Séminaire international de la médecine légale. Vers une refondation de la médecine légale en Algérie
L’Auditorium du Rectorat de l’Université «Djillali Liabès» s’est transformé, deux jours durant, en un épicentre de réflexion interdisciplinaire, à l’occasion du 1er Séminaire international de médecine légale. Sous l’intitulé évocateur «La médecine légale et la violence à l’égard des femmes: entre traumatisme, prise en charge et justice», cet événement a transcendé le simple cadre clinique pour poser les jalons d’une véritable réforme structurelle de la discipline en Algérie. Organisée conjointement par la Faculté de médecine et le service de médecine légale du CHU «Abdelkader Hassani», cette rencontre a réuni un ensemble d’experts nationaux et internationaux, venus d’Égypte, de Tunisie et d’Indonésie. Au cœur des débats : l’impérieuse nécessité de moderniser les outils de la preuve scientifique pour répondre aux mutations complexes de la violence contemporaine.
Le «terrain» comme laboratoire de la vérité judiciaire
Le Professeur, Belhadj Rachid, figure de proue de la discipline en Algérie et président de l’Académie de développement de la médecine légale, a marqué les esprits par une conférence magistrale consacrée au décryptage des scènes de crimes de violences mortelles. Pour ce praticien, l'heure n'est plus à la médecine légale de bureau, mais à une «médecine légale de terrain».
Le constat est sans appel malgré les avancées de la loi sur la santé de 2018 et les récentes réformes du Code de procédure pénale consacrant la preuve scientifique que des lacunes structurelles subsistent. Le Pr Belhadj a vigoureusement plaidé pour la généralisation des Unités d’Urgences Médico-Judiciaires (UMJ) à travers le territoire, et plus particulièrement au sein du CHU de Sidi Bel-Abbès. «L’absence de services d’urgence dédiés compromet la préservation des indices et la célérité de la prise en charge», a-t-il souligné, rappelant que le service d'Alger traite à lui seul jusqu'à 16.000 réquisitions annuelles.
Un paradigme multisectoriel pour une société en mutation
Au-delà de l'expertise technique, le séminaire a mis en lumière l’interconnexion entre la médecine légale et les maux sociaux. Chômage des diplômés, cyber-violence, usage abusif de l'intelligence artificielle ou encore dérives liées à l'émigration clandestine, le médecin légiste devient, malgré lui, le sismographe des fractures sociétales. Dans cette optique, l’appel à la création d’une Commission nationale multisectorielle constitue la recommandation phare du séminaire. Cette instance ne se contenterait pas de coordonner l'action médicale et judiciaire; elle viserait une approche holistique, incluant la réhabilitation psychologique des victimes et, de manière plus novatrice, l'analyse du profil de l'agresseur pour prévenir la récidive. L’ouverture internationale de la rencontre a permis d’enrichir la réflexion par des comparaisons systémiques.
Le Docteur Dina Chokri, experte auprès de la Cour Pénale Internationale et professeure à l’Université du Caire, a exposé le protocole égyptien de prise en charge des violences de genre. En s'appuyant sur des statistiques alarmantes (une femme sur trois exposée à la violence conjugale), elle a démontré comment la standardisation des procédures de réhabilitation sociale et médicale peut transformer le parcours de la victime en un processus de restauration de la dignité. En conclusion, les travaux ont insisté sur la nécessité d'une formation continue élargie. Si l'Algérie s'enorgueillit aujourd'hui d'un corps de plus de 500 médecins légistes, un vide pédagogique subsiste, notamment dans le cursus des avocats, encore trop peu familiers avec les subtilités de la science légale. Le séminaire de Sidi Bel-Abbès aura réussi le pari de démontrer que la médecine légale n’est pas seulement la science des morts, mais bien une sentinelle au service des vivants, un pilier de l'État de droit et un rempart indispensable contre l'impunité dans une société en quête de justice et de protection pour ses membres les plus vulnérables.
