La wilaya de Sidi Bel Abbès est au cœur d'une offensive stratégique visant à pallier la récurrente problématique de l'approvisionnement en eau potable et de la gestion des eaux usées. La visite, ce mardi du ministre de l'hydraulique, Taha Derbal, escortée par le premier responsable de l'Exécutif, Hadji Kamel, le président de l'APW et un aéropage d'autorités locales, a marqué une étape significative dans le déploiement d'un plan d'investissement conséquent, articulé autour de projets d'infrastructure cruciaux. L'allocation d'une enveloppe budgétaire de 2,2 milliards de dinars, intégrée à un programme national plus vaste de 30 milliards de dinars pour le secteur hydraulique annoncé en juillet 2024, témoigne de la volonté gouvernementale de s'attaquer aux dysfonctionnements structurels qui entravent une distribution équitable et pérenne de cette ressource vitale. L'inspection et l'inauguration de plusieurs projets ont illustré l'approche multidimensionnelle adoptée. La réhabilitation du château d'eau d'El Bouaouich (Hassi Dahou), avec un investissement de 216 millions de dinars, ne se limite pas à une augmentation de la capacité de stockage (500 m³). Elle ambitionne une amélioration tangible de la fréquence d'alimentation pour les 6.000 habitants, passant d'une distribution tous les trois jours à une distribution biquotidienne. Au-delà de l'aspect quantitatif, ce projet intègre un impératif de santé publique, visant l'éradication des maladies hydriques, un enjeu crucial dans les contextes de stress hydrique. L'inauguration du canal d'adduction principal, reliant le réservoir de 20 000 m³ d'El Gouassem (Telmouni) à la partie nord de Sidi Bel Abbès, représente une avancée logistique notoire. La réduction drastique du temps de remplissage du réservoir (de 5 heures à 15 minutes) augure d'une optimisation significative de la gestion des flux et d'une meilleure réactivité face aux variations de la demande. L'impact de ce projet sur le quartier de Rocher, qui concentre une part substantielle de la population urbaine (37%), ainsi que sur les zones périphériques et la zone industrielle, est potentiellement transformateur, promettant une augmentation de la durée d'alimentation à 10 heures et une résolution des problèmes de distribution selon le directeur de wilaya. L'allocution du ministre a souligné la dimension politique de ces investissements, les inscrivant dans une réponse directe aux directives présidentielles et aux attentes citoyennes. L'optimisme affiché quant à la mise en service des infrastructures traduit une reconnaissance des enjeux sociaux et économiques liés à la sécurité hydrique. Parallèlement aux efforts d'amélioration de l'approvisionnement en eau potable, la wilaya se projette vers une gestion plus durable des ressources hydriques avec l'annonce d'un projet structurant de station d'épuration des eaux usées. Avec une capacité de traitement de 72 000 m³/jour à l'horizon 2050, cette infrastructure ambitionne de transformer les eaux usées en une ressource valorisable pour l'agriculture. L'annonce du lancement imminent du projet, après la finalisation des procédures administratives, signale une prise de conscience de la nécessité d'une économie circulaire de l'eau. L'insistance sur la réutilisation et la valorisation des infrastructures existantes, sous l'égide du premier responsable de l'Exécutif, et le lancement d'une étude spécifique, confortent cette orientation stratégique. La question de l'approvisionnement en eau de mer dessalée a également été abordée, soulignant la complexité de tels projets et la nécessité de partenariat impliquant divers acteurs institutionnels (ADE, Direction des Ressources en Eau, bureaux d'études, centres de gestion). Cette approche collaborative, sous la supervision de l’autorité de wilaya, est essentielle pour garantir l'efficacité et la pérennité de ces infrastructures de grande envergure. La visite ministérielle a également été l'occasion de mises en service et d'inspections de projets plus localisés, tels que la station de relevage des eaux usées sis au Bosket et de Sidi Lahcen, le projet de réservoir de 20 000 m³, et les présentations relatives au transfert d'eau dessalée et à la réhabilitation de stations de pompage alimentant un vaste réseau de communes à partir de plusieurs barrages. La première étape de la délégation à Tamelaka (Dhaya), pour l'inauguration d'un réservoir de 500 m³ dans le cadre du programme des Hauts Plateaux, illustre une approche territoriale équilibrée, visant à améliorer l'accès à l'eau potable dans les zones rurales grâce au transfert d'eau depuis Chott El Gharbi.
Le ministre de l'Hydraulique à Sidi Bel Abbès. Une stratégie ambitieuse se déploie face au défi hydrique
- par Mohamed Nouar
- Le 14 Mai 2025
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