La dilapidation silencieuse des terres agricoles

Chaque année, des hectares de terres agricoles disparaissent sous les assauts de la bétonnière. Au nom du développement urbain, des projets immobiliers envahissent des espaces autrefois dédiés à la culture, compromettant gravement notre souveraineté alimentaire et notre équilibre écologique. Cette transformation du paysage rural en zones résidentielles ou commerciales se fait souvent dans l'indifférence générale. Pourtant, les conséquences sont alarmantes. À ce rythme, ce sont nos ressources nourricières qui se trouvent sacrifiées sur l'autel de la spéculation foncière et du profit à court terme. La pression démographique et la quête incessante de rendement poussent les promoteurs à cibler les terrains les plus accessibles et les moins coûteux: les terres agricoles en périphérie des villes. Ces terres deviennent des proies faciles. A Mostaganem, il y a des programmes de construction de logements sociaux qui sont sur le point d’être lancés sur des terrains agricoles comme à la Vallée des Jardins par exemple. Pourtant, au nord-est, la ville est ceinturée par des terrains forestiers de plusieurs dizaines de km2. On peut bien déclassifier quelques hectares pour accueillir ces programmes sociaux. C’est toujours moins préjudiciable que de sacrifier des terres fertiles. Ça permettra également d’éloigner les dangers qui résulteraient, qu’à Dieu ne plaise, d’incendies pouvant facilement se déclarer à proximité des quartiers qui les côtoient actuellement. Ou alors, on commence par des terrains agricoles qui sont emprisonnés à l’intérieur du tissu urbain comme en bordure du périphérique sud, des deux côtés du chemin de wilaya N°49, entre les cités du 05 juillet et de Chemouma qui sont déjà urbanisées et où les riverains vivent toutes les nuisances conséquentes à la proximité de terrains d’activité agricole. Dans le registre d’urbanisation harmonieuse de la ville, on peut également soulever le cas de secteur de R’mila qui est une façade maritime et dont le sort ne peut valablement être qu’une intégration à l’aspect architectural qui se dessine sur la frange maritime, avec les immeubles imposants qui commencent à s’y dresser pour conférer enfin à Mostaganem une dynamique de développement urbanistique conforme à ses ambitions de s’élever au niveau des villes côtières méditerranéennes modernes, dans un contexte de renom touristique. Dans les deux cas évoqués, il est évidemment impératif de garantir une indemnisation juste et équitable, voire au prix du marché au profit des propriétaires légitimes.


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