Films «Distance zéro» au Festival arabe. Des Gazaouis racontent la violence à Oran

Mardi, la salle de cinéma "Es-Saâda", à Oran, a accueilli la projection de la deuxième partie de la série « Distance zéro », réalisée par le Palestinien Rachid Mechharaoui dans le cadre du 12ème Festival international d’Oran du film arabe.

Ce documentaire de 112 minutes, composé de 22 courts métrages, offre un regard unique sur la vie quotidienne à Ghaza, entre peurs, rêves et espoirs. Cette section présente 11 films, réalisés par de jeunes cinéastes de Ghaza, témoignant des crimes génocidaires perpétrés par l’entité sioniste. Les films abordent divers aspects de la vie à Ghaza, permettant de transmettre la voix des habitants au monde extérieur.
Des œuvres qui visent à dénoncer les atrocités subies par les civils et à préserver la mémoire de la Palestine face à l'effacement historique. L’idée était de désigner des cinéastes à Gaza de produire des films courts dans les camps de Gaza en toute liberté où chacun puisse transmettre un « cri », une « douleur » ou un vécu, comme ce film «Recyclage» de Rabab Khamis où cette femme qui se procure un bidon de 20 litres d’eau pour se laver, laver sa fille sans savon et pour le quotidien tout en utilisant cette eau pour arroser un arbre, le tout sous le son des avions sans aucune parole. Les œuvres sont poignantes et vous déchirent en vous mettant au milieu des tentes de fortunes et des rues de Gaza sous les décombres. L’autre film "Jad et Natalie" de Aoues El- Banna où le jeune pleure sa fiancée tuée et qui est encore sous les décombres. Mais dans cette violence, l’art continue de vivre et survivre à Gaza comme représenté par "Farah et Meriem" de Wissam Moussa, "Fragments" de Basil Mekouassi, "hors cadre" de Nada Abou Hassana et "Sahwa" de Mehdi Kerara.

                                                  Raconter des histoires face à la désinformation

"Maladh Djahim" (havre de l’enfer) de Karim Satom, "24 Heures" d'Alaa Damo, et "Taxi et Nissa" de Iatimed Wichah ,"les représentations" de Mustapha Liby, "un chiffre" de Hana Aliwa, et "Farah et Meriem" de Wissam Moussa, sont aussi un déchirement. Le réalisateur Machharaoui a déclaré que les films de la série "Distance Zéro" ont été projetés à Ghaza et dans dix autres villes palestiniennes, malgré les conditions de guerre.
Cependant, leur projection a été interdite à El-Qods occupée par l’entité sioniste, qui a réagi par la force, qualifiant l'événement d'« activité terroriste ». Machharaoui a annoncé que ces films seront diffusés dans 80 pays. Concernant leur participation aux Oscars, il a précisé que l'objectif est de sensibiliser le public sur la situation à Ghaza.
Lors d'un débat après la projection, Mechharaoui a affirmé que ces films sont des récits personnels, capturant le quotidien difficile des Gazaouis. Il a souligné l'importance de raconter ces histoires face à la désinformation. Le financement des projets a été assuré par des bénévoles et des organisations, malgré les défis et dangers rencontrés par ces jeunes réalisateurs, qui utilisent le cinéma comme une forme de résistance et un moyen de défendre les droits palestiniens.


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