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CNR. Réponse humaniste pour le 3ème âge
Alors que les sociétés modernes s'interrogent sur la place de leurs aînés au cœur de la cité, l'Agence de wilaya de la Caisse Nationale des Retraites (CNR) de Sidi Bel Abbès apporte une réponse pragmatique et profondément humaniste. En clôturant le bilan de l'année 2025, l'institution révèle que plus de 700 retraités et ayants droit ont bénéficié du dispositif d'assistance sociale à domicile, marquant un tournant dans la gestion du service public. Loin de la froideur bureaucratique, la quatrième édition de la «Semaine de l’assistance sociale à domicile» placée sous le signe des «valeurs humaines» souligne une volonté de rompre l'isolement des plus vulnérables. Ce programme ne se contente pas d'une simple gestion de dossiers, il s'inscrit dans une démarche de «l'aller-vers». En dépêchant des assistants sociaux qualifiés au chevet des administrés, la CNR transforme le rapport à l'institution. Pour les 86 216 retraités que compte la wilaya, cette initiative représente un rempart contre l'exclusion. Il ne s'agit plus pour l'usager, souvent affaibli par l'âge ou la maladie, de naviguer dans les méandres administratifs, mais à l'administration de s'adapter à la réalité biologique et sociale de son public. L'impact concret de cette mesure se mesure à l'aune de l'autonomie retrouvée. La distribution d'équipements spécialisés à savoir fauteuils roulants, appareils auditifs, matelas anti-escarres ou déambulateurs n’est plus conditionnée par le parcours du combattant que représentait autrefois le déplacement physique. «L’assistance sociale à domicile est bien plus qu'une aide technique, c’est la réaffirmation d’un contrat social où la vulnérabilité n'est plus synonyme de marginalisation». L’innovation majeure de cet exercice 2025 réside dans l’hybridation des services. Si l'humain reste le pivot de l'action, la transition numérique, via l’application «Takaaoudi» et l’espace en ligne «Retraité», agit comme un accélérateur de solidarité. Cette dématérialisation, loin de créer une fracture, permet une réactivité accrue. En quelques clics, les retraités en perte d'autonomie peuvent désormais solliciter une expertise à domicile, prouvant que la technologie peut être un vecteur d'inclusion lorsqu'elle est mise au service de la fragilité selon des responsables du secteur. A cet effet, l'agence de Sidi Bel Abbès dessine les contours d'un service public de demain, une administration agile, technologique, mais dont le cœur bat au rythme de la visite domiciliaire et de la dignité humaine.
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Un coup d’arrêt porté aux réseaux de la toxicomanie urbaine
L’intervention chirurgicale menée par les services de la 5ème Sûreté urbaine de Sidi Djilali a permis de démanteler une cellule de trafic de stupéfiants, mettant en lumière la vigilance accrue des forces de l’ordre face à l’émergence de nouvelles formes de criminalité de proximité. Dans le tissu urbain dense du quartier de Sidi Djilali, la criminalité tente souvent de se fondre dans la banalité du quotidien. C’est pourtant l’acuité des renseignements généraux et la réactivité des services de police qui ont permis de briser cette opacité. Suite à des informations précises faisant état d'agissements suspects, les enquêteurs de la 5ème Sûreté urbaine ont déployé un dispositif de surveillance rigoureux, aboutissant à l’interpellation de quatre individus présumés au cœur d’un réseau de distribution locale. L'opération ne s'est pas limitée à une simple arrestation; elle a permis de mettre hors d'état de nuire un stock substantiel destiné à la consommation locale. Le bilan est éloquent avec une saisie de 427 grammes de kif traité, soigneusement conditionnés sous forme de plaquettes prêtes à l’écoulement, deux flacons de substances hallucinogènes liquides, un indicateur inquiétant de la diversification des produits psychotropes circulant dans les milieux urbains. Cette saisie illustre une réalité préoccupante: la professionnalisation des réseaux de revente qui, au-delà des produits dérivés du cannabis, introduisent des substances chimiques aux effets dévastateurs sur la santé mentale et l'ordre public. L’efficacité de l’action policière trouve son prolongement naturel dans la rigueur de la procédure judiciaire. Après la finalisation des enquêtes préliminaires, les quatre suspects ont été présentés devant le magistrat instructeur près le tribunal compètent de Sidi Bel-Abbès. Cette affaire souligne l'importance de la synergie entre la vigilance citoyenne et l'expertise technique des services de sécurité. En frappant ce point de distribution, la Sûreté de wilaya de Sidi Bel-Abbès réaffirme sa doctrine de «tolérance zéro» face à une économie souterraine qui menace l’équilibre social et la sécurité des quartiers.



