Rentrée scolaire à Bejaïa. Plus de 17000 nouveaux élèves inscrits

La nouvelle rentrée scolaire à Bejaïa s’est caractérisée par un nombre plus élevé d'élèves scolarisés qui rejoignent pour la première fois les bancs des classes. Le nombre de ces élèves qui ont rejoint, cette année, les bancs des classes est un peu plus de 17.000, ce nombre élevé a provoqué des surcharges dans certaines régions de la wilaya. Face à ces nouveaux venus au système scolaire, le secteur a été renforcé avec cinq (5) nouvelles écoles primaires, cinq (5) CEM et 54 classes d’extension, en plus de la réception de six (6) nouvelles cantines scolaires. Ils sont, par ailleurs, 245.506 élèves à rejoindre les bancs des écoles. Une majeure partie, soit 124.181, dans le cycle primaire, contre 82.453 dans le cycle moyen et 38.872 dans le secondaire. Il convient de rappeler que la wilaya de Béjaïa compte déjà 570 écoles primaires comptant 756 groupements scolaires avec 4 598 salles de cours. Pour les nouvelles infrastructures scolaires ouvertes cette année, la Sonelgaz de Bejaïa « a pris toutes les dispositions nécessaires afin de raccorder les établissements scolaires, tous paliers confondus, dont la réalisation a été achevée », avons-nous appris de la direction de distribution de Béjaïa. Les établissements concernés par ces raccordements sont implantés à Kherrata, à la cité Adrar Béjaia, les 4002 logements-sidi Boudrahem, à Amtik (raccordement en gaz seulement) relevant de la commune de Béjaïa, Azzaghar commune d’Akbou, deux écoles primaires, deux CEM et un lycée situés au niveau du pôle Urbain Ighzer Ouzarif, CEM base 03 (Amizour) et enfin le CEM base 4 (Barbacha). Dans un communiqué rendu public, la direction de distribution de l’électricité et du gaz précise qu’elle a «procédé au raccordement de ces établissements aux réseaux d’électricité et de gaz sans aucun paiement préalable», en tenant à souligner que ce programme se poursuivra « pour concrétiser de nombreux projets au niveau des différentes communes et dans divers secteurs vitaux, en cohérence avec le développement socioéconomique observé par la wilaya de Bejaia». Sur un autre chapitre, la wilaya de Bejaïa fait face au problème de gestion des cantines scolaires qui se pose avec acuité dont les syndicats de l’éducation qui n’ont de cesse de réclamer, à chaque fois que besoin est, le détachement pure et simple de ces écoles primaires de la gestion des Assemblées communales, après avoir «constaté des défaillances dans leur gestion au quotidien». Les communes n’arrivent pas à répondre au besoin des écoles primaires», nous dira un directeur d’école qui pointe du doigt les «communes déficitaires et déshéritées qui ne peuvent plus faire face aux besoins de ces établissements». « Le détachement de la gestion des écoles primaires des communes est envisagé par les pouvoirs publics, mais les textes d’application tardent à voir le jour», avons-nous appris des mêmes syndicats qui ont proposé «de confier la gestion des écoles primaires à la direction de l'éducation ou de créer des organismes qui s’en occuperont». En plus de la prise en charge de la gestion des écoles sur le plan pédagogique et financier, les cantines scolaires sont aussi un autre point noir qui n’arrive toujours pas à être solutionné. Les cantines scolaires de la wilaya de Béjaïa fonctionnent dans des conditions que l’on peut qualifier aisément des plus difficiles, une situation qui se caractérise par la vétusté des équipements, précarité de l’encadrement, maigres subventions des pouvoirs publics au moment où elles font face à une demande de prise en charge en constante augmentation. Plusieurs cantines ont fermé leurs portes faute de personnel, et cette faute de personnel, une situation que déplorent les associations de parents d’élèves que nous avons rencontrées, qui nous retracent une situation peu reluisante que vivent les élèves contraints de faire des kilomètres à pied pour se restaurer. Sur un autre chapitre, il faut relever que les autres cantines existantes sont dans la misère la plus totale où elles continuent à fonctionner avec un prix du repas ne dépassant pas les 25 dinars, apprend-on des directeurs des écoles primaires que nous avons interrogés et ce, au moment où les prix des fruits et légumes ne cessent d’augmenter sans parler des viandes et poissons qui sont un luxe pour ces cantines. Les repas des cantines scolaires sont composés souvent de légumes secs, d'un bout de viande et quelques fois d’un dessert. «Les cantines scolaires sont prises en charge par trois parties qui les financent à savoir le ministère de l’Education Nationale avec l’apport de 15 DA, la wilaya de 4 DA et enfin les communes dont l’aide diffère d’une commune à l’autre, selon la santé financière de chaque commune», apprend-on des directeurs d’école que nous avons rencontrés. Des responsables qui arrivent difficilement à gérer ces cantines compte tenu des budgets maigres et insignifiants qui leur sont alloués. La majeure partie de la subvention allouée aux cantines parvient des collectivités locales lorsqu’on sait que sur les 52 communes que compte la wilaya, 48 d’entre elles sont déficitaires et par voie de conséquence, l’aide ne peut être que des plus insignifiantes. La plupart des cantines scolaires de la wilaya comptent sur les aides du ministère et de la wilaya, ce qui fait que le prix du repas ne dépasse guère les 19 DA. Face à cette situation financière des plus difficiles, les cantines scolaires font face à une demande en constante croissance d’élèves. Le nombre de bénéficiaires de repas de ces cantines scolaires dépasse les 100.000 élèves qui sont issus, pour la plupart, de familles nécessiteuses, donc pauvres. La création de nouvelles cantines scolaires est certes prise en charge, mais en revanche, l’amélioration des repas demeure toujours insuffisante. Une qualité de service de ces cantines décriée par les parents d’élèves de la wilaya regroupés au sein des associations affiliées toutes à la Fédération de wilaya. Les responsables de ces associations de parents d’élèves que nous avons interrogés, sont unanimes à qualifier «de médiocre» cette prise en charge. Pour nos différents interlocuteurs, «le repas est souvent constitué de soupes et de légumes secs» en nous précisant que «ces cantines sont dans la plupart des cas encadrées par du personnel du filet social pris en charge par la DAS» donc non formé pour la préparation des repas quotidien des élèves. Cette situation que traverse les cantines scolaires de la wilaya, pousse beaucoup d’élèves, notamment ceux qui ne sont pas pris en charge, faute de place ou d’absence de cantines scolaires dans leur localité, à ramener de la nourriture souvent faite de repas froid de chez eux, ce qui pourra se répercuter négativement sur leur santé et le rendement scolaire. Les pouvoirs publics sont amenés à revoir le mode de gestion des cantines scolaires pour permettre une meilleure prise en charge des élèves scolarisés sur le plan de la restauration.


ads