M.Chibani donne son accord de principe au Projet du centre CAMNO. Tablettes, écrans et jeux électroniques: un rôle négatif pour les enfants autistes

Le Docteur Rahmoune Abdelatif a énuméré récemment, lors de la 4ème Session d’APW en présence du wali, M. Samir Chibani et du P/APW, M. Chalabi, les raisons ayant conduit à la progression de la maladie d’autisme chez les enfants. Un phénomène qui «a progressé après le confinement», annoncera-t-il, posant sur la table la nécessité de création dans la wilaya d’Oran d’un Centre national des enfants autistes comme une «urgence» au vu des chiffres alarmants enregistrés en Algérie. Parmi les autres raisons à l’origine du rebond de cette maladie, les conditions de placement d’enfants autistes dans les centres privés et le rôle négatif de l’usage de tablettes et d’écrans de télévision les assimilant comme des «écoles déconnectées». Le docteur a appuyé sa présentation par une étude récente qui montre que «le taux des enfants qui éprouvent des difficultés à lire, a augmenté de 12 à 19%». Selon cette étude, «l’avancement et la prépondérance de tout ce qui est écran et tablettes numériques ont complètement chamboulé le comportement aux foyers ou dans les écoles des enfants autistes» et a, par la même occasion, «contribué, substantiellement à une hausse des taux de cette maladie». A propos du problème des jeux électroniques, il a mis en relief ce qu’il appelle comme «Réseau à défaut» qui augmente l’autisme chez les enfants d’où son plaidoyer en faveur de la création d’un centre référentiel de prise en charge des enfants autistes. A titre de suggestion, il a recommandé de mettre en place dans les chambres d’enfants autistes des lampes jaunes de 2.700 k afin de les protéger d’émanations fortes et bruyantes de lumière intensive. Par ailleurs, des chiffres de l’OMS démontrent une prévalence de 1% d’enfants autistes. Ce qui signifie en d’autres termes que sur une population locale de 03 millions d’habitants dans la wilaya d’Oran, le taux d’atteinte serait de 30.000 et de 450.000 sur une population algérienne de 45 millions d’habitants. Ces chiffres quoique théoriques montrent, en tous cas, la complexité du phénomène avec son corollaire, la duplicité et la diversité des taux d’atteinte, faute d’un vrai recensement sur le plan pratique et d’un centre référentiel de prise en charge. Pour sa part, le wali d’Oran, Samir Chibani, n’a pas vu d’inconvénient quant à l’inscription du projet d’un centre baptisé «CAMNO» pour les enfants autistes et s’est engagé à l’accompagner en termes de choix de terrain et de désignation du bureau d’études spécialisé. Intervenant sur ce dossier de l’heure, le président de l’Assemblée populaire de wilaya (APW), M. Chalabi, a suggéré une Journée d’études sur les enfants autistes à Oran pour enrichir le dossier, en attendant d’éventuels amendements juridiques des textes y afférents à l’APN. Il apparaît en effet que les chiffres tels déclarés par les secteurs de l’éducation, des affaires sociales, de la santé et des associations sur les enfants autistes sont plutôt «globaux» et ne sont, en aucune manière, susceptibles de refléter la réalité et cerner, avec une exactitude, le taux d’atteinte réel. Concernant les enfants autistes, ils seraient 2.389 cas diagnostiqués selon la santé, 517 cas pris en charge selon la DAS et 560 ou 100 dans les communes, mais les taux réels des chiffres dépasseraient de loin ces nombres selon la commission de l’éducation et des affaires sociales à l’APW alors que le secteur de l’éducation fait état de 21 classes spéciales d’insertion. Il s’agit en effet de chiffres «en décalage» par rapport au terrain qui, par conséquent, renvoient à penser sur l’importance d’un recensement véridique actualisé et d’une journée d’études pour plancher sur les vrais problèmes et les besoins à même de permettre une meilleure prise en charge et une insertion améliorée de cette frange sensible au sein de la société. La wilaya compte pas moins de trois centres psychopédagogiques spécialisés à l’USTO, Misserghine et Arzew. Les enfants malades y sont insérés et pris en charge contre le développement de plusieurs maladies telles la trisomie, l’autisme, les troubles et déficiences mentales outre les handicaps moteurs.