Commémoration du 19 mai 1956 à Sidi Bel-Abbès. L'étudiant, ferment de la libération et architecte de la nation

La wilaya de Sidi Bel-Abbès a commémoré avec une gravité intellectuelle insigne le 69ème anniversaire du 19 mai 1956, Journée Nationale de l'Étudiant, inscrivant cette date cardinale non seulement comme un acte de mémoire, mais aussi comme un prisme à travers lequel se diffracte le rôle ontologique de la jeunesse estudiantine dans la genèse et l'épanouissement de la nation algérienne. L'événement dont la trame s'est tissée avec une rigueur conceptuelle manifeste, a réaffirmé la centralité de l'étudiant, hier artisan de l'émancipation et aujourd'hui vecteur essentiel de la construction d'une Algérie en phase avec les défis contemporains.
Le cœur mémoriel de cette journée s'est déployé au sein de la bibliothèque centrale de l'université «Abou Bekr Belkaïd», sanctuaire du savoir où la transmission des idées et de l'histoire prend une dimension sacrée. La présence d'une délégation officielle, rehaussée par la présence du premier responsable de l'exécutif : Hadji Kamel, du P/APW, du recteur de l'université: Bouziani Merahi, de la directrice de wilaya du bureau des moudjahidines et d’un aréopage d’autorités locales, accueillie avec la solennité protocolaire de circonstance, a témoigné de la reconnaissance institutionnelle envers le rôle historique et actuel de la communauté estudiantine. L'invocation spirituelle, cristallisée dans la récitation poignante de la Fatiha à la mémoire des martyrs, a rappelé le tribut sacrificiel des pionniers de l'indépendance parmi lesquels nombre d'étudiants ayant troqué les amphithéâtres pour les maquis. L'enceinte universitaire, épicentre de la germination intellectuelle, a servi de forum pour une exégèse profonde de la thématique. La visite de l'exposition des clubs scientifiques a illustré la pérennité de l'esprit d'innovation et de la quête de connaissance au sein du campus, perpétuant ainsi une tradition d'engagement intellectuel au service du progrès national. Les conférences, moments privilégiés de l'élévation intellectuelle, ont permis une déconstruction analytique du rôle de l'étudiant algérien à travers les âges. L'écoute des versets coraniques et de l'hymne national a réancré la commémoration dans le socle axiologique de l'identité algérienne. L'allocution inaugurale du recteur a souligné la vocation de l'université comme creuset de citoyens éclairés, héritiers d'une histoire et acteurs d'un avenir. L'intervention poignante de la représentante des anciens moudjahidine a établi une connexion intergénérationnelle vitale, transmettant le flambeau de la mémoire combattante.
L'analyse magistrale du professeur Lahmar Kada, intitulée "Les étudiants algériens entre le combat, la construction et la fidélité au message des martyrs", a déployé une dialectique rigoureuse de la triple mission historique de l'étudiant. Son propos a mis en lumière la transmutation de l'étudiant combattant, fer de lance de la libération nationale, en un artisan de la reconstruction post-indépendance, porteur d'un héritage idéologique qu'il incombe de vivifier et d'adapter aux enjeux contemporains. La projection d'un film documentaire a offert une immersion visuelle et émotionnelle dans les événements fondateurs, renforçant la dimension pédagogique de la commémoration. La signature de conventions de partenariat entre la Direction des Douanes et l'université a symbolisé une convergence stratégique entre les forces vives de la nation, ouvrant des perspectives de collaboration fructueuses dans des domaines cruciaux pour le développement socioéconomique. La présentation des projets étudiants, participant à un concours national, a révélé le bouillonnement intellectuel et la capacité d'innovation de la jeunesse algérienne. Les hommages rendus à des personnalités et la reconnaissance des lauréats sportifs ont constitué des actes symboliques forts, saluant l'engagement civique et l'excellence dans diverses sphères de la société. L'inscription mémorielle dans l'espace public s'est manifestée par le baptême de deux enceintes sportives de Sidi Bel-Abbès aux noms des chahids «Ben Ameur Meriem Georgette» au quartier Larbi Ben Mehidi et «Yahia Bouraas» au quartier Sidi Yacine, pérennisant ainsi le sacrifice des héros au cœur du tissu urbain et dans la conscience collective. La pose de la première pierre d'un projet de 190 logements LSP à Tilmouni par le premier magistrat de la wilaya qui n'a pas manqué de signaler, en marge de la cérémonie que chaque événement national sera marqué par des projets sociaux économiques, a marqué une projection tangible vers l'avenir, attestant de la volonté des autorités de répondre aux aspirations légitimes de la population. En cette commémoration du 69ème anniversaire du 19 mai 1956, Sidi Bel-Abbès a transcendé le simple acte de souvenir pour ériger la figure de l'étudiant en un archétype d'engagement historique et de responsabilité civique. Elle a rappelé avec force que l'esprit de résistance et la soif de savoir qui ont animé la jeunesse durant la guerre de libération, demeurent des catalyseurs essentiels pour l'édification d'une Algérie prospère et fidèle à son héritage.


ads