir par mer et les alentours de Tigditt. L’occupant français ayant subi des attaques répétées par l’Emir Abdelkader en 1833 et bien après en 1834. Pour l’anecdote, le chef de bataillon, Pélissier, a trouvé la mort à cette période et a été inhumé à Matemore, motif invoqué mort du choléra. La destruction totale de ce site a laissé place à la construction des bâtiments militaires du génie. Seul est resté le fort de l’Est qui a été aussi garni comme poste de défense. C’est en 1841 que fut décidé de construire des remparts tout autour de Mostaganem en créant 5 portes qui sont la porte des Medjahers, la porte de Mascara, la porte d’Arzew, la porte de la Marine, la porte Bab Arssa (fort de l’Est). Il reste encore jusqu’à aujourd’hui des parties de ces remparts à travers la ville. Les anciens remparts qui existaient avant la colonisation française datant de l’époque de Hamid El Abd et bien avant ont été rasés.
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«Hayek». L’originalité d’un mode de vie
Par Med Soltane
Sur observation, il est mis en avant une perception traditionnelle de la beauté en Algérie, particulièrement liée au port du hayak. Un symbole culturel et historique profondément ancré dans certaines régions du pays. Cette vision reflète une époque où l'élégance et la modestie féminine étaient souvent associées à ce vêtement, qui incarne à la fois l'identité et le raffinement. Cependant, cette perception est avant tout subjective et issue d'un cadre socio-culturel particulier. Dans les sociétés traditionnelles, le hayek ne se limitait pas à un simple habit ; il était une expression de pudeur, de respectabilité et de grâce. Beaucoup considèrent qu'il conférait une aura unique à la femme, en sublimant sa présence tout en préservant son intimité. Cela dit, réduire la beauté de la femme algérienne au seul port du hayek pourrait ne pas rendre justice à la diversité de ses qualités. Sa beauté réside aussi dans sa force, sa résilience, son intelligence, et son esprit, indépendamment de ce qu'elle porte. Le hayek est un vêtement traditionnel algérien riche en histoire et en symbolisme, particulièrement associé à la gent féminine. C’est un héritage culturel qui porte en lui des valeurs d’identité, de modestie, et de l’originalité. Les origines historiques avaient leur signification. Cet habit remonte à l'époque ottomane, mais il a aussi des influences arabo-andalouses. Ce vêtement symbolise une certaine réserve et met en avant l'élégance des femmes tout en reflétant les normes sociales et religieuses de l'époque. En parler, c’est retracer une partie de l’histoire des femmes en Algérie. Pour ce qui est de son évolution à travers le temps, il faut préciser que le hayek a connu une transformation avec la modernisation et les changements sociétaux. Dans les années post-indépendance, il représentait à la fois une affirmation identitaire et un souvenir d’une époque coloniale où les traditions étaient parfois menacées. Aujourd'hui, il est souvent vu comme une pièce patrimoniale, portée lors d’occasions spéciales ou intégrée dans des événements culturels. Son symbolisme social et spirituel était bien mis en avant car le hayek n’est pas qu’un habit, mais aussi un marqueur social. Il témoigne d’une époque où le vêtement traduisait la condition de la femme, sa position dans la société, et son rôle dans la famille comme il reflétait également une spiritualité enracinée dans les coutumes locales, tout en montrant un respect des valeurs islamiques. Le hayek a calqué l’identité féminine algérienne, il est souvent lié à la grâce féminine et à la protection de l’intimité. Cependant, sa disparition progressive peut susciter des questions tel un signe de perte d’identité culturelle. Ou est-ce une évolution naturelle face à la modernité et à la mondialisation ? Aujourd’hui on assiste à une renaissance culturelle et artisanale du hayek car de plus en plus de créateurs de mode s’inspirent du hayak pour le réinterpréter, en faire un vêtement moderne tout en conservant son essence traditionnelle. Cela contribue à préserver cet héritage tout en le rendant accessible aux nouvelles générations. Que représente donc le hayak ? Est-ce une nostalgie, une fierté culturelle, ou un objet d’étude ? Pensez-vous qu’il puisse jouer un rôle dans la construction de l’identité moderne algérienne ?
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Par son combat. Une directrice de CEM sauve ses élèves d’un danger certain
Par Charef Kassous
Le Collège d’enseignement moyen «Mohamed Belhamri» de la cité Chemouma à Mostaganem se trouve limitrophe à la ceinture périphérique en double voie rapide. 20% de la population scolaire de cet établissement, soit un nombre de plus de 160 élèves, filles et garçons, résidant à Berrrais et à El Karya de l’autre côté de l’autoroute qu’il faut traverser tous les jours. Le cauchemar des parents et des enfants qui s’exposaient aux dangers sur la double voie a fait couler beaucoup d’encre à Mostaganem. Il est vrai que l’inquiétude était croissante car aux heures des entrées et des sorties du collège, autant chez les parents que chez la première responsable du CEM de ces groupes d’écoliers allant de 11 ans jusqu’à 15, surtout, vivaient un stress indescriptible. Car faut-il le souligner, les parents savaient qu’il y a eu sur cette double voie six accidents très graves. Une voie qui a fait des victimes et qui a laissé les parents vivre le calvaire au quotidien. Ces derniers se sont démêlés sollicitant maintes fois l’intervention des responsables locaux pour résoudre ce grave péril qui menaçait les écoliers sur un passage non contrôlé. Ils savaient aussi que la passerelle installée ne servait à rien puisqu’elle était très excentrée loin de la traversée. Cette situation de voir les élèves s’exposer, quatre fois par jour, à une mort certaine en traversant sans être accompagnés paraissait pour beaucoup un homicide involontaire d’enfants. Mme Melouka Belarbi et en sa qualité de directrice du CEM, consciente de l’état psychologique des enfants s’est longtemps battue pour mettre fin à ce calvaire. Cette dame, depuis son installation au poste de Directrice du CEM, n’a cessé d’alerter les autorités de l’imminent danger encouru. Elle a longtemps sensibilisé les parents en les mobilisant pour mener une action auprès des autorités mais en vain. Cette dame, battante, a pris le taureau par les cornes et elle s’est battue pour assurer à «ses enfants» la garantie d’aller et venir au collège sans ennuis. Approché par notre correspondant, madame la directrice avoue s’être battue pour convaincre les responsables des difficultés que rencontraient les innocents élèves de Berrais et d' El Karya à se rendre à l’établissement. Elle assure que quatre fois par jour ces élèves allaient à la rencontre du risque, ce qui était un véritable casse-cou. Après s’être acharnée, tirant la sonnette d’alarme à son maximum, la dame a réussi à convaincre la conscience des autorités avec la mise à disposition de son établissement d’un bus pour transporter, par quatre rotations, les enfants du collège leur épargnant ainsi le risque qui a impacté leur scolarité. La directrice affiche amplement non seulement sa satisfaction mais aussi son soulagement.