Promotions immobilières. Quand les chantiers défigurent les quartiers

Aujourd'hui, beaucoup de nos routes sont devenues les grandes oubliées. Oubliées des programmes d’entretien, fissurées par le temps, elles ploient sous la poussière et les nids-de-poule. Les routes, déjà fragiles, se retrouvent dans un état lamentable à cause des chantiers de construction. Engins lourds, camions surchargés et passages répétés laissent derrière eux des fissures, des trous béants et des chaussées impraticables. Les routes sont le bien commun de tous. Les transformer en champs de ruines pour des profits privés est une atteinte directe au quotidien des citoyens. Il est temps que les responsables imposent des règles fermes et que les promoteurs réparent ce qu’ils détruisent. Ce scandale est double. D’un côté, les promoteurs qui accumulent les bénéfices. De l’autre, des citoyens paient la facture, en essence, en réparations et en risques pour leur sécurité. Pourtant, la loi est claire. La responsabilité incombe aux autorités locales à travers les services techniques chargés de la voirie qui devraient imposer aux promoteurs de réparer les dégâts causés par leurs travaux. La réglementation existe : tout chantier doit prévoir un plan de remise en état de la voirie. Mais sur le terrain, ces règles restent trop souvent ignorées, pourquoi? La modernisation urbaine et la construction de nouveaux logements sont nécessaires, mais elles doivent aller de pair avec une attention particulière à la voirie. Préserver la qualité des routes, c’est protéger le quotidien des habitants et garantir une mobilité sûre pour tous. Malheureusement, ces dégradations ne se limitent pas aux routes. Les trottoirs sont endommagés, les canalisations parfois mises à nu et la poussière envahissent l’air ambiant, comme c’est le cas dans différents quartiers de la ville d’Oran. Ce silence sur les infractions commises sur l’espace public commun, est une faute. Il condamne les habitants à vivre dans des quartiers abîmés et laisse prospérer une logique où l’intérêt privé prime sur le bien commun. Il est urgent de briser ce mutisme et d’exiger que les routes et espaces publics soient protégés. L’argent de l’Etat appartient au peuple: il ne doit pas servir à réparer indéfiniment les dégâts laissés par certains promoteurs. Chaque chantier doit sa responsabilité, pour que l’intérêt collectif prime enfin sur le profit.  


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