Les mines antipersonnel, l'autre crime

Un crime chasse l’autre ! Il a fallu qu’une petite rixe politique entre l’Algérie et la France pour que la vanne aux crimes s’ouvre à volonté. Déjà, le peuple algérien, notamment les générations montantes, n’arrive pas à croire que le passé colonial français était un feuilleton de crimes perpétrés contre les Algériens, contre leur langue, leur culture, leur religion. Déjà, les forces françaises d’occupation avaient inauguré leur présence en Algérie par la conversion de la grande mosquée de Katchawa en cathédrale. Cet acte de profanation d’un lieu de culte musulman avait coûté au moins quatre mille morts algérois, ayant péri en défendant leur mosquée. Cet abus n’était au fait que l’acte 1 de la tragédie. Tout le patrimoine du Waqf a été ensuite réquisitionné au service des forces d’occupation. Selon leurs dires, ils sont venus afin de nous initier à la civilisation, les cannibales que nous étions. Alors que tous ces actes sont condamnés par la Déclaration des Droits de l’Homme adoptée par « les papes» de la révolution française. Cette grande civilisation qui est venue dans le but de redresser les torts et appendre aux gens ce que s’étaient la liberté et le culte de la raison. L’Histoire des mines anti-personnel n’étaient en effet, qu’un détail dans la tragédie des Algériens face à la machine colonialiste. Ces mines qui avaient continué, à l’instar des victimes des essais nucléaires, à tuer et mutiler les Algériens des années après l‘indépendance. La République des Droits de l’Homme et du Citoyen, la patrie de Rousseau, de voltaire et de d’Alembert avait rédigé un code spécial pour les Algériens, appelé «le code de l’indigénat». Ce code ferait, pendant plus d’un siècle des Algériens, je ne dirais pas des citoyens, mais des gens d’une espèce de sous-hommes, des humanoïdes dans leur propre patrie. Y aurait-il un aussi abominable crime contre l’humanité? L’on décapitait les honnêtes résistants, pour finalement, exposer leurs têtes conservées dans les musées de Paris, capitale de la Bastille! La liste des crimes est longue, il faudrait, ainsi, des gros volumes en vue de tout dire sur ce qui s’est passé. Les gouvernements passés avaient des attitudes passives et nonchalantes vis-à-vis des questions de la mémoire nationale notamment, en ce qui concerne la période coloniale. Ces responsables n’avaient pas tout à fait tort, puisqu’ils ont préféré regarder l’avenir, en laissant les questions du passé au passé et à l’Histoire et aux historiens. La partie algérienne voulait, tout juste, des bonnes relations avec la France, basées sur le respect mutuel et les intérêts réciproques. On ne convoque pas un Président de la République algérienne. On l’invite de façon respectable …


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