Message du président de la République au Sommet du G20 à Johannesburg. La stratégie algérienne face aux risques majeurs

Certes une catastrophe naturelle résulte de la concrétisation d’un risque majeur naturel de manière brusque voire imprévisible qu’aucun ne pourrait prédire. Mais il y a des moyens de préparer sa survenue : la prévention. C’est l’un des axes importants entrant dans la gestion de crise et des risques majeurs et repose fondamentalement sur les aspects de l’anticipation et de la préparation. Un aspect primordial qui constitue aujourd’hui et plus que jamais la pierre angulaire de toute stratégie de lutte contre les trois principaux risques : les incendies, les inondations et les séismes. Il est utile de rappeler que le ministre de l’Intérieur des collectivités locales et des transports a décidé dernièrement des mesures inédites de lutte renforcée contre les constructions illicites érigées à proximité des oueds et des zones dites sensibles en sus de leur interdiction dans le périmètre urbain. Cette mesure est de nature d’éradiquer les risques d’affectation de vies humaines en cas de pluies torrentielles soudaines ou autres catastrophes. Il s’agit bien entendu d’une démarche préventive qui entre dans la gestion des risques naturels. La deuxième Session du Sommet du G20 dans la capitale sud-africaine a été une occasion pour l’Algérie de réitérer ses appels pour une prise de conscience efficiente et urgente des gestions et de la prévention des risques majeurs dans le monde et en Afrique en particulier. Du fait que le pays est plus exposé à ces risques dus aux effets des changements climatiques, il est apparu nécessaire à l’Algérie forte de son expérience de multiplier les solutions, l’Algérie a été secouée dernièrement de vagues de chaleur sans précédent qui entraînent généralement une réduction d’apports hydriques avant que les pluies ne s’abattent sur le pays suscitant le bonheur démesuré et immense des Algériens. Le président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune, a d’abord mis en exergue, samedi, les efforts déployés par l'Algérie en matière de protection contre les risques majeurs et de gestion des catastrophes à l'échelle nationale, régionale et continentale. Lors d’une allocution lue en son nom par le Premier ministre, M. Sifi Ghrieb, à la 2ème session du Sommet du G20, à Johannesburg sous le thème "Contribution du G20 à un monde résilient", le président de la République a affirmé que l'Algérie était "l'un des pays les plus exposés aux effets néfastes du changement climatique", rappelant que le pays avait "connu récemment une augmentation sans précédent de nombreux phénomènes". L’un de ces phénomènes est lié à la croissance somme toute inhabituelle des températures saisonnières. le président de la République a cité "la hausse croissante des températures moyennes saisonnières, les vagues de chaleur et de sécheresse, qui engendrent la raréfaction des ressources hydriques et des denrées alimentaires de base, mais aussi la désertification, les feux de forêt, les séismes, les pluies torrentielles et les inondations qui en résultent, causant d'énormes pertes humaines et matérielles dans différents secteurs tels que les infrastructures, les installations et les projets agricoles, sans parler de l'impact sur les différents écosystèmes". Comment parvenir à lutter et à prévenir tous ces risques majeurs ? Devant cette réalité, le président de la république souligne que l'Algérie a "mis en place un arsenal juridique et institutionnel pour la protection contre les risques majeurs et la gestion des catastrophes, qui couvre tous les aspects de l'intervention, allant du renforcement des infrastructures à la consolidation des capacités techniques et technologiques, en passant par la mise en place et l'amélioration des systèmes d'alerte précoce pour les séismes, les inondations ou les feux de forêt". L’autre pilier de cette démarche est le recours par l’Algérie aux organismes nationaux de soutien et d’accompagnement dans ce domaine de gestion des risques majeurs. Le président indique en effet que ces efforts se sont accompagnés de "la mobilisation de moyens financiers considérables à travers le Fonds national de coopération agricole, le Fonds de solidarité nationale et le Fonds de garantie contre les calamités agricoles, afin de permettre aux sinistrés de bénéficier des financements nécessaires pour faire face aux pertes et dommages engendrés par ces catastrophes", "Aux niveaux régional et continental, l'Algérie a initié la création d'un mécanisme africain de prévention des risques de catastrophes naturelles, visant à mettre en place une force civile régionale pour la préparation et la réponse aux catastrophes naturelles, en vue d'assurer une prise en charge efficace et en temps réel et d'apporter l'appui nécessaire aux pays africains touchés, à travers des opérations de reconstruction, de développement et de financement de l'action humanitaire", a rappelé le président de la République. De plus, "des efforts sont en cours pour opérationnaliser le Centre arabe de prévention des risques sismiques et autres catastrophes naturelles, relevant de la Ligue arabe et basé à Alger, ce qui permettra d'accroître sa contribution dans les domaines de la recherche scientifique appliquée à la prévention des risques sismiques, de l'échange d'expertises entre les pays arabes et du transfert des technologies avancées au niveau mondial vers les pays arabes", a-t-il ajouté. Dans le même contexte, le président de la République a souligné que "l'autosuffisance et la sécurité alimentaires sont des priorités absolues pour l'Algérie, qui a connu ces dernières années des transformations historiques dans ses systèmes alimentaires grâce au développement de l'agriculture dans le Sud algérien, via des partenariats avec des pays frères et amis". Partant de ce principe, le président de la République a appelé les pays membres du G20 à "conclure des partenariats avec les pays africains susceptibles de développer la production agricole et animale, afin de réduire le phénomène de la faim et des crises alimentaires qui rongent de nombreux pays africains".


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