Agriculture prospère, patrimoine culturel riche et un littoral enchanteur. Une stratégie de marketing urbain est nécessaire
Par Y. Zahachi
Mostaganem possède tous les atouts pour s'imposer comme une destination incontournable au milieu d’un paysage national et international concurrentiel. Son agriculture prospère, son patrimoine culturel riche et son littoral enchanteur en font une ville pleine de promesses. Pourtant, un élément fondamental freine son essor : l'absence d'une stratégie efficace de marketing urbain. Cette lacune, notamment perceptible dans la dénomination de ses rues et quartiers, affecte l'image de la ville et nuit à son attractivité. Pour en finir avec une identité urbaine floue, il est bon de rappeler que la toponymie d'une agglomération est un vecteur essentiel de son identité. Or, à Mostaganem, de nombreux lieux portent des noms numériques ou impersonnels, rendant l’endroit difficile à appréhender tant pour ses habitants que pour les touristes. Contrairement à d'autres grandes villes qui valorisent leur histoire et leur patrimoine à travers des noms de rues évocateurs, Mostaganem semble priver son paysage urbain d'une mémoire collective forte. Ce constat pose un véritable problème d'accessibilité et de repérage. Pour un visiteur, explorer la ville devient un véritable défi en l'absence de noms clairs et significatifs. Pour les habitants, cette situation limite leur sentiment d'appartenance à un espace urbain valorisé et bien structuré. En ce sens, l'impératif d'un marketing urbain structuré s’impose de lui-même car justement, le marketing urbain est une discipline qui vise à donner une identité forte à une ville afin d'améliorer son attractivité. À Mostaganem, une refonte de la signalétique urbaine et de la nomenclature des rues s'impose comme une priorité. Il s'agirait de réattribuer des noms reflétant l'histoire locale, les figures emblématiques de la ville et ses richesses naturelles. Une telle initiative offrirait aux touristes une expérience plus immersive. Au-delà de la toponymie, Mostaganem pourrait tirer parti d'une stratégie globale de promotion urbaine. La mise en place d'une charte graphique pour la signalétique, l'amélioration des infrastructures d'accueil et la digitalisation des parcours touristiques sont autant d'actions susceptibles d'attirer davantage de visiteurs et d'investisseurs. En effet, la modernisation de Mostaganem ne saurait se résumer à un simple changement de noms de rues. Il s'agit d'une démarche globale qui doit s'inscrire dans une vision à long terme. La municipalité, en concertation avec des urbanistes et des spécialistes en communication territoriale, doit élaborer une stratégie cohérente prenant en compte le développement rapide de la ville. En intégrant le marketing urbain dans ses plans d'aménagement, Mostaganem pourra réellement exploiter son potentiel. L'attractivité d'une ville ne repose pas uniquement sur ses infrastructures, mais également sur sa capacité à raconter une histoire, à transmettre une identité forte et à offrir une expérience harmonieuse à ceux qui la parcourent. En conclusion, il est permis de dire que Mostaganem dispose de tous les éléments nécessaires pour devenir une ville de référence en Algérie. Mais pour y parvenir, elle doit absolument déployer une stratégie de marketing urbain efficace et pourquoi pas lui intégrer également des moyens numériques à travers des applications facilement accessibles. La refonte de la toponymie, l'amélioration de la signalétique et la mise en valeur de son patrimoine sont autant d'axes de travail qui lui permettront de briller pleinement. Il appartient aux décideurs locaux d'agir rapidement pour donner à Mostaganem l'éclat qu'elle mérite.
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Dans les quartiers populaires. Les fontaines publiques, un mode de vie
Par L. Abdelmadjid
A Mostaganem, jusqu’au début des années soixante, dans les quartiers populaires notamment, les branchements en eau potable au niveau des maisons étaient rarissimes. Surtout le territoire de Tigditt les fontaines publiques s’érigeant systématiquement pour approvisionner en eau les riverains. Pour les décrire, il faut faire appel aux souvenirs car ces sources en eau faisaient partie de la vie quotidienne. Se rendre à la fontaine était nécessaire pour les habitants mais c’était aussi une espèce de jeu pour les enfants. Toutes les fontaines publiques de cette époque étaient fabriquées en fonte. L’Ensemble des ruelles était doté d’une fontaine.
