Journée scientifique sur l’oncologie pédiatrique à Tissemsilt. Entre défis et espoirs

La wilaya de Tissemsilt a accueilli récemment une journée scientifique d’envergure consacrée à l’oncologie pédiatrique. Organisé par la Société Algérienne d’Oncologie Pédiatrique (SAOPED) en partenariat avec le journal DK News, l’événement s’est tenu sous le haut patronage du wali de Tissemsilt, M. Bouzaid Fethi. Cette rencontre médicale a réuni des spécialistes venus des quatre coins du pays: oncologues, pédiatres, médecins résidents, paramédicaux, mais aussi d’éminents professeurs des CHU Mustapha Bacha, Beni Messous, Bab El Oued, Blida, Béjaïa et de la clinique Bel Air. Ensemble, ils ont débattu des enjeux cruciaux de la prise en charge des cancers de l’enfant. Parmi les thématiques abordées : les généralités sur le cancer pédiatrique, les leucémies aiguës, l’exophtalmie, les ostéosarcomes ou encore les adénopathies superficielles. Ces échanges scientifiques ont mis l’accent sur l’importance du diagnostic précoce, l’adaptation des protocoles thérapeutiques ainsi que sur l’accompagnement psychologique des enfants malades et de leur famille. «Notre objectif est d’assurer une prise en charge optimale en introduisant les outils nécessaires pour une stratégie nationale cohérente», ont déclaré les organisateurs. Cette initiative s’inscrit dans un vaste programme de renforcement des compétences médicales en oncologie pédiatrique en Algérie, où cette spécialité souffre encore d’un déficit de visibilité et de moyens. Alors que le cancer reste la deuxième cause de mortalité chez l’enfant en Algérie après les accidents domestiques, les spécialistes tirent la sonnette d’alarme sur la nécessité d’un encadrement renforcé et d’un accompagnement spécifique. Avec environ 1 à 4 % de tous les cancers affectant les enfants, cette pathologie rare demeure pourtant un problème majeur de santé publique. Les cancers pédiatriques, qui diffèrent notablement de ceux de l’adulte, sont essentiellement des leucémies, des tumeurs du système nerveux central ou des lymphomes. Ils surviennent sur des organismes en pleine croissance, ce qui complique les traitements et nécessite une prise en charge adaptée à chaque étape du diagnostic jusqu’au suivi post-thérapeutique. Les experts soulignent que le pronostic est meilleur chez les enfants que chez les adultes, avec un taux de survie à cinq ans de plus de 80 % dans les pays développés. En Algérie, des avancées significatives sont à noter : gratuité des soins dans le privé, création de centres spécialisés, campagnes de sensibilisation. Néanmoins, le diagnostic précoce reste un défi de taille. Les intervenants lors de la journée scientifique à Theniet El Had ont également insisté sur l’importance de la recherche, de l’innovation thérapeutique et de la collaboration interprofessionnelle. Le soutien psychologique, trop souvent négligé, est également un pilier essentiel du parcours de soins. À l’heure où les chiffres du registre national des cancers pédiatriques révèlent une forte incidence avant l’âge de 5 ans, les autorités sanitaires et les professionnels du secteur doivent redoubler d’efforts pour garantir un avenir meilleur à ces jeunes patients.