Le Carrefour de Mostaganem

Dans les marchés couverts, les souks… Les marchands de légumes excellent dans l’arnaque

Par CharefKassous

Dans le commerce des fruits et légumes, à Mostaganem comme partout ailleurs, on assiste à des pratiques un peu extravagantes chez la majorité des commerçants. Au niveau des marchés couverts, des souks et des étals sur le bord des routes, la vente de fruits et de légumes a pris une tournure inquiétante quant aux méthodes d’arnaquer les consommateurs. À défaut de contrôles et de protections du consommateur, ces commerçants virulents continuent de profiter de la confiance du consommateur. Beaucoup de consommateurs ne s’expliquent pas ces comportements des vendeurs qu’ils tentent, à tous les coups, de s’assurer un gain frauduleux. La situation est assez préoccupante à commencer par l’usage des balances électroniques lesquelles, souvent, ne répondent pas aux normes de métrologie. Beaucoup de commerçants malveillants trichent sur la pesée et occultent l’afficheur aux clients. D’un autre côté, la nouvelle pratique chez les marchands de légumes est assez astucieuse. Ces derniers achètent, en gros, la caisse ou le cageot de pommes de terre lequel contient plusieurs calibres à un seul et même prix. Arrivé à son stand, ils sélectionnent les produits en plusieurs calibres pour les revendre à des prix qui leur conviennent. Comme exemple, la pomme de terre, la tomate, les mandarines etc…, ces produits affichent plusieurs tarifs. Ce qui est clair chez l’ensemble des citoyens, ce sont les marchands de fruits et légumes qui excellent dans l’arnaque des clients. Autre pratique assez désobligeante d’ailleurs, c’est la vente de légumes-racines, telles les carottes, les betteraves, les navets, les oignons avec la racine qui souvent pèse le double du légume. Le cas des artichauts est vraiment exagéré car le consommateur achète le légume, soit la partie comestible mais paie avec la tige qui pèse souvent le double. Ceci laisse le commerce dans une cafouille qui ne dit pas son nom. Face à de tels agissements, le consommateur demeure dans l’incompréhension la plus totale. À ce titre, la polémique se crée devant l’étalage mais s’arrête juste à ce niveau mais le lendemain, c’est la même rengaine. Le vendeur, en général, accuse le mandataire et ce dernier accuse le fellah et on ne s’en sort jamais de cette tourmente. Le gain rapide et les compensations injustifiées sont les causes de cette absurdité commerciale. Chez nous, on n'est pas sortie de l’auberge et en général, le consommateur est sacrifié à chaque tournant. Sans protection, ce dernier abdique à son sort en attendant que les commerçants malveillants reviennent à la raison et exerce leur métier avec honnêteté. Ce qui est encore bizarre, c’est que ces "pseudo-musulmans" fréquentent les mosquées et semblent craindre Allah le Tout Puissant mais la tartuferie chez ces gens est assez visible.

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Musée à ciel ouvert. Kharrouba dévoile ses secrets

Par Y.Benguettat

Le site de Kharouba Sidi El Medjdoub est avant tout un musée à ciel ouvert avec une Histoire. L’historique de ce site reste méconnu de beaucoup de Mostaganemois. Avec sa petite forêt, le bois sacré, saccagée et rasée par l’armée française dès son occupation de la ville en 1833, il faut dire aussi que Kharouba, au lieu-dit la pointe des pirates, a été choisie comme premier port de Mostaganem puis abandonné par la suite. Kharouba, Sidi El Medjdoub, est une station balnéaire très prisée par les grandes familles de Mostaganem. Ce site a joué un très grand rôle pendant la révolution algérienne. Kharouba, Sidi El Medjdoub, nouveau pôle urbain moderne, n’est plus cette petite plage isolée. Donc, ce n’était pas un simple site de villégiature. Plusieurs documents retracent la vie de ce lieu légendaire que nous allons découvrir ensemble. Premier document: La Société Préhistorique Française nous fait part sur "la présence d’une industrie paléolithique dans une plage soulevée algérienne" par Paul Pallary (Eckmull Algérie). P162, 163,164. Deuxième document intitulé: L’Anthropologie Tome XXXIV N°: 1-2. "Mouvement scientifique". Doumergue (F.). Description de deux stations préhistoriques, à quartzites taillés des environs de Kharouba (Mostaganem) et considérations sur leurs relations stratigraphiques avec la plage émergée du niveau de 18 mètres. Extr. Du bull de la soc.de géogr. et d’archéol. de la province d’Oran XLII, 1922. Page 328, 329,330. Troisième document intitulé: "Nouvelle Géographie universelle, la Terre et les Hommes". D’après M. Bourdon, le littoral voisin de la bouche du Chélif offrirait les indices d’un soulèvement du sol. Ainsi, dans le port de Mostaganem, des constructions romaines que l’on croit avoir été une cale, sont émergées aujourd’hui… Page 310. Quatrième document intitulé: Revue Africaine Volume 2 Année 1857. Karouba - M. Charbonneau découverte. Voici maintenant l’épigraphe dont il s’agit, elle est gravée dans un grand cartouche en forme de tessère, sur une pierre carrée, etc... Sous le règne de Gallien, Empereur Romain, IIIe siècle après J-C. Galien (Publius Lucinius Egnatius Gallienus) (218-268) est un empereur romain d’octobre 253 à septembre 268. Plusieurs tremblements de terre ont frappé la région. Le Port ainsi que la Ville qui à cette époque avaient déjà le Nom de Murustaga, ont été engloutis par la mer. Cinquième document intitulé: Géographie de l’Algérie (2e éd) par O. Niel…1876/1878. Extrait 1: Département d’Oran, Gîtes de Minerais de Plomb de Kharouba, à 6 km à l'Est de Mostaganem, sur le bord de la mer explorés par M. Patricio Rivas. Après ce bref exposé, la question se pose d’elle-même. Avons-nous le droit de négliger le côté historique de ce lieu et oublier tout un pan de son Histoire ? Je vous laisse le soin de la réponse. Maintenant, regardons le côté touristique de cette plage qui au cours des années, est devenue l’endroit privilégié des familles de Mostaganem. Pendant l’époque coloniale, nous avons un récit détaillé de Kharrouba qui décrit son environnement: voir ci-joint (un article du journal l’Indépendant daté du 10 juillet 1892, signé Raoul Besson). La description du site de Kharouba a fait l’objet d’expropriation au profit des nouveaux colons qui se sont installés en lieu et place des propriétaires terriens qui existaient auparavant. Kharrouba était une zone militaire et servait de champ de tirs pour l’armée française. Mostaganem avait des plages réservées pour une large part pour les européens telles que les Sablettes, les deux Criques, la Salamandre, une petite plage "Bain Militaire" qui a disparu suite à la construction du môle Sud Ouest du port de Mostaganem. La Plage à l’emplacement du restaurant « la Sirène », mitoyen au port aussi, a disparu totalement après l’inondation de 1927. Donc, pour les familles autochtones, il ne restait que cette petite plage qui du haut de la falaise, était protégée par son gardien Sidi El Medjdoub, ce qui faisait la fierté des Mostaganemois qui partageaient les moments de joie en dégustant le fameux plat mijoté de "brania" (aubergine en rondelles) avec de la viande de chevreau. (Caprin). Kharrouba, petite plage et ses environs d’aujourd’hui en 2025, ne ressemble plus à ce qu’elle fût. Complètement transformée en un pôle urbain moderne, doté de toutes les commodités d’une petite ville en extension vers l’Est de la ville de Mostaganem.

