Aquaculture. De l’invisibilité à l’échec
Par Lotfi Abdelmadjid
Grâce à diverses stratégies, le gouvernement algérien a toujours tenté d’organiser le secteur de la pêche et de l’aquaculture visant à impulser l’économie bleue, à garantir la sécurité alimentaire et créer de la richesse. Cependant, ce secteur, quelques fois, bat de l’aile pour de multiples raisons. Ces raisons ont fait que le Département ministériel de la pêche a subi des turbulences qui ont négativement impacté la profession avec les conséquences qui en ont découlé. La pêche et l’aquaculture à Mostaganem n’ont pas échappé à cette léthargie et les raisons de cet état sont propres à la wilaya. Le secteur de la pêche, en principe, devait lui aussi contribuer à la dynamique économique de la wilaya mais celui-ci est resté cloîtré dans sa brouillerie. Les problèmes qui plongent la profession, sont nombreux malgré le potentiel, en zones de pêche riches, en flottille importante, en effectifs marins, en école de formation, etc… A Mostaganem, le non-respect des lois de la pêche, de celui de l’armement, de celui des arrêts biologiques, de la taille marchande des poissons, corrompt la biomasse et détruit les échos systèmes marins. Au total: l’option de créer la richesse et assurer la sécurité alimentaire n’est qu’une utopie. À Mostaganem, 90% des habitants de la wilaya ne consomment plus de poissons à cause de sa cherté et de sa qualité. L’aquaculture, un secteur théoriquement prometteur n’est guère visible dans la région. Ces cages qui flottaient sur les côtes, ne sont plus perceptibles. Tous ces projets d’élevage de dorades, de loups de mer, de moules, etc... Les campagnes d’ensemencement avec des millions d’alevins se sont évaporées, laissant le citoyen dans l’incompréhension. Presque cinquante projets ont été annoncés depuis le lancement de la culture aquacole. Ces lourds investissements en concessions, en subventions, excessivement coûteux d’ailleurs, n’ont été qu’un leurre. Par conséquent, à Mostaganem, on ne risque pas de voir les prix du poisson à la baisse car même l’aquaculture continentale a subi le même sort pour ne plus exister. Cette invisibilité des investissements, pourtant soutenus, est due très certainement à un échec manifeste. Cependant, à qui incombe la responsabilité de ce flagrant échec? Faut-il signaler que le gouvernement s’est engagé à développer le secteur de l’aquaculture d’une façon durable pour un meilleur équilibre, assurant ainsi la protection des écosystèmes marins et la préservation des populations de poissons sauvages. Malheureusement à Mostaganem, on n’a pas suivi cette stratégie. Alors des fiches restent à revoir à plusieurs niveaux pour sauver un secteur prometteur.
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Créée par nécessité d’assurer un environnement sain. Le wali table sur les performances de l’EPIC «Mosta Propre»
Par Charef Kassous
L’EPIC «Mosta Propre», créée par nécessité d’assurer un environnement sain et une meilleure qualité de vie aux citoyens de la wilaya de Mostaganem, s’enorgueillit de continuer à développer une stratégie écologique indéfectible. Il fait bon vivre à Mostaganem, car la salubrité urbaine a, de tous les temps, été un des leviers du développement local. Une entreprise calquée dans la rigueur, par une gestion laborieuse dont l’objectif majeur est de s’efforcer à promouvoir la propreté. Une stratégie qui repose sur des innovations techniques donnant à la wilaya un statut de propre, verte et belle. A l’échelle locale, il y a eu un jour un sursaut ou plutôt une prise de conscience pour faire de l’activité environnementale un grand sujet d’intérêt public. La dynamique du développement enregistrée à travers la wilaya a inséré «Mosta Propre» dans ses projets se centrant sur l’amélioration de l’hygiène urbaine. Madame K. Bouchakour, directrice de l’EPIC, gère les affaires du ramassage des déchets, du transport, de la main-d’œuvre avec des méthodes managériales novatrices. Avec de la manière et de la discipline, l’EPIC, et non sans raisons, a fait de grands pas dont nul ne peut contester les résultats de la salubrité obtenus sur les territoires où elle opère au quotidien. Pour améliorer l’image des communes et s’attaquer à l’insalubrité, l’entreprise agit par ses agents nommés «agents de propreté de proximité». Ces derniers sont d’ailleurs visibles