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23% et des poussières…

Le président de l’autorité nationale chargée de l’organisation, du suivi et de la surveillan-ce des élections, a beau se lancer désespérément dans ce qui prend les formes d’une véritable campagne de modération d’un échec monumental, en termes de participation citoyenne au scrutin du 1er novembre dernier, consacré au référendum sur la nouvelle constitution du pays. Tout a été mis pourtant au service de la réussite de ces élections, en remettant en action la vieille partition, encenseuse, de tout ce qu’entreprend le régime en place pour faire passer ses résolutions: médiatisation à outrance, moyens matériels et financiers colossaux, jusqu’à la coïncidence calculée avec une date hautement significative pour le peuple algérien, et qui marquait aussi à son époque une volonté généralisée, irréfrénable et irrésistible d’en finir avec un système de domination totale d’une minorité sur une majorité. Les similitudes n’ont pas manqué, en effet, durant la période allant du jour de l’indépendance à l’avènement du hirak aux buts salvateurs. Mais alors, pourquoi une telle désaffection des électeurs aussi bien au pays qu’à l’étranger ? Quelle lecture doit-on donner à l’ampleur de la faillite avérée dans les rapports gouvernants-gouvernés, à l’heure où on ne rêve que de la nouvelle Algérie qui a de la peine à lancer ses premiers pas? Les plus pessimistes verront un fiasco dans toute son étendue au regard du chiffre effarant, de plus de 76% d’abstention, qui révèlerait l’énorme fossé qui sépare les ambitions des uns et les intentions des autres, ayant conduit les premiers à manifester une indifférence bruyamment révélatrice de leurs désillusions, amèrement déçus par ceux-là mêmes qui se sont proposés de réaliser le grand changement attendu et qui n’ont fait montre sur le terrain, que d’atermoiements révélateurs de manque de fermeté, et donc de conviction indispensable à la gestion des affaires de la cité, qui sont par essence nombreuses et souvent inattendues, d’où la nécessité du sens de la prévision et de l’anticipation, qualités primordiales à ce niveau de responsabilité. Que disent alors les plus optimistes ? Que ce chiffre modeste de participation est un signe d’expression démocratique, qui se situe aux antipodes de ceux donnés le lendemain durant les périodes où les scores à la soviétique étaient la pratique sine qua none de l’administration soumise aux desideratas des puissants du moment. L’acte de s’abstenir de voter est perçu, désormais, comme un choix politique démontrant l’absence de toute contrainte ou de pression quelconque qui obligerait de prendre le chemin des bureaux de vote, ce qui constituerait une avancée dans l’apprentissage de la culture démocratique en général. Le seul risque à méditer, c’est qu’avec 3 millions de votants pour 43 millions d’habitants, on peut avoir une constitution un rien claudicante.

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