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Centre-ville. Marcher à pied, la croix et la bannière

Par Y. Zahachi

Mostaganem, cette ville côtière à vocation touristique, semble être prise en otage par un problème majeur d'accessibilité piétonnière bien que la circulation automobile soit, elle aussi, devenue harassante pour les usagers de la chaussée. Alors qu'elle rêve de devenir une destination incontournable pour les visiteurs, sa réalité est bien différente pour ses habitants et ses visiteurs quant à se déplacer à pied dans les rues et ruelles du centre urbain. Ceux-ci subissent quotidiennement un véritable calvaire pour se déplacer à pied, en particulier dans le centre-ville et d'autres zones stratégiques. Une situation qui met en lumière un désordre urbain grandissant et un laxisme apparent des autorités locales. Les places, placettes, escaliers et trottoirs sont littéralement envahis par l’informel. Des marchands ambulants à la prolifération des étalages improvisés, l’occupation anarchique de l’espace public ne laisse que très peu de place aux piétons. Cette situation est aggravée par certains commerçants qui transforment les trottoirs en extensions de leurs boutiques, allant parfois jusqu’à empiéter sur la chaussée. Les trottoirs, déjà réduits par les commerces informels, sont également utilisés comme zones de stationnement improvisées. Voitures, motos et autres véhicules de tous types envahissent ces espaces, forçant les piétons à se déplacer sur la chaussée, mettant ainsi leur sécurité en jeu. Face à ce chaos, les autorités municipales semblent adopter une posture passive. Le silence de la municipalité et l’absence de mesures coercitives alimentent un sentiment d’impunité parmi les contrevenants. Ce laxisme ternit l’image de Mostaganem qui aspire pourtant à devenir une destination touristique de référence. Le manque de coordination entre les différentes entités responsables de l’aménagement urbain et de la sécurité contribue à la dégradation de la situation. La société civile, pourtant souvent active sur d’autres fronts, peine à mobiliser les énergies pour faire pression sur les autorités. Les plus touchés par ce chaos urbain sont les piétons, et plus particulièrement les personnes à mobilité réduite. Les trottoirs inaccessibles les obligent à slalomer entre les obstacles ou à marcher sur la route, souvent au péril de leur vie. Une situation intolérable pour une ville qui aspire à une meilleure qualité de vie. En dehors du tramway, le transport collectif à Mostaganem laisse à désirer. Les bus et taxis collectifs, mal organisés et souvent en surnombre, ajoutent au désordre général. Le stationnement anarchique des véhicules de transport accentue les embouteillages et complique davantage les déplacements. Malgré l’urgence de la situation, les perspectives d’amélioration semblent éloignées. Des opérations d’assainissement et de réhabilitation des espaces publics restent hypothétiques, laissant les habitants dans un climat de frustration croissante. La circulation piétonnière à Mostaganem reflète les carences d’une gestion urbaine inefficace et un désintérêt apparent des autorités pour des problèmes pourtant cruciaux. Rendre la ville plus accessible, sûre et accueillante pour les piétons est un défi majeur, mais incontournable, pour restaurer l’image et la qualité de vie de cette ville. Un appel urgent est lancé aux responsables et aux acteurs de la société civile pour agir avant que la situation ne devienne irréversible.


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