Les récents incendies survenus à Sidi Bel-Abbès ne sont pas de simples faits divers mais des manifestations concrètes de la fragilité de nos infrastructures et de nos comportements face aux risques. Ces événements mettent en évidence la dichotomie entre la perception de la sécurité de notre environnement domestique et la réalité des dangers latents qu'il recèle. L'intervention rapide des services de secours à Tenira, suite à un incendie circonscrit dans une résidence, démontre l'efficacité et le professionnalisme de la Protection Civile. La maîtrise du sinistre sans perte humaine témoigne de la résilience du système de réponse d'urgence. Cependant, cet incident, bien que résolu, sert de prélude à une analyse plus approfondie des vulnérabilités sous-jacentes. Le deuxième événement, survenu à Sfisef, située 30 km au nord-est du chef-lieu de la wilaya, a pris une tournure bien plus grave avec l'explosion d'une bonbonne de gaz butane. Ce n'est pas un accident isolé, mais le symptôme d'une problématique plus large, la négligence. Cette explosion, en particulier, souligne la nécessité d'une réflexion sur les protocoles de sécurité, la vétusté des équipements et la responsabilité individuelle et collective. Ces deux interventions, bien que distinctes, révèlent une problématique commune. Elles mettent en lumière la ligne tenue qui sépare un incident mineur d'une catastrophe majeure. Le courage des pompiers, bien que louable, ne doit pas nous détourner de l'enjeu principal, la prévention. Il est impératif d'adopter une approche proactive qui inclut l'éducation aux risques, l'investissement dans des technologies de sécurité plus robustes et l'instauration de programmes d'inspection rigoureux des installations domestiques. Ces événements nous rappellent que la sécurité n'est pas un acquis, mais le résultat d'une vigilance constante et d'une responsabilité partagée.
Incendies domestiques à Sidi Bel-Abbès. Des symptômes de la vulnérabilité sociétale
- par Mohamed Nouar
- Le 16 Septembre 2025
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