Même les matches amicaux se déroulent à huis clos. Belkacemi isole le MCO de son public

Sans se rendre compte, par méconnaissance des règles du milieu ou par suffisance, l’actuel numéro 1 du Mouloudia d’Ora, Ahmed Belkacemi, est en train de faire monter la température autour de l’équipe première, non sans risques. En prenant la décision irréfléchie d’isoler l’équipe-fanion du MCO, d’interdire aux supporters d’assister à la moindre séance d’entrainement et de programmer les rencontres amicales à huis clos, le secrétaire général du syndicat des travailleurs d’Hyproc, véritable décideur au sein du conseil d’administration de la SSPA-MCO, s’est mis toute la rue mouloudéenne à dos. De mémoire, jamais n’est arrivée à terme la première quinzaine du mois de septembre sans que les Oranais n’aient eu une idée bien précise sur l’équipe qui défendre leur honneur en Ligue 1. Ouvertes au public, les séances d’entrainement et les rencontres amicales offraient, en effet, au large public cette possibilité érigée en droit dans une ville aussi sportive et ouverte d’esprit qu’Oran. C’est désormais un luxe auquel seuls quelques privilégiés proches de celui qui s’auto-proclame patron d’Hyproc peuvent accéder, comme ce fut le cas lors de la dernière rencontre amicale en date, mercredi après-midi face au Ghali de Mascara (2-0), programmée et disputée à huis clos sur le terrain réplique du complexe Hadefi-Miloud. En agissant de la sorte et en écartant les autres membres connus du conseil d’administration, en l’occurrence Chakib Ghomari et Fayçal Belbachir, du cercle décisionnel, Ahmed Belkacemi creuse davantage le fossé entre le MCO et ses supporters, ce qui risque de faire monter la pression autour des coéquipiers de Karim Aribi et de transformer cette énorme attente et cette privation en poussée négative qui ne sert aucunement les intérêts du club phare de l’ouest algérien. Et s’il est pris en considération le fait que les Hamraoua pourraient patienter jusqu’à début octobre pour voir à l’œuvre leur équipe, il ne faudrait dès lors pas être clerc pour comprendre que les retrouvailles pourraient entraîner une certaine déception qui se transformerait, alors, en représailles verbales contre les dirigeants, entraîneur et joueurs de l’équipe-fanion. Laisser le public découvrir son équipe lors des matches amicaux, exprimer sa satisfaction ou gronder après un ratage auraient, d’ailleurs, pu convertir toute cette passion en indulgence réclamée dès l’entame du championnat. Le contraire mettrait, d’emblée, les joueurs et leur staff technique dans la gueule du loup et les exposerait à de virulentes critiques que les joutes amicales ou même les séances d'entraînement ouvertes auraient pu aspirer, pour laisser la place par la suite à davantage de sérénité et d’encouragements en compétition officielle. Mais l’actuel «responsable de tout» au Mouloudia d’Oran ne l’entend pas de cette oreille, certainement par méconnaissance, voire suffisance érigée en arrogance prononcée.


ads