En ce début du mois de novembre 2024, Mostaganem s’est douloureusement endeuillée par la perte de Abderrahmane Mostefa. Un fervent militant de la mémoire révolutionnaire s’est éteint suite à un infarctus du myocarde. Ce pionnier de la caméra, par amour à son pays, s’est démêlé pour faire valoir des pages d’histoire de la période où le peuple algérien subissait la farouche oppression du colonialisme français. Cet enfant du peuple qui a mis l’intérêt de la mémoire au-dessus de toutes considérations, a parcouru l’histoire par sa vision qui consistait à zoomer les actes de barbarie de l’armée française au profit de la mémoire. Ce réalisateur chevronné de reportages a sillonné le pays, se focalisant sur les sacrifices d’un peuple qui a choisi d’être libre et indépendant. Abderrahmane Mostefa est allé, caméra sur l’épaule, décrire scrupuleusement les centres de tortures et les actes sadiquement inhumains desquels sont passés ces militants algériens qui refusaient d’être dominés par les colonisateurs. En effet, ces réalisations qui ont fait grandes sensations, ont pu marquer des pages noires de l’administration française mais aussi des pages pour conforter la mémoire collective des Algériens.
Cependant, des jeunes touchés par les reportages cinématographiques du défunt ont, pour immortaliser ses réalisations, organisé une rencontre à l’ITA, invitant la société civile. Un mois à peine de sa disparition, ces jeunes du Club scientifique universitaire "omniscience" ont rendu un vibrant hommage à leur mentor Abderrahmane Mostefa. Du coup, ces universitaires ont aussi créé une cinémathèque qui porte le nom du réalisateur Abderrahmane Mostefa. Cette rencontre a été aussi animée par les respectifs témoignages du secrétaire général de l’UMAB et du Dr Med Merouani, directeur de la Culture et des Arts. Ce dernier a fait une annonce valorisante à cet hommage qui consiste à donner le nom du défunt à une des salles de la maison de la culture "Ould Abderrahmane Kaki". La salle abritant l’évènement se remarquait par des jeunes venus connaître un réalisateur qui a laissé un somptueux héritage qui témoignera, à jamais, sur ces sacrifices encourus par le peuple algérien pour la liberté. Pour s’arrêter sur l’œuvre cinématographique du réalisateur, un reportage a été diffusé, estampillant la mémoire car ce défenseur de l’histoire s’est distingué à travers des reportages, par le zoom historique mettant en exergue le génocide des enfumages de "Ouled Riah", le centre de torture de "Cassaigne" et celui de Béni Bahdel à Tlemcen. Faut-il souligner que les oeuvres de Abderrahmane Mostefa ont fait l’objet de distinctions tels le prix de l’Unesco en 1993, celui de la ville d’Alger, celui de la ville d’Alger en 1997 et enfin "El Wissam El Maachi" en 1998. Une salle dont l’atmosphère était très émotive, a vu le passage de témoignages de ceux qui l’ont côtoyé, ceux qui ont travaillé avec lui. A l’unanimité, ceux-là ont passé en revue ses qualités de sagesse mais surtout les qualités d’un militant qui a su mettre sa caméra au profit de l’histoire. Sa famille et ses proches présents ont eu l’honneur d’apprécier tous ses témoignages pleins d’affection mais surtout de désolation pour la perte d’un pionnier de la culture et de la mémoire.