Lettre de Tiaret. Crise de l’eau: forages d’urgence et quête de solutions durables

Le tout sous la pression des réseaux sociaux qui s’avérèrent en définitive un allié objectif dans la crise. Une fois la crise installée, Tiaret vibrera au rythme et sous le carrousel des camions citernes. Une flotte de plus de 100 camions citernes gros tonnage sont mobilisés et ça restait insuffisant voire une goutte d’eau dans un océan de désespoir. Alerte générale. Le problème de l’eau est évoqué dans toutes les chaumières, les discussions de groupes et jusqu’au conseil du gouvernement. Même les médias publics évoquent cette crise de l’eau à Tiaret. « Deux jours pour trouver des solutions idoines à ce crucial problème » tance le président. Brahim Mered, ministre d’état et ministre de l’intérieur et des collectivités locales et de l’aménagement du territoire débarque en hélicoptère flanqué du ministre Derbal et de DG de la police et de la protection civile dans un aéroport international, Abdelhafidh Boussouf non fonctionnel. Cap sur Ain Dzarit et retour sur Tiaret pour rencontrer des représentants de la société civile. En fait, ces représentants auront été inutiles dans l’apaisement de la tension et furent même décriés. Passons. Mered qui connait que trop bien Tiaret pour avoir été son wali pendant sept longues années «s’est cru dans la salle des conférences Mustapha Mekki» ou «l’on venait pour discuter de tout et de rien mais des rencontres qui avaient l’avantage sous l’intitulé du COVIT d’évoquer et d’anticiper les problèmes de la ville et d’en régler certains de ses maux». Pour ceux et celles qui ne comprennent pas ce qu’est COVIT qu’ils sachent que c’est le bréviaire de «comité de la ville de Tiaret» autrefois scindé en sept grandes secteurs. Revenant à nos moutons. Tiaret, du moins les responsables concernés se sont engagés comme le souhaitait le président à «régler le problème de l’eau en seulement quarante-huit heures». Le pari était fou mais en partie réussi car si l’eau de «chott Echergui» a coulé, l’espace d’essais techniques, elle n’est pas arrivée ou pas totalement jusqu’aux réservoirs de la ville. On aurait pu mieux comprendre mais en l’absence totale de communication le flou l’emporta et le désarroi en ces jours de l’aïd s’accentua. La ville replonge dans des scènes enfantines de blocage de voies concourant à aggraver le climat déjà délétère. A vrai dire et en dépit de tout, il y eut le limogeage de deux responsables : «celui de l’hydraulique et de l’ADE». Sont-ils pour autant les seuls responsables pour n’avoir pas anticipé ? Non, disent certains. D’autres rétorquent que les institutions concernées ont été alertées mais l’alerte ne fut pas appréhendée à sa juste valeur. Dans ce méli-mélo, l’ADE, entreprise qui gère la ressource disponible semble comme dépassée mais arrive à distribuer de l’eau, avec parcimonie, à quelques dizaines de quartiers par jours alors que la ville en compte près de 150 quartiers et grands ensembles urbains. Certaines de ces cités sont dépourvues de bâches à eau d’où les difficultés d’approvisionnements. Épisodiquement surviennent des scènes que beaucoup réprouvent et désapprouvent : Le blocage de voies de circulation concourant à rendre difficile la libre circulation voire d’aggraver certaines situations. A suivre...

Par Khaled El Guezouli


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