La situation sécuritaire et humanitaire s’est encore détériorée

La Représentante spéciale du Secrétaire général pour la République démocratique du Congo (RDC), Bintou Keita, a mis en garde contre la détérioration de la situation sécuritaire et humanitaire en RDC, depuis la fin des élections en décembre 2023. 
 

«La situation sécuritaire dans l’est de la RDC s’est encore détériorée depuis la fin des élections», a déclaré Mme Keita par visioconférence lors d’une réunion du Conseil de sécurité mercredi, alors que les rebelles du M23 ont fait des avancées significatives et étendu leur territoire «à des niveaux sans précédent». 
 

Elle s’est, par ailleurs, félicitée de la tenue «largement pacifique des élections et des efforts déployés par la Commission électorale nationale indépendante pour remédier à certaines des irrégularités et des insuffisances opérationnelles qui ont entaché le processus». Egalement cheffe de la Mission des Nations Unies en RDC, la Monusco, Mme Keita s’est dit «encouragée par l’adoption par le ministère de l’Egalité des genres d’une feuille de route pour lutter contre la violence électorale à l’égard des femmes, qui ont fait l’objet de graves agressions physiques et verbales pour les décourager de participer aux élections de décembre dernier». 

Le président Félix Tshisekedi, réélu pour un second mandat, a annoncé que la réforme de l’appareil de sécurité et de défense constituerait l’une de ses principales priorités. «La Monusco est prête à soutenir le futur gouvernement dans ses efforts de mise en œuvre de cette réforme et d’autres comme la gouvernance pour autant qu’elles bénéficient d’un consensus large», a assuré Mme Keita, saluant le soutien réitéré du président Tshisekedi à la désignation du poste de porte-parole de l’opposition, «un geste d’ouverture crucial pour permettre à l’opposition de jouer son rôle dans le processus démocratique». 


Insécurité alimentaire

Notant que presque 200 personnes ont été tuées depuis le début de l’année dans l’est de la RDC, la Représentante spéciale a estimé que «toutes les forces étrangères opérant illégalement sur le territoire de la RDC doivent se retirer, et les groupes armés nationaux et étrangers, tels que les ADF et les FDLR, doivent être désarmés». S’agissant de la mise en œuvre de la phase 1 du plan de désengagement de la Monusco, cette dernière a remis la base de Kamanyola, au Sud-Kivu, le 28 février à la police nationale congolaise, a rappelé Mme Keita.  
 

Par ailleurs, alors que plus de sept millions de personnes sont déplacées à l’intérieur du pays et que 23 millions de personnes souffrent d’’insécurité alimentaire, «cette catastrophe humanitaire exige de la communauté internationale des réponses adéquates», a estimé la Représentante spéciale, déplorant que le financement du Plan de réponse humanitaire de 2024, lancé avec l’objectif de lever 2,6 milliards de dollars, n’a reçu que 14,2%. 
Elle a réitéré son appel urgent aux donateurs pour qu’ils fournissent les ressources nécessaires pour garantir qu’une aide humanitaire adéquate parvienne à ceux qui en ont le plus besoin. 


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