Est-il facile d’être taxieur en Algérie? L’environnement qui entoure cette noble profession, n’est plus le même que durant les dix ou vingt dernières années et ce ne serait pas encore le véritable bout du tunnel pour les chauffeurs de taxi, eux qui éprouvent toutes les peines du monde à faire valoir leurs droits et sortir du «ghetto». La question alors est de savoir s’il est évident d’exercer le métier de chauffeur de taxi dans pareil contexte? Tout compte fait, un malaise qui ne dit pas son nom, ne semble pas épargner la corporation des chauffeurs de taxi en Algérie. Ces derniers ont décidé de monter au créneau. Ils disent être confrontés à une crise inédite. Il ont préféré l’APN où ont eu lieu les travaux de la commission des transports, pour remettre à la table leur revendication inhérente à leur devenir. Lors d’une réunion avec ladite commission de l’APN, les représentants des chauffeurs de taxi ont tiré la sonnette d’alarme et par la même, tenu à exprimer leurs inquiétudes manifestes quant à l’avenir de leur profession eu égard au nouveau contexte dont lequel ils évoluent ces dernières années. Le secteur s’en trouve en effet à chercher des solutions parce qu’il considère qu’il est sans cesse menacé par la perte d’environ 200.000 emplois. Cet état de fait est dû à l’instabilité du secteur mais surtout et bel et bien à cause de la concurrence devenue accrue et rude des transports clandestins et des tarifs devenus obsolètes. Les syndicats, notamment le Syndicat national et la Fédération des chauffeurs de taxi, ont mis à l’index plusieurs problèmes selon eux critiques. Parmi ces points cruciaux, celui qui est lié à la tarification réglementée depuis 2012 outre les coûts élevés d’entretien des véhicules et l’impact néfaste des taxis clandestins qui s’approprient une part croissante du marché. Il faut dire que c’est cette concurrence illégale, telle que révélée par les chauffeurs de taxi, qui semble affaiblir considérablement la profession et affecter au plus haut point l’avenir économique de la filière. Des mesures radicales et urgentes sont suggérées par les syndicats qui appellent afin de remédier à tous ces problèmes comme la réduction de l’impôt forfaitaire unique à 0,5%, l’annulation de l’obligation d’utiliser des compteurs et la révision des tarifs. Ils réclament également la digitalisation des services publics et l’autorisation d’importer des véhicules de moins de cinq ans pour moderniser le parc. Des mesures qui, selon eux, sont de nature à fluidifier et réguler leur profession pour plus d’équité et de transparence dans les prestations. Ces propositions visent à offrir une bouffée d’oxygène à une profession en grande difficulté. L’un des principaux griefs des chauffeurs de taxi concerne le gel des tarifs depuis plus de 12 ans. Le Syndicat national des transporteurs par taxi (SNTT) a présenté une lettre au ministre des Transports en décembre 2023 pour demander une augmentation des prix des courses, faisant écho aux augmentations des salaires et retraites récemment adoptées pour contrer la hausse du coût de la vie. Selon le SNTT, les chauffeurs de taxi, au même titre que d’autres travailleurs, subissent une forte pression financière. Les chauffeurs de taxi algériens sont également en guerre contre les applications de VTC, comme Yassir, qui connaissent une popularité croissante dans le pays. Ces services sont accusés de pratiquer une concurrence déloyale, opérant sans les autorisations requises. Le SNTT envisage même de porter plainte contre Yassir pour violation des lois algériennes relatives au transport. Malgré certaines actions des autorités, les taxis traditionnels continuent de subir la concurrence des chauffeurs VTC qu’ils considèrent comme une menace directe à leur survie. En somme, le métier de chauffeur de taxi en Algérie se trouve à un tournant critique. Si des solutions concrètes ne sont pas mises en œuvre rapidement, des milliers de professionnels pourraient perdre leur emploi et la profession, telle que nous la connaissons, risque de disparaître.
Les représentants des chauffeurs de taxi montent au créneau. «Yassir» dans le collimateur
- par B. Habib
- Le 22 Octobre 2024
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