A l’angle de la rue 16 collée au mur de Sidi Sayah, sur le flanc de la mosquée Sidi Boumehouel, en face du cinéma «Ciné lux», au bout de la rue 44 à Sidi Hamou Cheikh, à la sortie de la «mederssa», rue MeskineFellouh, à l’entrée d'el Maksar, sur les escaliers en descendant vers el Kariel, entre les rue 55 et 56 , à la fin de la rue 55 face aux vergers de feu «Bouhella», au milieu de la rue 26, face à l’épicerie «Chaanbi», à la sortie de la mosquée Zaouiya Allaouiya, à l’entrée de l’impasse de la rue Bessikri (rue 48), au milieu de la «votroi», soit la 28. Pour rappel, cette fontaine de la rue 28 était la plus prisée, en été car son eau était la plus fraîche parce qu’elle se trouvait sur une pente d’au moins 08°. En effet, les fontaines publiques occupaient les habitants du matin au soir au remplissage de seaux d’eau pour leurs besoins quotidiens. Ce système d’approvisionnement en eau potable des habitants des vieux quartiers dévoile tout un mode de vie. En cette époque où plusieurs familles cohabitaient, dans un concept de voisinage, à l’intérieur des demeures qui étaient type «Haouche», il n’y avait pas encore d’installation d’AEP, certaines s’étaient dotées de puits. Les maisons moins grandes avaient un bassin pour emmagasiner l’eau qui provenait des fontaines publiques. En revanche, cette époque a donné naissance à un métier qui consistait à fournir de l’eau, par des sceaux aux voisins. Les «mellayates», c’étaient des femmes qui s’adonnaient à ramener de l’eau de fontaine aux familles qui le sollicitaient.
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Patrimoine architectural. Le fort de Mazagran amputé d’une partie de son histoire
Par Y. Benguettat
Nous continuons notre visite après Sour Bellevue, cette fois-ci, c’est le Fort de Mazagran qui est le sujet de notre série hebdomadaire sur l’histoire de Mostaganem et de ses environs. Pourquoi avoir choisi ce sujet précisément ? Parce qu’une grande confusion existe sur les vestiges de son patrimoine architectural réel et sur ce qui existe sur le site. Nous nous sommes focalisés, cette fois-ci, sur une partie de la série programmée par ordre chronologique sur l’histoire de Mazagran qui est intimement liée à celle de Mostaganem. Donc, avant le début de la période Espagnole, Mostaganem bien avant 1500 elle était déjà sous le contrôle militaire des Mehal et avait à la tête de la confédération le célèbre Hamid-El-Abd. Coïncidant avec la période espagnole avec la prise de Mostaganem suite à un écrit considérée officiellement par l’Espagne comme capitulation avec Don Diego Fernandez de Cordoba en date du 26 Mai 1511. Cette prétendue capitulation, qui en réalité est une volonté de domination qui n’a pas eu lieu puisqu’elle a été suivie de trois autres tentatives sous la forme d’expéditions qui sont restées sans succès. C’est ce qui incita et favorisa l’entrée des Turcs en Algérie avec Aroudj et Kheir Eddine à partir de (918 de l’Hégire 1513 de J.-C.). C’est à partir de 1516 de cette Période Turc, que fut décidée, la construction par les Turcs du fort de Mazagran en 1518, il était opérationnel avec un effectif de 1200 militaires. Perché au-dessus de la falaise, il était devenu un site stratégique contre toute attaque. Construit sur les hauteurs, il dominait la mer et les voies d’accès la route de la vallée des jardins et la route de Nador. Maintenant, la pièce centrale qui fait l’objet de cet historique, c'est à l’intérieur de ce fort que nous le découvrons, qu’il y avait une mosquée. Nous n’avons pas sa description architecturale exacte, par contre, nous avons sa position et sa superficie exacte et son lieu d’implantation dans ce fort. Il a résisté à toutes les attaques pendant la période espagnole qui a duré de 1516 à 1558. À la période Turc de 1518 à 1833. A partir de cette date de 1833 qui coïncide avec la période de la colonisation française par les Français, le 28 juillet 1833 par le général Desmichels, commandant la division d’Oran. Dès l’occupation de Mostaganem par les Français, ils installèrent la 10e compagnie du 1e bataillon d’infanterie légère d’Afrique. La mosquée a été transformée en logement pour 80 hommes. C’est en 1853 que la mosquée a été transformée une autre fois en église. Ce n’est qu’après l’indépendance de l’Algérie 1962 qu’elle deviendra la Mosquée Khadija Oum El Mouminine. Certains l‘ont confondue avec une autre Mosquée plus ancienne qui ne porte pas de non et se trouve sur un autre site de Tamazaghren décrite par El-Bakri dans son livre des routes et royaumes édité entre 1067/ 1068. La colonne commémorant ‘’la bataille de Mazagran’’ a été érigée sur les lieux mêmes en 1853, (Combat du 13 décembre 1839, journées du 3, 4, 5, et 6 février 1840) entre les Algériens et les français. La colonne a été érigée la première fois en 1853, et dans la même année elle s’est cassée en deux suite à des vents violents. Une deuxième érigée en lieu et place a été frappée par la foudre, le dimanche 15 novembre 1885 article paru sur le journal Le courrier de Mostaganem, et remplacée par une autre colonne qui existe encore sur les lieux même du fort. Il ne reste que deux vestiges, la Mosquée et la colonne et quelques pans de murs sur les lieux du site et les restes qui portent encore des traces du fort ont été complètement rasés. Aucune étude sérieuse n’a été faite pour le sauvegarder et encore moins pour le reconstruire à l’identique et le laisser comme témoin pour les générations futures.