Face aux impératifs socioéconomiques. Vers une reconfiguration paradigmatique de la gestion hydrique à Sidi Bel-Abbès

La wilaya de Sidi Bel-Abbès s'engage dans une trajectoire ambitieuse de redéfinition de son infrastructure hydraulique, articulée autour de projets d'envergure visant à transcender les défis structurels liés à l'approvisionnement en eau potable. L'annonce imminente du lancement des travaux de transfert de l'eau dessalée, depuis la station d'El Hilel (Aïn Témouchent) vers le tissu urbain et rural de Sidi Bel-Abbès, avec un volume quotidien projeté de 38.000 mètres cubes, signale une inflexion stratégique dans la politique régionale de gestion des ressources hydriques.
L'ouverture prochaine des plis d'appel d'offres, prévue avant la fin du mois courant, constitue une étape procédurale critique dans la concrétisation de cette initiative. La sélection rigoureuse des entreprises adjudicatrices, anticipant un démarrage des travaux en juin et un achèvement sous dix mois, témoigne d'une volonté d'optimisation des délais et d'efficience dans l'exécution. L'objectif sous-jacent de ce projet est de renforcer substantiellement la capacité d'alimentation des localités tributaires du barrage de Sidi Abdelli dont la vulnérabilité aux aléas climatiques a historiquement induit des tensions sur la distribution. En parallèle, l'attente de l'aval administratif, concernant le transfert additionnel de 30.000 mètres cubes par jour depuis la station de dessalement de Cap Blanc (Oran), révèle une approche multidimensionnelle visant à saturer les besoins hydriques de la wilaya, estimés à 150.000 mètres cubes quotidiens. Cette double stratégie d'approvisionnement exogène souligne une prise de conscience aiguë de la nécessité de diversifier les sources et de sécuriser l'accès à une ressource vitale pour le développement socioéconomique local. L'état actuel de la gestion hydrique à Sidi Bel-Abbès est caractérisé par une dépendance partielle au barrage de Sidi Abdelli (Tlemcen), qui fournit actuellement 5.000 mètres cubes par jour pour la ville chef-lieu et dix-sept autres communes. La récente reconstitution des réserves du barrage, atteignant 03 millions de mètres cubes suite aux précipitations hivernales, a permis une légère amélioration de la situation. Ce volume, conjugué à la production de la station de dessalement de Hounaine, élève le quota journalier disponible à 60.000 mètres cubes. Cette augmentation a rendu possible une réévaluation du paradigme de distribution, orchestrée en collaboration avec l’Algérienne des eaux. L'adoption d'un modèle de distribution modulable (un jour sur deux, trois ou quatre, avec des plages horaires étendues de 6 à 11 heures pour les zones alimentées par Sidi Abdelli) illustre une tentative d'optimisation de l'allocation des ressources existantes. La pérennisation de ce modèle durant la saison estivale et potentiellement au-delà témoigne d'une adaptation pragmatique aux contraintes structurelles. Il est pertinent de noter que les zones méridionales et sud-occidentales de la wilaya, s'appuyant sur les ressources des chotts Chergui et Gharbi ainsi que des barrages de Bouhanifia et de Chorfa, bénéficient d'une relative stabilité de distribution (quotidienne ou tous les deux jours). Cette disparité territoriale souligne la complexité inhérente à la gestion d'un réseau hydrique hétérogène. Enfin, l'aménagement de puits supplémentaires, contribuant à hauteur de 10.000 mètres cubes par jour pour diverses communes, représente une initiative complémentaire visant à renforcer l'autonomie locale en matière d'approvisionnement. L'ensemble de ces mesures, allant des projets d'infrastructure trans-wilayas aux aménagements locaux, dénote une approche holistique et une volonté politique affirmée de répondre aux impératifs croissants d'une population en quête de sécurité hydrique.


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