dès les premières lueurs de la journée, sillonnant les espaces publics avec maîtrise pour des opérations de nettoiement des voiries et des règles d’hygiène puis de sécurité dans l’objectif d’améliorer l’image de la ville. Faut-il souligner qu’avec la contribution du CET et la Direction de l’Environnement, l’EPIC multiplie ses actions pour rendre les lieux publics propres de manière durable, faire participer la population dans la propreté, créer des emplois rémunérateurs pour la jeunesse et enfin valoriser économiquement les ordures. Hormis ces activités d’hygiène, l’entreprise a en charge l’entretien du parc d’éclairage public et celui des espaces verts, ce qui fait d’elle un des instruments phare du développement local. Il est certes vrai que le soutien du wali, par des apports en équipements et en finances, a fait de l’entreprise un acteur majeur dans la dynamisation du développement gravant cette image de «Mosta Propre» qui l’assimile de fait à la propreté. L’EPIC est présente sur 22 communes avec un effectif de 642 éléments formés, une flotte de 15 camions à bennes à ordures et une stratégie porteuse. Madame la directrice veille au grain, évitant un retour aux années fastidieusement maussades de «Mosta Propre». Les autorités de la wilaya tablent sur les performances de cette entreprise et s’efforcent à l’étendre progressivement aux 32 communes de la wilaya. Tous s’accordent à dire que «Mosta Propre» est une valeur ajoutée pour placer la wilaya dans un standing de salubrité reconnu.
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Mosquée de Bordj El Mehal. Un autre lieu de mémoire
Par Y. Benguettat
La Mosquée du fort Bordj El Mehal est le sujet de notre série hebdomadaire sur l’histoire de Mostaganem et de ses environs. Cet édifice porte le nom de Bordj El Mehal, du nom de l’ancienne Confédération arabe qui fut maîtresse de Mostaganem bien avant les Turcs. Les Mehals, avec à leur tête Hamid El Abd, prirent possession de la ville de Mostaganem, bien avant l’entrée des Turcs et c’est au sommet de sa gloire, entre 1517 et 1545, qu’il a renforcé les remparts qui existent jusqu’à aujourd’hui, construit le Fort Bordj El Mehal ainsi que d’autres ouvrages. Le Bordj El Mehal a changé de nom dès l’occupation par les Français de la ville de Mostaganem. On lui donna le nom de fort des Cigognes (appellation française). Ce qu’il faut dire sur cette structure qui existe encore mais pas dans sa conception originale, c’est qu’elle a été amputée de la Mosquée qui a servi d’hôpital et qui se trouvait dans sa partie droite, en regardant sa façade principale. La question qui se pose est: qu’est-il advenu de cet édifice cultuel (Mosquée) qui faisait partie intégrante du Fort Bordj El Mehal? Quelle est cette Mosquée qui a été dédiée à Saint Jean Baptiste en 1839. A cette question, la réponse nous la retrouvons dans le Bulletin Intitulé "MOSTA: Le lien des anciens de Mostaganem" N°: 19 juin 2001. Page 11. Voici le texte (in extenso) «C’est mon Seigneur Dupuch, évêque d’Alger, qui bénit une petite Mosquée en très mauvais état que l’autorité militaire voulait l’affecter au culte catholique. Elle dédia la future paroisse à Saint Jean-Baptiste. On était, en effet, le 21 juin 1839, jour de la fête de ce Saint. Par un décret de 1841. Mostaganem était érigée en paroisse catholique, c’est ainsi que naquit notre église». Elle fut la deuxième fondée en Oranie, après celle de Saint-Louis d‘Oran. Suite aux recherches effectuées, nous avons un écrit d’E. Vernaz, extrait du livre «Le vieux Mostaganem», page 18, qui nous renseigne avec la date à l’appui: la suppression de l’enceinte intérieure et la démolition du fort Bab El Djerad, exécutées suivant la décision ministérielle du 20 juin 1843 et suivies de la remise aux Domaines des terrains correspondants, ont assuré le développement de la ville de Mostaganem et permis la construction de quartiers neufs qui environnent la Place d’Armes. Le 25 avril 1845, les restes du fort Bab El Djerad étaient remis aux Domaines pour être vendus et démolis et le 13 octobre 1847, le fort des Cigognes (Bordj El Mehal) était également remis aux Domaines pour être conservé par la ville comme prison civile et qui existe encore jusqu’à l’heure actuelle en 2025 mais pas dans sa forme originale. Tel a été cet historique sur la mémoire de ce lieu de culte à Mostaganem.