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4.616 cas de violences depuis janvier 2022. Les femmes doivent briser le mur du silence

Comment sensibiliser et prévenir les violences contre les femmes? Par quels moyens législatifs? Des chiffres continuent sur les agressions et les violences subies par la gente féminine malgré les efforts. Il s’agit-là, sans aucun doute, d’un décompte inquiétant des cas de violences commises contre les femmes et les enfants en Algérie quoique le phénomène ait sensiblement diminué par rapport à 2021, d’après les experts policiers. Les acteurs intervenant dans ce domaine notamment la société civile et les différentes institutions de lutte ont mis l’accent sur la nécessité de redynamiser la stratégie nationale de lutte contre les violences sur les femmes. Cela à travers un renforcement du mécanisme préventif dissuasif qui doit précéder le mécanisme répressif qui consiste à punir les auteurs. Seulement voilà, comment anticiper sur ces formes de violence contre les femmes? Les spécialistes soulignent que la femme devrait apprendre à dénoncer et à briser le mur du silence. Il est en effet démontré que le silence «complice» de la femme est souvent la cause de «ses malheurs». Ce que subit parfois la femme par son conjoint, serait attribué à une simple mésentente ou une banale altercation conjugale et c’est dans cette problématique que les experts n’hésitent pas à tirer la sonnette d’alarme. «Est-il autorisé au mari de battre sa propre femme parce qu’il est avec elle en liaison conjugale, s’interroge un spécialiste. Les juges et les magistrats spécialisés en Algérie ont compris le sens de la lourde responsabilité qu’incombe aux maris de protéger leurs femmes. Pour cela, souvent le divorce est prononcé par des instances juridictionnelles dans l’intérêt des femmes battues afin de prévenir les cas d’escalade des atteintes physiques contre les femmes et de même protéger celles-ci contre les risques de dépassement graves qui peuvent aller jusqu’aux crimes d’époux. L’Algérie qui a déployé des efforts intenses dans le domaine de la protection des droits de femmes battues ou violentées et des enfants notamment mineurs battus ou exploités dans des tâches délicates, a fait montre d’une détermination afin d’accompagner cette lutte par des textes d’application rigoureux. Les intervenants aux travaux de la table ronde sur la lutte contre les violences contre les femmes, ont insisté, mercredi à Alger, sur l’importance d’intensifier les campagnes de sensibilisation et de renforcer la coordination entre les secteurs concernés dans les domaines d’accompagnement et de la prise en charge des femmes violentées. Il s’agit d’une rencontre organisée par le Conseil national des Droits de l’Homme (CNDH). Une manifestation tenue non par hasard de calendrier puisqu’elle intervient à la veille de la célébration de la Journée internationale pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes. Le 25 novembre 1960, rappelons-le, les sœurs Mirabal sont brutalement assassinées. Leur seul tort a été de se battre pour leurs droits lors du règne du régime dictateur. C’est devenu depuis une Journée internationale de l’élimination des violences à l’égard de femmes dans le monde. L’Algérie a tenu ses engagements dans le domaine de lutte contre les atteintes physiques et morales contre les femmes. Les participants ont insisté sur l’importance de la sensibilisation pour la prévention contre les cas de violences faites aux femmes, mettant l’accent sur l’impératif de renforcer la coordination dans les opérations d’accompagnement et de prise en charge des cas enregistrés. Les participants, composés notamment de représentants des différents secteurs concernés et de la société civile, ainsi que des spécialistes dans le domaine, ont également plaidé pour la poursuite de la redynamisation des axes de la stratégie nationale sur la lutte contre les violences faites aux femmes et souligné la nécessité de mettre en place une banque de données sur les cas enregistrés au niveau national. Ils ont appelé, dans ce sens, à la coordination des efforts dans les opérations de prise en charge et d’accompagnement au profit des femmes violentées. Abordant le thème des violences contre les femmes dans toutes ses dimensions sanitaires, sociales et psychologiques, les participants ont mis en avant les efforts consentis par les autorités publiques et les mesures prises dans les domaines de prise en charge et de prévention, en évoquant les acquis réalisés dans les différents domaines, notamment en termes de lois promulguées dans ce cadre et les mécanismes de leur mise en œuvre sur le terrain. Lors des travaux de cette rencontre, le président du CNDH, Abdelmadjid Zaalani, a relevé les efforts consentis par l’Etat dans les différents domaines en vue de la protection des femmes contre toutes les formes de violence dont le domaine législatif, rappelant le contenu de certains articles de la Constitution relatifs à la protection des femmes. Le même responsable a rappelé le « grand travail » en matière de dispositifs et de mesures prises par les autorités locales et les programmes menés dans les différents secteurs concernés par la prise en charge, mettant l’accent sur certains mécanismes d’accompagnement, à l’instar des centres d’accueil et d’orientation des femmes victimes de violences, appelant à la nécessité de renforcer et de soutenir ces moyens. M.Zaalani a également souligné l’importance de la sensibilisation comme « aspect fondamental », dans le domaine de la prévention contre la violence à l’égard des femmes. Dans son intervention, la directrice du Bureau du Fonds des Nations unies pour la population en Algérie (UNFPA), Faiza Bendriss, a mis l’accent sur les « efforts colossaux » déployés par l’Algérie pour lutter contre les violences faites aux femmes en matière de prise en charge, d’accompagnement et de prévention, exprimant la disponibilité de son organe à poursuivre la coopération bilatérale dans ce domaine. De son côté, la cheffe de la brigade chargée de la protection des personnes vulnérables à la Sûreté de wilaya de Boumerdès, commissaire de police, Chergui Zahra, a affirmé que le nombre de cas de violences faites aux femmes a connu une « baisse significative » en 2022 au niveau national par rapport à l’année précédente, avec 4.616 cas enregistrés depuis janvier 2022, contre 6.930 cas en 2021. Elle a attribué cette baisse aux efforts nationaux déployés pour lutter contre les violences faites aux femmes, notamment le rôle de la Direction générale de la sûreté nationale (DGSN) dans le domaine de la prévention, de prise en charge, de sensibilisation et d’accompagnement. Parmi le nombre total de cas de violence à l’égard des femmes, les services de sûreté nationale ont enregistré 3.405 cas d’agressions physiques depuis janvier dernier, contre 5.105 cas en 2021, et 1.036 cas de mauvais traitements contre 1.462 cas l’année passée, ainsi que 48 cas d’agressions sexuelles, contre 71 cas enregistrés au cours de la même période en 2021, a ajouté la même responsable.

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