On dit «Quand le bâtiment va, tout va». C’est une vérité: cela signifie du travail, donc du chômage en moins, de l’espoir d’acquérir un logement en propriétaire ou en location : l’essentiel en somme est de fonder un foyer en toute responsabilité pour un bonheur familial. C’est ce qui se passe à Mostaganem où des chantiers de construction de bâtiments fusent de partout aux quatre coins de la wilaya à la grande satisfaction des Mostaganémois. Sauf qu’il y a un hic: à croire qu’il n’y a ni loi, ni réglementation, ni instructions présidentielles, ni encore moins le bon sens commun. On piétine allègrement tout ça. Et s’il vous prend de réclamer vos droits de citoyen, soit on vous fait la sourde oreille, du genre «Braire et laisser faire», ou mieux, on cherchera ainsi le maillon faible de la chaîne au cas où des investigations en haut lieu étaient réclamées. En plein quartier de villas à la cité Bordji Amar, on a permis la construction de trois résidences RDC+4 ; les résidents avoisinants abdiquèrent devant les accointances entre les promoteurs et les représentants de l’Etat d’alors qui, aujourd’hui, rendent des comptes devant la justice. Il eut été naïf de croire que cela servirait d’exemple. On vient de récidiver puisqu’un permis de construire (92/2023 du 22/10/2023) vient d’être délivré pour un RDC+6 après avoir été rejeté à deux reprises par le guichet unique, semble-t-il. Cette construction nécessita un brise roche pour les fondations et je vous laisse deviner les désagréments causés aux voisins (fissures, bruits, vibrations…). Après avoir entamé la procédure réglementaire de réclamation au moment du démarrage du chantier le 18/02/2024, une lettre-pétition a été adressée au wali, tout en vérifiant le nouveau Plan Directeur d’Aménagement Urbain, adopté en mai 2023, comme il nous l’avait été demandé. Quel que soit le contenu d’un PDAU, il ne peut en aucun cas être en contradiction avec la loi 90/29 du 01/12/1990 relative à l’aménagement et l’urbanisme et encore moins, aux deux instructions présidentielles sur le strict respect des lois sur le foncier et au sujet de la lutte contre le blanchiment des avoirs issus de la corruption, tant cela a desservi notre nation. Le promoteur, connaisseur des rouages de l’Etat, a affiché les indications de son permis de construire, en évitant de mentionner le nombre d’étages et celui des appartements à savoir RDC+6 et 19 logements (Voir la pancarte vérifiable à ce jour). La Direction de l’urbanisme a été saisie par le wali et cette dernière, après avoir reçu, au mois de mars, certains citoyens-auteurs de la pétition, aurait saisi le P/APC de Mostaganem, signataire du permis de construire mais le promoteur est à ce jour au coulage de la dalle du 3ème étage. Pourquoi parlez-vous de lois non respectées au pluriel? Le promoteur et le maître d’œuvre ont utilisé deux rues en angle droit pour le dépôt des barres de fer et la confection du ferraillage, soit un chantier sur la voie publique. La construction de l’ouvrage ne respecte nullement la configuration du quartier puisque la dalle du 1er étage déborde sur le large trottoir. Enfin, les ouvriers œuvrant dans ce chantier ressemblent à ceux durant la colonisation: aucune sécurité, ni dans la tenue de travail, ni dans les moyens matériels mis à leur disposition qui sont totalement archaïques. Le côté jardin est à Alger et le côté cour à Mostaganem. Une chute d’un ouvrier sur des barres métalliques eut lieu cette semaine. On aurait souhaité une visite de l’inspection du travail pour vérifier cet accident, la filiation des employés à la CNAS car il est permis de douter fort, le travail au noir est légion ici. Les services juridiques de la wilaya se feront un malin plaisir d’indiquer les références de cet arsenal juridique piétiné. Que l’on ne nous dise pas "il est trop tard" quand le promoteur sera à la terrasse du 7ème étage ! Les citoyens algériens ne sont pas dupes. Que veulent exactement ces citoyens réfractaires? Voici leur réponse :Réviser le permis de construire pour une construction RDC+3 au sens de l’article 06 de la loi ci-dessus citée qui stipule que «la hauteur des constructions ne doit pas être supérieure à la hauteur moyenne des constructions avoisinantes», inspecter le chantier et verbaliser le promoteur pour tous les ajouts, manques et dépassements, au sens légal et réglementaire; réparer les désagréments causés au voisinage (plafonds fissurés, peinture et enduit éclatés, détritus, chaussées rétrécies…. Nul n’est censé ignorer la Loi et personne n’y est au-dessus, a rappelé le Président de la République, à maintes reprises dans ses déclarations.
Urbanisme à Mostaganem. Certains responsables continuent à piétiner les lois dans un mutisme troublant
- par EL HADJ MOHAMED
- Le 27 Septembre 2024
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