Commémoration du 8 Mai 1945 à Sidi Bel Abbès. Entre impératif mémoriel et dynamique de progrès

La wilaya de Sidi Bel Abbès a orchestré une commémoration du 80 -ème anniversaire des tragiques événements du 8 Mai 1945 selon un paradigme bipartite, conjuguant l'indispensable recueillement mémoriel avec l'impératif d'un développement socio-économique tangible. Les journées du 8 et 10 mai 2025, rehaussées par la présence du premier responsable de l'exécutif, Hadji Kamel, du P/APW, des autorités locales, de la famille révolutionnaire et des ayant droit, ont ainsi articulé un discours où l'hommage au sacrifice historique se manifeste concomitamment à l'inauguration de projets structurants, esquissant une trajectoire où le passé informe et légitime les ambitions du futur. Le point d'ancrage de cette commémoration du 8 mai 1945, fut le cimetière des martyrs de Ras El Ma situé à l'extrême sud de la wilaya. Ce lieu de mémoire, espace sacré où repose la sève d'une nation en quête de son émancipation, a été le théâtre d'un rituel de deuil et de respect. Le dépôt de gerbes et la lecture de la Fatiha ont réaffirmé la dette inextinguible envers ceux dont le sang a irrigué les fondations de l'Algérie indépendante. Dans une dialectique où le souvenir se transmue en action, cette même journée a vu la cité des 1225 logements LPA porter le nom du "8 mai 1945 ". Cette nomenclature, loin d'être un simple acte administratif, s'inscrit dans une démarche de patrimonialisation des figures de la résistance, ancrant leur contribution dans le tissu même de l'habitat contemporain. L'inauguration et le baptême d'une école primaire au nom du Moudjahid défunt "Abdellaoui Mohamed " procèdent d'une logique similaire, investissant le champ éducatif comme vecteur privilégié de la transmission mémorielle aux générations futures. La commune de Ras El Ma a également été le site du lancement des travaux d'aménagement urbain (DUAC). Cette initiative, dépassant la simple amélioration esthétique, témoigne d'une vision stratégique visant à moderniser l'infrastructure et à optimiser le cadre de vie des citoyens, reconnaissant ainsi leur rôle comme héritiers et continuateurs du combat pour une Algérie digne et prospère. Le déplacement vers Redjem Demouche a permis d'observer une autre facette de cette commémoration multidimensionnelle.
La pose de la première pierre du futur siège de L’APC symbolise un investissement essentiel dans le capital humain, reconnaissant l'accès aux services publics non pas comme une faveur mais comme un droit fondamental pour chaque citoyen renforçant ainsi le lien entre l'administration et les administrés. La visite du lieu-dit "Hassi Benacer" où des dizaines de moudjahidine ont été exécutés enrichie par des témoignages vivants, a offert une immersion dans la trajectoire individuelle d'un acteur de l'histoire, permettant une compréhension plus nuancée des dynamiques de l'époque. L'exposition thématique a, quant à elle, contribué à une contextualisation historique approfondie. L'hommage rendu aux Moudjahidine et ayants droit, ainsi qu'à l'équipe de football lauréate d'un tournoi commémoratif, a souligné l'importance de la reconnaissance intergénérationnelle et de la cohésion sociale comme socles d'une identité collective forte. À Oued Sbaa même, le baptême et l'inauguration d'une place publique constituent une réappropriation de l'espace urbain comme lieu de mémoire partagée et de convivialité citoyenne. La première journée s'est conclue à El Amarna, dans la daïra de Sidi Lahcen, avec le lancement de projets d'aménagement urbain au niveau de deux lotissements. Ces initiatives, ciblant l'amélioration de l'infrastructure résidentielle, s'inscrivent dans une politique d'aménagement du territoire cohérente et soucieuse du bien-être des populations. La seconde journée de cette commémoration, à savoir le 10 mai, a privilégié une approche sectorielle du développement. À Tessala, la mise en service du réseau de gaz naturel pour 26 familles de la ferme agricole Zahi El Habib, représente une avancée significative en termes d'amélioration des conditions de vie et d'accès à l'énergie. Sidi Ali Boussidi, a de son côté, été le théâtre de la pose de la première pierre pour un centre de stockage de blé et une école primaire, ainsi que de la mise en service de la nouvelle polyclinique (24/24) à Lamtar. Ces projets illustrent une stratégie de renforcement des capacités locales en matière de sécurité alimentaire, d'éducation et d'accès à l'énergie, facteurs clés d'un développement durable.